Commémoration à Saint-Julien-de-Crempse
A lire dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest ce lundi 10 août, l’article de Daniel Bozec sur la commémoration des évènement d’août 1944 à Saint-Julien-de-Crempse:
« C’est un dimanche d’été au bourg de Saint-Julien-de-Crempse, dont la quiétude ne trompe pas : hier matin, le village commémorait la mort des 17 villageois fusillés par une colonne allemande, le 9 août 1944, dans la foulée de combats avec les maquisards des alentours. « Depuis soixante-seize ans, Saint-Julien-de-Crempse vit avec cette tragédie. Tous nos anciens se souviennent, même les jeunes sont marqués. Certains tremblent encore en parlant de cette journée », dit le nouveau maire délégué Jean-Pierre Victorien, le village étant désormais rattaché à la commune nouvelle Eyraud-Crempse-Maurens, notamment en présence du député Michel Delpon, du conseiller régional Christophe Cathus et de la conseillère départementale MarieRose Veyssière. Les témoins se font rares Élodie Serre, 27 ans, énumère à son tour les noms des victimes, y compris les huit maquisards tués en amont. Elle est l’arrière-petite-fille de Joseph Murat, tué au village avec son frère Robert. Passe sa grand-mère Josette, 77 ans, 1 an et demi à l’été 1944. «J’ai toujours été présente à la commémoration. C’est un moment émouvant, surtout quand on a des petits derrière soi… » Jean-Louis Lacombe avait 7 ans, sa sœur Simone 13 ans. Le 9 août, ils ont perdu leur père Pierre, menuisier au bourg. Aujourd’hui âgés de 83 et 89 ans, tous deux assistent à la commémoration. Jean-Louis Lacombe se souvient des officiers allemands, qui s’étaient invités à la table de la maison, et le lendemain, du corps de son père, étendu au pied d’un chêne. « Nous ne sommes plus que quatre enfants de victimes encore en vie », prévient-il. Un mois plus tard, 17 soldats allemands étaient à leur tour exécutés au village – leurs corps avaient été exhumés en 2003. »