Commémoration à Domme et Cénac
Article de l’Essort Sarladais dans son édition du 5 juillet 2024 :
« Mercredi 26 juin, émotion et respect ont entouré les cérémonies de Domme et Cénac-et-Saint- Julien, en mémoire des tristes événements qui se sont déroulés en ces lieux les 26 et 27 juin 1944, perpétrés par la sinistre colonne de répression allemande commandée par le colonel Wilde de la Werhmacht, aidée de la Milice. En ce 80e anniversaire de la Libération de la France, ces cérémonies ont pris toute leur importance pour le devoir de mémoire.
A Domme, en présence des élus des deux communes, des amis de la Résistance, des fidèles porte-drapeaux, et d’une assistance recueillie, le maire de Domme, Jean-Claude Cassagnole, a déposé une gerbe devant la plaque apposée en 2000 sur le mur de l’hôpital, en l’honneur de José Duerto Mendoza, dit El Magno, Résistant FTP-MOI (Mouvement ouvrier immigré), du maquis de Turnac. Le 27 juin 1944, suite à une dénonciation, José Duerto Mendoza, blessé au combat, a été fusillé par les nazis devant la porte de l’hôpital où il était soigné. Hommages ont été rendus par le maire et au nom de l’Association nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance du Sarladais (Anacr), par Jean-Pierre Varet, secrétaire, à cet homme qui, après avoir combattu le fran- quisme, a donné sa vie pour la liberté de notre pays avec nombre de ses compatriotes.
L’assistance s’est ensuite rendue au lieu-dit Sous la barre, à Domme, en l’honneur des douze civils et Résistants, dont trois Résistants espagnols, Plana Enrique, Louis Ros Quintana et un jeune inconnu, torturés et exécutés en ce lieu le 26 juin par des soldats allemands. Parmi ces martyrs, d’âges et d’origines très différents, dont les noms ont été appelés un à un par le maire, Robert Heldrun, tout juste âgé de 15 ans, et Georges Raspaud, âgé de 23 ans.
Sur la même période, les 26 et 27 juin, sont raflés par des Allemands aidés de miliciens, à Sarlat, Vitrac, aux alentours de Domme et Cénac, quatorze victimes civiles. Rassemblées dans un garage de Cénac, interrogés en bon Français et roués de coups, elles furent conduites vers les bords du Céou, au lieu-dit Pontcarral, sur la commune de Léobard, dans le Lot, et sauvagement exécutées.
La cérémonie s’est poursuivie sur le pont de Cénac où les hommages ont été rendus, par Eric Cheron, adjoint au maire de Cénac, et Pierre Fournet, président de l’Anacr, à Louis Desplat, horloger et Résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et qui connut le 26 juin 1944 une fin tragique sur ce pont ; ainsi qu’aux deux Résistants républicains espagnols intégrés à un groupe FTP, Daniel Arazo et José Lopez Tomas, fusillés en ce lieu le même jour, et jetés dans la Dordogne.
Comme l’ont rappelé dans leurs interventions, Pierre Fournet, président de l’Anacr, et Jean- Pierre Varet, secrétaire : “ Cette année les hommages prononcés prennent une autre dimension. La République française, quatre-vingt ans après l’exécution du Groupe Manouchian, le 21 février 1944, reconnaît enfin, officiellement, le rôle joué dans la Résistance par tous les Résistants étrangers et les FTP-MOI. Le 21 février 2024, l’entrée au Panthéon des cendres de Missak Manouchian, réfugié du génocide arménien, communiste, poète et ouvrier, et commissaire militaire des FTP-MOI parisien, sous l’autorité de Joseph Epstein et à ses côtés son épouse Mélinée, également Résistante, ce sont tous les Résistants étrangers : apatrides, Républicains espagnols, Arméniens, Hongrois, Polonais, Roumains, Juifs ashkénazes, anciens brigadistes, partisans ayant fui l’Italie de Mussolini, et bien d’autres, qui sont enfin reconnus pour avoir défendu très tôt notre pays, souvent au prix de leur vie, auprès des résistants français. «