Journée du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation
Des cérémonies ont été organisées un peu partout dans le département le 27 avril en la mémoire des populations et des résistants déportés lors de la seconde guerre mondiale dans les camps de travail ou d’extermination des nazis.
Voici ce que Isabelle Vitté nous rapporte dans l’Echo sur celle qui c’est déroulée à Périgueux:
« S’il est une cérémonie dont le message est plus que jamais d’actualité, c’est bien celle célébrant les victimes de la déportation.
Alors qu’en Europe, les pays se referment sur eux-mêmes, dressent des barbelés pour empêcher les citoyens de passer librement, prennent des décisions mettant à mal la solidarité entre les peuples particulièrement ceux victimes de guerre ou d’exactions, le souvenir de ce que fut la déportation, de pourquoi et comment elle fut mise en place, est le premier des devoirs de mémoire.
Camps de travail pour les communistes, anarchistes, opposants au régime hitlérien, résistants, où les détenus étaient soumis à des conditions de vie misérables, sous-alimentés, livrés au froid ou à la canicule, obligés de travailler sans relâche quitte à en mourir, camps d’extermination pour les Juifs, les Tziganes et les Slaves, l’enfer concentrationnaire a été rendu possible par une situation internationale de crise financière, et par la montée des nationalismes. Ces deux paramètres resurgissent aujourd’hui, le dernier étant alimenté par la crise des migrants, et doivent nous appeler à une vigilance extrême, d’autant que les dirigeants de l’Union européenne, tentant avec célérité de sauvegarder le système capitaliste qui les fait élire, sont loin de prendre les mesures s’imposant, à savoir plus de justice sociale, plus de respect de la Convention internationale des droits de l’Homme et du citoyen, plus de soutien aux peuples en recherche de démocratie, et moins aux régimes et dictateurs leur barrant la route. Mais ça, ce serait néfaste pour l’industrie de l’armement, un fleuron de notre pays… Garder le peuple en soumission en brandissant le spectre de l’insécurité et de la peur de l’autre est une vielle recette qui a fait ses preuves, mais qui leurre de moins en moins de citoyens pour qui la liberté, inscrite aux frontons de nos mairies, est la qualité des peuples éclairés. La cérémonie s’est déroulée au monument de la place du général Leclerc à Périgueux, sous la houlette du préfet Frédéric Périssat, du maire de Périgueux Antoine Audi, du député Philippe Chassaing, de Mireille Bordes, vice-présidente du conseil départemental représentant le président Germinal Peiro, en présence des associations de déportés, de la communauté israélite et de la LICRA. La délégation militaire, représentée par l’adjointe du colonel Dartenset, la commandante Corinne Zilli, était l’ordonnateur de la cérémonie. Chant des partisans, Chant de l’écolier à l’étoile, Marseillaise et Chant des marais ont ponctué cette commémoration durant laquelle Guy Mondeix, fils de déporté, a lu le message rédigé conjointement par la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes (FNDIRP), la Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD), et les associations de mémoire des camps nazis, pour l’Union nationale des associations de déportés, internés de la résistance et familles (UNADIF-FNDIR). Ce message souligne « le courage dont ont fait preuve les déportés, en particuliers ceux qui, face aux souffrances de l’épuisement physique auxquelles ils étaient confrontés, et à la menace permanente de la torture et de la mort, n’ont pas renoncé à l’espoir et ont su rester des êtres humains. Ils ont eu ainsi, dans ces difficultés extrêmes, la volonté de poursuivre, dans l’union et la solidarité, la lutte clandestine contre l’idéologie et les objectifs de guerre de l’ennemi. Les déportés, derniers rescapés de l’horreur indicible de la barbarie nazie, expriment leur légitime inquiétude à l’égard d’une Europe aujourd’hui divisée, traversée et habitée par la résurgence de mouvements nationalistes. Le rappel de l’action des déportés dans les camps de la mort doit aller bien au-delà d’une journée symbolique. Il s’agit, pour les générations futures, de poursuivre avec détermination ce combat contre l’égoïsme et la peur »« .
Et à Sarlat: