Commémoration de la rafle de février 1943

Commémoration de la rafle de février 1943

Des rafles furent menées par le gouvernement de Vichy les 23, 24 et 27 février 1943 en Dordogne. Le gymnase Secrestat à Périgueux fut réquisitionné pour y interner soixante-neuf des 84 Israélites qui furent arrêtés par la police française et qui furent envoyés dans les camps de la mort.
Quarante-huit autres hommes qui avaient trouvé refuge en Dordogne furent arrêtés. Au total, 122 Juifs réfugiés en Dordogne furent déportés lors de ces rafles.
leurs noms figurent sur une plaque apposée à l’entré du gymnase. Dimanche 27 février 2022, la municipalité de Périgueux a organisé une cérémonie commémorative, en présence des autorité civiles et militaires du département, à laquelle de très nombreux Périgourdins se sont associés:

Dépôt de gerbe par Madame Wieder et Monsieur Hammel, au nom des familles
de victimes.
Dépôt de gerbe par Mme Delphine LABAILS, Maire de Périgueux.
Par Monsieur Jacques RANOUX, représentant le Président du Conseil
départemental

Par M. Serge MERILLOU, Sénateur de la Dordogne
Par Mme Marie-Claude VARAILLAS, Sénatrice de la Dordogne
Par Monsieur Philippe CHASSAING, Député de la 1ère circonscription de
Dordogne
par M. Martin LESAGE, Secrétaire Général représentant le Préfet de la
Dordogne

Voici l’article publié par Benoit Martin dans le journal Sud-Ouest du lundi 28 février sur cette cérémonie:

Soixante-dix-neuf ans après les rafles de Juifs étrangers des 23, 24 et 27 février 1943 en Dordogne, une centaine de Périgourdins ont honoré, di- manche 27 février à midi, devant le gymnase Secrestat, la mémoire des victimes. La vague d’arrestations et de déportations de février 1943, menée par le régime de Vichy à la demande de l’occupant allemand après la mort de deux de ses officiers dans une attaque à Paris, a fait 126 victimes. 84 d’entre elles furent rassemblées au gymnase Secrestat, avant d’être envoyées aux camps de Nexon (Haute- Vienne), de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) puis de Drancy en région parisienne. Six prisonniers purent s’échapper. Les autres furent déportés et exterminés dans les camps nazis de Maïdanek et Sobibor en Pologne.

La cérémonie a commencé par un dépôt de gerbes dans le hall du gymnase par Betty Wieder, dont le père fut déporté le 4 mars 1943 et assassiné à Maïdanek, et Raymond Hammel, président de la communauté israélite de Périgueux. Ce dernier a rappelé que les lois sur le statut des Juifs adoptées par le régime de Vichy ont été synonymes d’ « exclusion et de persécution ». Raymond Hammel a regretté qu’un « certain nombre de personnes s’amusent à réinventer ». Une allusion à Éric Zemmour, candidat à la présidentielle, qui estime que Pétain a protégé les Juifs français.

Betty Wieder, fille de déporté et présidente de la Licra Dordogne, a déposé une gerbe en compagnie de la maire de Périgueux. STÉPHANE KLEIN/ « SUD OUEST »

Parcours mémorial

« L’histoire de l’Holocauste n’est pas manipulable. Nul n’a le droit de convoquer ces morts pour nourrir les haines contemporaines, a renchéri Betty Wieder, qui est aussi présidente de la Licra Périgueux-Dordogne. Quand l’antisémitisme revient, ce sont tous les racismes qui prolifèrent.» 

Les internements et les déportations qui ont suivi ont « trop longtemps été passés sous silence »

Afin que « le drame de la Shoah soit gravé à tout jamais dans l’esprit des peuples », le devoir de mémoire doit continuer… Commémorations, conférences dans les établissements scolaires, visites des camps d’extermination… tout doit être fait pour lutter contre « l’indifférence, qui est déjà complicité », a encore déclaré la fille de déporté.

Betty Wieder et Raymond Hammel ont remercié la maire de Périgueux Delphine Labails pour avoir inscrit la commémoration des rafles de février 1943 dans « le parcours mémorial de la Ville ». Les internements dans ce « gymnase de l’horreur », les déportations qui ont suivi ont « trop longtemps été passés sous silence », a regretté l’élue. Pour mémoire, Bernard Reviriego avait publié, en 2003, « Les Juifs en Dordogne (1939-1945) ». Et en 2005 avait été installée, dans le hall du gymnase, une plaque avec le nom de toutes les victimes.

« Chaque année sera honorée la mémoire de ceux qui ont été arrêtés et tués sans raison, parce que juifs, a insisté la maire de Périgueux. Chaque commémoration doit permettre de nous extraire du tourbillon de la vie et de nous recentrer sur nos valeurs fondamentales pour construire une société ouverte, tolérante et respectueuse de l’autre. » …

 

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