Libérations de Périgueux et de Bergerac

Libérations de Périgueux et de Bergerac

Une centaine de personnes, autorités militaires, personnalitésdu monde politique et des associations de mémoire, familles des victimes et périgourdins, se sont réunies le vendredi 19 août pour honorer la mémoire des 45 résistants fusillés par les allemands avant leur retraite en août 1944 et célébrer la libération de Périgueux le 19 août 1944, il y a 78 ans.

Delphine Labails, maire de Périgueux, a rappelé le contexte des drames qui se sont déroulés dans l’enceinte de cette caserne du 5ème Régiment de chasseurs alors occupé par les Allemands. Encerclés par les groupes de maquisards regroupés sous la bannière FFI, menacés par le débarquement en Provence, les Allemands ont probablement pris leur décision de fuite le 17 août. Ils extraient alors de l’hôpital et  de leurs geôles les maquisards fait prisonniers et les fusillent dans ce couloir de la mort où les traces de balles sont encore visibles.

45 noms sont gravés sur ce monuments qui leur a été consacré dans la cour de la caserne, égrenés par la maire pour l’appel aux « mort pour la France »

 

Des enfants du centre de loisir de la ville de Périgueux ont accepté de découvrir cette partie de l’histoire de leur ville dans une rencontre avec Richard Bourgeois, adjoint à la maire, Jean-Paul Bedoin, Président du Comité départemental de l’ANACR et moi-même, Daniel Province, en tant que secrétaire du Comité de Périgueux de l’ANACR, et de lire, accompagnés par Olivier, animateur du centre, un poême de la résistante Gisèle Guillemot « A ma mère »:

« Ecoute, il faut que tu comprennes Lui et moi on n’a pas supporté les livres qu’on brûlait

Les gens qu’on humiliait Et les bombes lancées Sur les enfants d’Espagne

Alors on a rêvé De fraternité…

Ecoute Maman, je vais te raconter, Ecoute, il faut que tu comprennes Lui et moi on n’a pas supporté Les prisons et les camps
Ces gens qu’on torturait

Et ceux qu’on fusillait Et les petits-enfants Entassés dans les trains

Alors on a rêvé De liberté

Ecoute Maman, je vais te raconter, Ecoute, il faut que tu comprennes Lui et moi on n’a pas supporté Alors on s’est battu

Alors on a perdu

Ecoute Maman, il faut que tu comprennes Ecoute, ne pleure pas …
Demain sans doute ils vont nous tuer

C’est dur de mourir à vingt ans Mais sous la neige germe le blé Et les pommiers déjà bourgeonnent

Ne pleure pas Demain il fera si beau »

Les autorité ont ensuite procédé au dépôt de gerbes:

Avant de clore cette cérémonie et de se retrouver pour le verre de l’amitié offert par la municipalité, les participants ont accompagné les familles, descendants des victimes, pour un dépôt de fleurs au pied du mur du martyr:

Voici l’article publié par Michel Faure le 21 août 2022 dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest:

« Vendredi 19 août, à l’occasion du 78e anniversaire de la Libération de Périgueux, une cérémonie était organisée au mur des Fusillés. Delphine Labails, la maire, et d’autres élus, s’y sont rendus vers 10 h 30, dans la rue du 5e-Régiment-de-Chasseurs. Des représentants d’associations et des descendants de victimes étaient également présents. Sept enfants d’un centre de loisirs de la ville ont lu un poème de la résistante Gisèle Guillemot, intitulé « À ma mère ». Pour rappel, entre juin et août 1944, 45 résistants ont été fusillés à Périgueux. Les plus jeunes d’entre eux étaient Jacques Pomier, Serge Baptiste, Jean Ponceau et Pierre Fructus : ils avaient respectivement 15, 16 et 18 ans (pour les deux derniers). »

La cérémonie commémorative de libération de Bergerac, le 21 août 1944, a fait l’objet d’un article dans l’édition du 22 août 2022 de Sud-Ouest:

« Dimanche 21 août, la Ville de Bergerac a célébré le 78e anniversaire de sa libération. C’était le 21 août 1944. La cérémonie s’est tenue entre 11 et 12 heures. D’abord devant le monument de la Résistance, place Gambetta, où cette histoire a été racontée par Monique Feyry-Miannay, fille de résistant, devant les autorités civiles et militaires. Ensuite dans la rue de la Résistance, avec un défilé de véhicules militaires d’époque accompagnés des musiciens de l’Union musicale bergeracoise. Un peu plus tôt dans la matinée, élus et familles de résistants ont dévoilé la plaque inaugurant l’allée Jean-Vergnon (1925-2018), ancien résistant ayant participé à la Libération de Bergerac. Ancien président de l’association des Anciens Combattants de la Résistance, il fut décoré de la Légion d’honneur. L’allée JeanVergnon est celle qui mène au gymnase Roland-Dubos, près du barrage de Bergerac. »

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