Commémorations à Mussidan

Commémorations à Mussidan

Publication de Patrice Rolli:

« Comme tous les ans, je me suis rendu à Saint-Georges Blancaneix où j’ai déposé un bouquet de fleurs sur la tombe des deux maquisards tués le 11 juin 1944 lors de l’attaque d’un train de sécurité allemand à Mussidan. 11 maquisards sont morts au combat puis 9 d’entre eux ont été inhumés à Saint Georges Blancaneix mais deux y reposent définitivement pour l’éternité : « William », un ancien légionnaire allemand, et Yves Leroy, alias Angel.

J’ai également déposé un bouquet de fleurs sur la tombe de Maurice Bonnet en compagnie de sa sœur Paulette qui avait 17 ans en 1944. Maurice a été tué le 23 juin 1944 près de Villamblard alors qu’il assurait une liaison entre deux groupes de maquisards avec sa moto. La famille Bonnet, soutien de la Résistance dans le village, accueillait le poste du commandement du 4e bataillon FTP juste avant l’attaque du train de sécurité allemand à Mussidan le 11 juin 1944. A droite Paulette et Maurice à Saint Georges Blancaneix en 1943.

Je me suis ensuite rendu à Mussidan à la commémoration en hommage aux 11 maquisards (et non pas 9 comme indiqué par le maitre de cérémonie de la municipalité) tombés au combat en gare de Mussidan dans un combat de titans qui les opposa à des soldats de la Luftwaffe du Flieger Regiment 90 et dont ils sortirent vainqueurs (une quinzaine de soldats allemands tués, une dizaine de prisonniers)

La municipalité de Mussidan a ensuite rendu hommage aux 52 otages fusillés par le Sipo SD et la brigade nord africaine dans la soirée du 11 juin 1944. Il s’agit du plus important massacre de civils en Dordogne, le 10e en France lors de la Seconde Guerre mondiale. »

Voici l’article publié par Bruno Boucharel sur cette cérémonie dans l’édition de la Dordogne du journal Sud-Ouest le mardi 14 juin:

« La commune de Mussidan a célébré, samedi, l’anniversaire du 11 juin 1944, pire page de son histoire, jour où neuf résistants et 52 otages ont succombé aux balles allemandes. Les autorités et la population se sont successivement recueillies dans la cour de la gare, devant la stèle érigée en mémoire du maire Raoul Grassin et devant le monument des Fusillés.

Les faits

Au matin du 11 juin, entre 150 et 200 maquisards Francs tireurs patriotes (FTP) ont investi la ville. Leur mission, ralentir la remontée des renforts allemands vers les combats de Normandie. Un groupe contrôlait le pont où la voie ferrée franchit l’Isle. Un autre a pris position à la gare. Vers 11 heures, le train de protection allemand a été attaqué. Il était conduit par le mécanicien Georges Belletante, blessé dans le combat. Venue pour l’occasion de Nice, sa famille assistait ce samedi aux cérémonies.

Neuf hommes furent tués, dont le chef de train Marcel Chiesa. Vers 13 heures, est survenue par la route la 11e Panzer division de la Wehrmarcht. Entrée en action, elle a contraint les résistants à se replier et a procédé, en représailles, à une gigantesque rafle dans Mussidan et les villages alentour. 350 hommes ont été regroupés derrière les grilles de la mairie et interrogés violemment. Le premier magistrat Raoul Grassin a tenté de protéger ses concitoyens.

Devoir de mémoire

En soirée, les plus de 60 ans ont été libérés. Arrivés de Périgueux vers 20 heures, la Gestapo et la Phalange nord-africaine ont conduit les otages rue de Gorry. Ils ont été abattus à bout portant. Deux d’entre eux, Marcel Charpentier et Antoine Villechanoux, blessés, en ont réchappé. Raoul Grassin a été frappé, traîné route de Bordeaux, avant d’être assassiné à son tour. Les plus jeunes assassinés n’avaient que 16 ans. François Dugain, maître de cérémonie, Marc Bunel, pour l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Anacr), et Stéphane Triquart, l’actuel édile, ont rappelé le déroulement des faits. Pour le tribut payé par ses citoyens et pour son engagement exemplaire durant l’Occupation, la commune de Mussidan a reçu, en 1948, la croix de guerre 39-45. Le sous-préfet Nicolas Dufaud a conclu sur l’importance du devoir de mémoire : « Se souvenir doit être notre arme pour défendre la paix. » »

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