Vincent Garcia avait convié sa famille et ses amis pour cette cérémonie de nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur le 23 juin à Trélissac. Soixante dix personne au moins avaient répondu à cet appel. « J’espère que je n’ai oublié personne, et si c’est le cas que j’en sois excusé » nous confiait Vincent en aparté. Pour la remise de la décoration, il avait sollicité deux amis de toujours: René Chouey, ancien résistant-déporté et Lucien Cournil, ancien résistant. « Comme René a du mal à s’exprimer, Lucien parlera et René fera les gestes », nous expliqua-t-il.

Lucien et deux autres anciens résistants, Pierrette Gautier et Ralph Finkler, qui ont pu participer à cette manifestation, ont accueilli René et Danielle, son épouse, avec beaucoup d’émotion:

Plusieurs personnalités se sont également mobilisées pour marquer l’importance de l’évènement, Francis Colbac, le maire de Trélissac, bien sûr, mais aussi Mireille Bordes, Vice-Présidente du Conseil départemental, référent mémoire, Louis Delmont, ancien conseiller général et ancien maire de Sarlat, Norbert Pilme, Président de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et Jean-Paul Bedoin, Président du CDM24. Madame la préfète de la Dordogne était représentée par Madame Magali Caumon, sa toute nouvelle directrice de cabinet.

Francis Colbac et Norbert Pilme ont, chacun avec un éclairage spécifique, retracé le parcours de Vincent Garcia, fuyant seul la guerre d’Espagne à douze ans, retrouvant à quatorze ans sa mère et ses jeunes soeurs dont il devint le soutien, s’engageant, encore, dans la résistance en France comme légal et agent de liaison, arrêté, interné à Compiègne puis déporté à Buchenwald.

Voir le discours de Norbert Pilmé en cliquant sur le lien ci-dessous:

V. Garcia discours N. Pilmé 23 06 2018

Tous deux, ainsi que Madame Caumon ensuite, ont insisté sur son travail de « passeur de mémoire » qu’il poursuit encore, dernier déporté en capacité de témoigner auprès des élèves de nos écoles collèges et lycées de la Dordogne, la représentante de l’Etat soulignant « …l’exemple pour nous tous que vous représentez ».

Nous retiendrons aussi, de cette belle cérémonie, l’instant d’émotion que ses deux petites filles, Nelly et Emilie, lui ont, nous ont, offert en lui transmettant au micro un message d’admiration et d’amour.

René Chouey  et Lucien Cournil se sont donc unis pour la remise de la décoration, pour un moment solennel chargé d’une émouvante fraternité.

Vincent remercia les personnalités présentes et plus particulièrement le maire et les conseillers municipaux qui déjà, il y a un an, avaient baptisé « Chemin Vincent Garcia » la rue ou il demeure. Il ne peut pas raconter tout ce qu’il a vécu, même si parfois, dans les écoles, des enfants lui posent des questions très précises. Mais il évoque la séparation des parents et des enfants qui lui rappelle les arrestations et la déportation et ne veut pas que cela se reproduise.

 

Revue de presse