La conférence de Jean-Claude Belarbre sur le massacre de Pont-Lasveyras

La conférence de Jean-Claude Belarbre sur le massacre de Pont-Lasveyras

Article de Michel Pitout dans l’édition de la Dordogne du journal Sud-Ouest du 6 mai 2025, relatant la conférence donnée par Jean-Claude Bellarbre, membre du Groupe de travail historique du CDM24, sur les causes et le déroulement du massacre du moulin de Pont-Lasveyras :

« Àl’invitation de Hautefort Notre Patrimoine et de la municipalité de Cherveix-Cubas et devant une centaine de participants, jeudi 24 avril, Jean-Claude Bellarbre, historien, a présenté l’état des recherches menées par l’Association des familles et amis des victimes du massacre du Pont-Lasveyras (Afav). Le 16 février 1944, les Allemands ont exécuté 34 réfractaires et en ont déporté 13, sur le territoire de la commune de Beyssenac (Corrèze).

Dans sa communication, l’ancien professeur d’histoire-géographie et membre du conseil d’administration de l’Afav, s’est appliqué à présenter tous les éléments déjà connus, frottés aux éléments officiels et confrontés aux nombreux témoignages recueillis.

Des questionnements

En reprenant le cas de chacune des victimes, l’équipe de recherche s’est demandé pourquoi cette cinquantaine de jeunes s’était retrouvée là, dans un moulin quasi à l’abandon, isolé, dans un vallon étroit. Une véritable nasse. Il s’agissait principalement de jeunes refusant le Service du travail obligatoire (STO). Dans ses interrogations, l’Afav a cherché à savoir comment l’armée occupante avait été informée. L’existence de ce camp du refus n’était pas un secret et devait être connue de plusieurs centaines de personnes voire davantage, qu’il s’agisse de parents, de proches ou d’amis des occupants du moulin.

Enfin, dernière interrogation : pourquoi la déportation pour 12 d’entre eux et le massacre pour les autres ? La réponse ne peut être que spéculative et provisoire. Dans sa démarche, l’Afav se montre très prudente et Jean-Claude Bellarbre se garde bien d’affirmer sa certitude lorsqu’il n’y a que probabilité. L’association refuse de se prononcer sur des points apparemment connus, même illustrés par une abondante littérature et où les preuves tangibles n’existent pas. Le champ des recherches historiques est encore vaste et demande beaucoup de rigueur et de prudence. En bref, le massacre du PontLasveyras est un sujet encore très sensible qui se traite à la pince à épiler en marchant sur la pointe des pieds. »

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