Le collège Michel de Montaigne récompensé
Article dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest le vendredi 20 octobre :
« Les élèves du collège Michel-deMontaigne, à Périgueux, ont reçu, mardi 3 octobre, le prix du concours national de la Résistance et de la déportation dans la catégorie « réalisation d’un travail collectif ». Ils sont les seuls de l’académie de Bordeaux à figurer au palmarès de l’édition 2022-2023 du concours.
Pour respecter le thème de l’année, « L’école et la Résistance, des jours sombres aux lendemains de la Libération », ils ont mené l’enquête à partir de plaques commémoratives posées sur un pan de mur encore visible sous le préau de l’établissement. Les lieux abritaient pendant la Seconde Guerre mondiale l’École normale des instituteurs de la Dordogne. Dans cette École normale, ont été formés et accueillis de nombreux résistants périgourdins et réfractaires d’Alsace et Moselle qui ont combattu le nazisme et qui, au péril de leur vie, ont défendu les valeurs de l’école républicaine.
Remise du prix à Paris
Ces 17 élèves et leurs professeurs Aurélie Ducassou (histoire-géographie) et David Correia de Andrade (espagnol), à partir de l’analyse de documents d’archives, ont reconstitué l’histoire de ces résistants. Une exposition de 14 panneaux retraçant l’histoire de l’École normale de garçons de Périgueux a permis de concrétiser ce travail. Elle a été présentée au théâtre de l’Odyssée lors de la commémoration de la création du Conseil national de la résistance, samedi 27 mai. Certains panneaux devraient être installés de manière pérenne au collège. Quatre élèves sont invités à se rendre à Paris au printemps 2024 pour recevoir le prix national lors d’une cérémonie organisée par le ministère de l’Éducation nationale. »
Puis l’article de Virginie Desmet dans l’édition du 2à novembre :
« «On est fiers. Fiers d’avoir dépassé Clos-Chassaing ! », déclarent en riant ces anciens élèves du collège Michel-deMontaigne à Périgueux. Derrière la boutade marquant la rivalité cordiale entre les deux établissements scolaires de la ville, se tient une réalité : leur satisfaction d’avoir accompli une tâche de longue haleine qui a abouti à une distinction de choix, la seule délivrée dans toute l’académie de Bordeaux en 2022-2023.
Mila, Claire, Léo et les autres… Ils sont 17 à se partager aujourd’hui le prix du concours national de la Résistance et de la Déportation, dans la catégorie « réalisation d’un travail collectif ». Il récompense un projet qu’ils ont mené en 2022-2023 alors qu’ils étaient en 3e. Un projet qui a conduit à l’élaboration de 14 panneaux richement documentés, chargés de textes et de photos d’époque mettant en lumière l’histoire oubliée de cet ensemble scolaire périgourdin sous l’Occupation. L’endroit, qui était alors une École normale, accueillit clandestinement, entre 1941 et 1945, des résistants et des « élèves maîtres réfractaires d’Alsace et de Moselle ».
Des plaques, un thème
L’idée de ce sujet n’est pas venue de nulle part. Les jeunes sont partis de plaques commémoratives apposées sur un mur du collège, évoquant vaguement cette histoire perdue. « Cela collait parfaitement au thème de l’année du concours, ’’L’école et la Résistance’‘. Alors, on s’est lancé », témoigne David Correia de Andrade, professeur d’espagnol. Lui et sa collègue Aurélie Ducassou, qui enseigne l’histoire-géographie, ont épaulé les élèves dans leurs recherches et leur travail de restitution.
« Les jeunes ont développé leur esprit critique, appris à prendre du recul face à des articles d’époque et d’autres documents d’archives », indiquent les professeurs. « Le plus dur, ça a été de résumer », affirment les élèves, conscients d’avoir acquis grâce à cela un meilleur esprit de synthèse.
Mémoire « fragile »
Ils ont aussi approché de plus près la Grande Histoire, découvrant les récits de héros périgourdins de la Résistance, visitant plusieurs lieux de mémoire locaux, comme le Mur des fusillés à Périgueux ou le village de Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, victime de la division Brehmer en 1944 : « C’était horrible ! », lancent spontanément les élèves à l’évocation de ce souvenir.
« La mémoire est fragile, c’est important de la faire resurgir, déclarent Aurélie Ducassou et David Correia de Andrade. Si l’on s’en tient à ce qui est évoqué en classe en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale, on n’en retire pas grandchose finalement. »
Le fruit de ce travail gagnant a été présenté aux familles des élèves participants et au personnel de l’établissement mardi 14 novembre au soir, dans le cadre d’une petite cérémonie présidée par Éric Fournet, le principal : « Votre distinction nationale honore votre travail, honore la mémoire du lieu, vous honore et honore l’établissement », a-t-il déclaré en s’adressant à l’équipe d’historiens en herbe.
Les 14 panneaux devraient être plastifiés afin d’être exposés dans la cour du collège Montaigne. »