Décès de Jules BLOCH
La Fondation de la Résistance nous fait part du décès de Jules BLOCH Résistant en Dordogne, originaire de Strasbourg. Voici le texte publié par la Fondation de la Résistance en son hommage:
« Nous apprenons avec émotion le décès vendredi 27 août de Jules Bloch, président de l’association nationale pour la mémoire des résistants emprisonnés à Eysses, lui-même résistant déporté à Dachau. Nous adressons nos plus sincères condoléances à ses proches.
Jules Bloch est né le 22 avril 1925. Il a 14 ans ½ lors de la déclaration de guerre, et vit à Strasbourg. La famille quitte Strasbourg pour se réfugier en Dordogne, où Jules Bloch poursuit ses études à l’école ORT. Dès le début 1943, Jules Bloch rejoint le mouvement de Résistance Combat, très actif au sein de l’école technique sous l’impulsion de l’un des professeurs, Jacques Bramson. Le groupe s’occupe en particulier de la réparation des armes récupérées, des postes de TSF, d’autres matériels clandestins… Jules Bloch est aussi agent de liaison dans toute la région. En juin 1943, il rejoint avec son frère Georges le maquis de Saint-Alvère en Dordogne (Groupement Mireille – Combat) où il participe aux actions armées. Attaqué par les GMR, le maquis doit se disperser en plusieurs groupes. Jules Bloch est blessé le 3 novembre 1943, lors de l’attaque de son groupe, qui subit des pertes importantes.
Arrêté, Jules Bloch est incarcéré à Périgueux, puis transféré à la prison de Limoges et condamné à 5 ans de réclusion et 5 ans de travaux forcés par la section spéciale du tribunal de Limoges, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et port d’armes ». Il a 18 ans. Le 10 février 1944, il est transféré à la Centrale d’Eysses avec son frère et presque tous ses copains du maquis, le « groupe des Sangliers» du réseau « Mireille ». Jules Bloch et ses camarades, « le groupe des jeunes », participent activement à l’insurrection du 19 février. Livrés aux SS de la division Das Reich avec tous les autres résistants emprisonnés à Eysses, ils sont transférés à Compiègne puis déportés à Dachau. Le camp de concentration est libéré par les troupes américaines le 29 avril 1945, et Jules Bloch est rapatrié le 20 mai. C’est à son retour de déportation qu’il découvre le rôle important joué par son père Léopold dans les maquis de Dordogne, puis dans les FFI, avec le grade de Capitaine.
Dès le 1er novembre 1945, Jules Bloch reprend du service à l’école ORT où il organise le déménagement de l’école de Périgueux à Strasbourg (où l’école fonctionne encore aujourd’hui). Muté à Paris fin 1945 comme moniteur à la section électricité de l’ORT, Jules Bloch poursuit ses études au Conservatoire des Arts et Métiers, et à l’Ecole Supérieure d’Electricité et obtient le diplôme d’Ingénieur Electricien. En 1956, il est nommé Chef de travaux au Centre ORT de Montreuil, dont il devient le Directeur en 1966. En 1976, il est nommé Directeur Général de l’Association ORT-France. Il participe activement à l’intégration dans les circuits économiques et l’emploi des prisonniers de guerre, des déportés, puis des rapatriés d’Afrique du Nord. Il fait un lien entre le Ministère de l’Éducation Nationale et celui du Travail pour faciliter l’embauche des demandeurs d’emploi. Après 50 années de service au profit de l’enseignement technique, Jules Bloch prend sa retraite le 1er mai 1993.
Membre de l’Amicale d’Eysses dès 1945, Jules Bloch est président de l’Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses depuis 2006. Il est aussi secrétaire sénéral de l’Association française des « Gardiens de la Vie » et participe à ce titre à la création du « Livre de la Reconnaissance » de la Communauté Juive de France, où sont inscrites des personnes qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs pendant la guerre de 1939/1945. Ce livre est déposé à Thonon les Bains auprès du Mémorial des « Gardiens de la vie ». »
Le Bureau du CDM 24 adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.