« Jean-Michel Lahieyte, ancien enseignant, coprésident de l’Association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (Anacr) de Thiviers et président de l’Amicale du 1er régiment FTPF Dordogne Nord, consacre sa retraite à la rédaction d’ouvrages sur la Résistance en Périgord vert.

Il a remis au jour un massacre commis le 28 avril 1944 au hameau des Merles à Saint-Martin-de-Fressengeas (1) par le SD, le service de renseignement de sécurité de la SS, et la Gestapo. Dix résistants avaient été tués par une expédition venue de Périgueux. Ce jour-là, il y avait une troupe de 100 à 150 soldats allemands et géorgiens. Certains témoins ont également évoqué la participation de Français.

Vendredi 25 avril, à la salle polyvalente de la commune, le retraité et historien amateur a présenté des documents autour du « procès du SD de Périgueux » qui s’est tenu à Bordeaux, devant le tribunal militaire en février 1953, où plusieurs témoignages d’habitants avaient été recueillis.

De nombreux massacres

Se référant à l’ouvrage de Patrice Rolli «La Phalange nord-africaine en Dordogne », il a évoqué « l’implication de truands de la pègre parisienne, de la Gestapo et des phalangistes, menés et encadrés par Alexandre Villaplane, ancien capitaine de l’équipe de France de football. Avec le brutal chef du SD en Dordogne, Michaël Hambrecht, ces collaborateurs ont commis d’innombrables exactions et massacres dont ceux de Brantôme-en-Périgord, Sainte-Mariede-Chignac, Saint-Martin-de-Fressengeas, Saint-Germain-de-Salembre et les Piles à Cornille. » À l’issue du procès, l’expédition des Merles est retenue à charge, mais seul l’incendie de la maison de Raoul Tremoulinas, qui faisait partie des victimes, sera jugé comme crime de guerre. Serge Simorre (1) « Les Merles, 28 avril 1944 », de Jean-Michel Lahieyte, aux éditions Les Livres de l’îlot, 18 euros. »