Commémoration de Saint-Pancrace

Commémoration de Saint-Pancrace

Article de Jean-Pierre Pouxviel dans la Dordogne Libre du mercredi 2 avril 2025 :

« Saint-Pancrace, petit village périgourdin, situé entre Saint-Crépin-de-Richemont et Villars, a connu, durant la Seconde Guerre mondiale, une journée d’horreur. Pour rendre hommage à ses morts, la commune s’est réunie le 25 mars.

Nous sommes le 27 mars 1944. Les Allemands commencent à reculer sur tous les fronts notamment à l’est, face aux Russes, et au sud où des alliés ont débarqué en Italie et dans le sud de la France. Ici, en Dordogne, l’occupant est bien là, traquant sans relâche maquisards et autres déserteurs du STO. Ils se font aider dans leur tâche par les miliciens, les Allemands de la division Brenner et par les « Bicots », ces Nord-Africains libérés des prisons de Périgueux par la milice.

Le 25 mars, les résistants réquisitionnent une voiture. Celle qu’ils arrêtent est occupée par des Allemands : deux sont tués et le troisième réussit à s’échapper et donner l’alerte. À partir de ce moment et dans les jours qui suivront, ce sera un déchaînement de violence à Saint-Pancrace et dans les communes environnantes : Brantôme où 25 hommes seront assassinés, Cantillac, Saint-Crépin-de-Richemont, Villars et Champagnac-de-Belair.

« Souvenons-nous, par respect pour ces hommes courageux, morts pour la France, souvenons-nous aussi, pour éviter que de tels drames puissent se reproduire, sachons combattre et refuser la haine, l’intolérance, l’injustice, chaque fois que nous la rencontrons autour de nous », a insisté Jean-Jacques Martinot, maire de Saint-Pancrace.

Renée Mortessagne, a donné lecture, devant les stèles proches de la D98, des hommages rendus aux fusillés de cette journée : « Ils ont pour nom Roland Calvi, René Lacoste, Eugène Muller, Marcel Belair et Edmond Novard. Les noms gravés sur ces stèles doivent rester gravés dans nos mémoires, ils ont fait le sacrifice de leur vie pour leur pays afin que nous puissions conserver notre liberté, soyons attentifs à tout débordement pour ne pas connaître ce que nos anciens ont vécu. »

Tous se sont regroupés devant le monument aux morts du village où Benoît Legrand, sous-préfet de Nontron, après le dépôt de gerbes, a prononcé un discours empreint d’humanité, dont voici quelques extraits : « Nous autres humains, nous ne pouvons digérer comme la nature propice à l’oubli, le scandale de ce qui s’est passé ici. Ces hommes « lâchement fusillés par les Allemands et leurs complices » comme le rappellent les stèles. Les cinq fusillés de Saint-Pancrace ont donc été lâchement fusillés par les Allemands et leurs complices : il faut méditer ces mots, il faut se souvenir de ce qu’étaient la milice ainsi que le GMR [NDLR : groupes mobiles de réserve] et autres repris de justice qui leur ont prêté main-forte, ici comme ailleurs. » »

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