La Légion d’honneur pour Pierre Dousseau
Article d’Adrien Bacon dans l’édition de la Dordogne du journal Sud-Ouest du lundi 28 avril 2025 :

Cet ancien maquisard est devenu chevalier de la Légion d’honneur, notamment pour avoir été membre du groupe Roger.
« Malgré les années, il se tient bien droit, seulement appuyé sur sa canne, attendant sa décoration. Samedi 26 avril, Pierre Dousseau, 99 ans, a été fait chevalier de la Légion d’honneur par Éric Lelogeais, président du comité de la Légion d’honneur de Périgueux, pour ses faits d’armes en tant que résistant entre 1944 et 1945, à son domicile de Champcevinel, à quelques kilomètres de Périgueux.
« J’ai dû mal à marcher, par contre dans la tête, tout va bien encore. Le temps passe, mais les souvenirs restent », garantit le presque centenaire. Et des souvenirs, il en a plein. Le Périgourdin est le dernier maquisard vivant du groupe Roger, qui avait notamment attaqué un convoi allemand le 9 août 1944.
Attaque de convoi nazi
Il y a quatre-vingts ans, alors qu’il avait à peine 19 ans, Pierre Dousseau part rejoindre le maquis au lendemain du débarquement allié du 6 juin 1944. « Même s’ils l’avaient voulu, mes parents n’auraient pas pu m’en empêcher », expliquait-il à «Sud Ouest », en août 2023. Ce 9 août, tout juste sorti de l’adolescence, Pierre Dousseau est posté en lisière de forêt à Thenon, lorsque ses camarades maquisards attaquent un convoi nazi sur la route de Terrasson. L’un de ses compagnons, Edgar Favard, va perdre la vie, sous les balles ennemies, lors de cette attaque. Par la suite, le jeune résistant va également participer, entre autres, aux libérations des villes de Saintes, Cognac et de Royan.
Après la guerre, Pierre Dousseau travaille pendant une quarantaine d’années au Centre hospitalier de Périgueux. Jusqu’à il y a peu, il faisait partie de nombreuses associations d’anciens combattants. « Je me souviens qu’il faisait des grands discours à la Malraux », se remémore Claude Sautier, maire de Limeyrat, le père de ce dernier ayant également participé au maquis Roger. L’ancien résistant était également un porte-drapeau assidu, étant de toutes les commémorations du territoire.
«C’est une grande joie, un moment agréable, je ne m’attendais pas du tout à recevoir une telle distinction », a-t-il assuré, ému, l’insigne épinglé fièrement sur sa veste. »
