Commémoration à Chancelade
Une commémoration a été organisée le 15 août par la municipalité en souvenir de Jean Leyssalle devant sa stèle érigée à Chancelade au lieu-dit Reymonden, avec la participation d’environ 70 personnes, 12 porte-drapeaux, des enfants, des véhicules et gens en tenue de l’époque, des élus autour de l’adjoint Gilbert Coudassot, l’attaché de la député Martin et 2 maires honoraires “officiels” Claude Bérit Debat et Michel Testut.
Extrait du texte lu par François Pintos du Comité de Périgueux de l’ANACR:
« …La situation va évoluer très vite au cours de la deuxième semaine d’août. Le 12 août, la milice quitte Périgueux, elle redoute la libération quelle sent proche. Le 13 août, on se bat aux portes de Périgueux : à Niversac, c’est un détachement F.T.P.F. Plus près de Périgueux, des éléments du camp Mercédès qui accrochent une colonne allemande. Le 14 août, une colonne allemande est stoppée à puy de fourches, l’obligeant à se replier sur château-l’évêque.
Parmi ces victimes figure Jean Leyssalle. De lui comme de beaucoup d’autres Résistants qui furent victimes de la répression nazie nous savons trop peu de choses sur leur vie. Jean Leyssalle était né le 31 décembre 1919 à Périgueux. Ses parents étaient Louis Leyssalle, jardinier, et Marie Constance Aimée Moscavit, culotière. Lui-même était souder et il était domicilié, avec son épouse Marcelle Pagès, et leur fils (Jean-Claude qui n’avait pas encore 2 ans) à Périgueux, au Gour de l’Arche. Nous savons seulement qu’il s’était engagé dans le maquis où il avait intégré le groupe AS Roland (section Roger Denoix).
Le 15 août 1944, alors qu’il était en mission, il fut arrêté à Chancelade par les Allemands, qui l’exécutèrent à 15 heures en ce lieu, parce qu’il portait sur lui un revolver. Nous ignorons l’identité de l’unité qui commit cette exécution. Il obtint la Mention Mort pour la France puis, par décret du 3 septembre 1959, il reçut à titre posthume la médaille militaire, décoration comportant l’attribution de la Croix de guerre avec palme ainsi que la médaille de la Résistance. Son corps est inhumé dans le caveau familial du cimetière de Chancelade et son nom figure sur le monument aux morts de la même commune.
Puisque nous sommes à ce carrefour, rappelons également le sacrifice de Robert Massip, domicilié tout près d’ici, en ce lieu-dit « Reymonden ». Il faisait partie du réseau de Résistance des PTT. Il fut arrêté à son domicile le 24 juillet 1944, interné au 35 e RA, quartier Daumesnil de Périgueux, où il fut fusillé le 12 août 1944. Il s’agit donc de l’une des 45
victimes du Mur des fusillés de Périgueux. »
« Ce qu’il faut retenir, c’est le rôle joué par la Résistance après la défaite de 1940. Il fallait dénoncer l’entreprise de domination raciale du Reich allemand, la collaboration du gouvernement de Vichy, organiser le refus de servir l’ennemi et d’être complice sous quelque forme que ce soit; organiser et mener la lutte armée. Tout cela fut fait en Dordogne, dans le
contexte difficile du mythe pétainiste et de la répression ». »
(photos Claude Roumagous, avec nos remerciements)
Voici l’article publié le 22 août 2022 par Claude Roumagous dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest sur cette cérémonie:
« Tulle, avec ses 99 pendus, et Oradour, avec ses 643 victimes, sont des lieux tristement célèbres mais il ne faut pas oublier la Dordogne où plus de 400 civils ont été exécutés pendant la Seconde Guerre mondiale et où près de 700 résistants sont morts au combat. Parmi ces résistants, il y a Jean Leyssalle. Alors engagé dans le maquis, le Périgourdin a été arrêté à Chancelade où il était en mission le 15 août 1944, puis exécuté sur le lieu même de son arrestation, uniquement parce qu’il portait sur lui un revolver. Il obtint la mention « Mort pour la France », reçut la médaille militaire, la Croix de guerre et la médaille de la Résistance à titre posthume. Son corps est inhumé dans le caveau familial du cimetière de la commune et son nom figure sur le monument aux morts. Lundi 15 août, une cérémonie commémorative était organisée à la stèle de Reymonden. 70 personnes, dont 12 porte-drapeaux, des enfants, l’adjoint au maire Gilbert Coudassot, l’attaché de la députée Pascale Martin et les maires honoraires Claude Bérit-Debat et Michel Testut étaient présents. C’est François Pintos, trésorier du comité de Périgueux de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Anacr), qui a rappelé les événements passés. »