« « À la mémoire de la mère supérieure Granier et de sœur Agnès, Justes parmi les nations. Hommage àLéa et Louis Roquejoffre pour leur engagement à leurs côtés » : telle est l’inscription visible sur la nouvelle plaque commémorative qui habille, depuis samedi 10 mai, le monument aux morts de Cadouin, à l’initiative de l’association Les Amis de Cadouin.

Louise Granier (1891-1973) et Ada Vallinda Walsh, dite Agnès (1896- 1993), religieuses des filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul à Cadouin, ont été reconnues à ce titre le 1er mars 1990, par le mémorial Yad Vashem, pour avoir caché dans l’enceinte de leur couvent la famille Crémieux (de décembre 1943 à avril 1944) et la famille Feldman, alias Bueno (de mars 1943 à décembre 1944), avec l’aide précieuse de la famille Roquejoffre.

Samedi 10 mai, jour du dévoilement de la plaque, David Fougères, maire délégué de la commune du Buisson-de-Cadouin, a accueilli les trois enfants juifs de ces familles, à savoir Alain Crémieux, son frère Jean-Pierre et François Feldman. Michèle Fourteaux, conseillère municipale et fille d’un résistant local, a rappelé le contexte d’hébergement de ces deux familles : « Riche de ses quelque 910 ans d’histoire, notre village s’est de tout temps affirmé comme terre d’accueil. Cela s’est encore avéré voici quatre-vingts ans. Dans cette période tourmentée, les religieuses œuvraient en silence dans leur couvent. Les deux familles étaient logées à l’arrière de la buanderie dans la maison appelée « La Russie » (pour avoir en son temps abrité des réfugiés russes de la révolution d’Octobre). Cette maison, mitoyenne de celle de Léa et Louis Roquejoffre, était stratégique grâce aux petits jardins contigus, hors des regards, séparés par un mur pardessus lequel, au moindre soupçon de danger, on faisait passer les enfants que Léa cachait alors chez elle et auxquels elle donnait du lait. » La cérémonie s’est ponctuée par les témoignages émouvants des frères Crémieux et de François Feldman, à retrouver sur le site « amisdecadouin.com. »