Dix jeunes passeurs de Mémoire

Dix jeunes passeurs de Mémoire

Article d’Hélène Rietsch dans l’édition de la Dordogne du journal Sud-Ouest du samedi 17 mai 2025 :

La Ville de Périgueux a accueilli une délégation de lycéens et collégiens de Dordogne partis en voyage mémoriel de quatre jours en Pologne. 

«L ’enfer sur terre. » Heidi, Alban, Sarah et les autres, une trentaine de lycéens ou collégiens de Périgueux et Sarlat, l’ont entrevu au cours d’un voyage mémoriel en Pologne, organisé du 25 au 29 avril par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), 80 ans après la libération des camps de concentration et d’extermination. Mercredi 14 mai, une dizaine d’entre eux se sont retrouvés dans les salons de la mairie de Périgueux à l’invitation de la Ville et de Betty Wieder, infatigable passeuse de mémoire, présidente de la Licra.

«Une berceuse à Auschwitz », « La sélection », « Le pire », « Le massacre des garçons », « Les poupées », etc. À tour de rôle, les jeunes ont lu des poèmes écrits dans les camps et surtout partagé, à la demande de Betty Wieder, leur ressenti. « Il faut au moins y aller une fois dans sa vie », exprime Zoé, en terminale à Jay-de-Beaufort, reprise par plusieurs lycéens.

«C’était oppressant »

«C’était étouffant, oppressant. Ce qui est le plus fou, c’est quand on en sort. Vivants, chanceux, ce que n’ont pas pu faire des millions de gens », rapporte Heidi, en terminale au lycée Saint-Joseph à Périgueux. « Sur le moment, soit on n’arrive pas en parler, soit on pleure. Le plus difficile, c’est de mettre des mots, on le fait à notre retour », ajoute Alban, en terminale à Bertran-de-Born à Périgueux.

Tous étaient volontaires pour participer à ce voyage mémoriel débuté à Cracovie, en Pologne, dans le quartier juif. Ils ont notamment visité le camp de Plaszow, le ghetto de Podgorze, avant Auschwitz et Birkenau. Un voyage « qui montre que l’humanité a été capable du pire » et qui marque à jamais les esprits, a dit pour la Ville l’adjointe Anne Marchand.

Très émue, Betty Wieder, à l’origine de ces déplacements mémoriels lancés il y a vingt ans, a posé avec les jeunes, en leur tenant la main. Bien décidée « à accomplir ce devoir de mémoire jusqu’à son dernier souffle ».

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