La Mémoire en chemin : un parcours de feu et de sang

La Mémoire en chemin : un parcours de feu et de sang

Article de Sylvain Cottin dans l’édition de la Dordogne du journal Sud-Ouest du jeudi 15 mai 2025 :

« Consacrer le parcours de feu et de sang tracé par la division Das Reich en Nouvelle-Aquitaine, tel est le projet présenté lundi à l’Hôtel de région. « La mémoire de cette barbarie est plus qu’un devoir, c’est une nécessité pour le présent et même l’avenir, or les monuments et les plaques commémoratives sont déjà assez nombreux », avait prévenu Maurice Caumières, président de l’association La Mémoire en chemin.

Dans l’ombre des massacres d’Oradour-sur-Glane et de Tulle, pas moins de 70 autres sites martyrs rappellent sur plus de 400 kilomètres les ravages commis au printemps 1944 par cette unité SS à travers les départements de Corrèze, Creuse, Dordogne, Haute-Vienne et Lot-et-Garonne. Après avoir patiemment fédéré une quinzaine d’associations mémorielles pour s’en aller chercher le soutien moral et financier du Conseil régional, fin mai c’est dans son petit village de Lacapelle-Biron (47) qu’enfin Maurice Caumières dévoilera le premier « jalon » dédié aux milliers de victimes.

«Toujours sensible »

En l’occurrence une simple boîte noire faite de lave émaillée imaginée par le laboratoire d’archéologie LandArc, à Fleurance dans le Gers, rappelant ici la rafle du 21 mai 1944. Un QR Code permettra d’accéder à un petit musée virtuel sur son smartphone. Vidéo, mise en situation et surtout en perspective des crimes systématiquement ou presque accomplis par la troupe nazie. « Une opération sensible, qui sort de notre ordinaire fait d’histoire ancienne et apaisée, mais qui doit être comme une forme de vaccin », reconnaît le scientifique Nicolas Portet. « D’ailleurs, nous n’éludons pas des sujets encore très tendus, comme la polémique autour des Malgrénous ou bien le procès de Bordeaux. » Autre caution du projet, l’historienne Anne-Marie Cocula abonde : « Das Reich fut un parcours à la fois militaire, afin de regagner au plus vite le front de Normandie, mais aussi un chemin d’effroi orchestré pour terroriser les populations civiles, une constante dans la Wehrmacht. »

Si la pose de ces boîtes noires interactives devrait se poursuivre plusieurs années durant sous réserve de financements suffisants, celles de Villeneuve-sur-Lot et de Penne-d’Agenais (Lot-et-Garonne), de Carlux et de Cornille (Dordogne) auront lieu d’ici l’été. »

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