Un couple de périgourdins parmi les juste
Article S.O. Edition de Périgueux du 7 septembre 2019
« Ils étaient agriculteurs au bourg, s’appelaient Lucien et Marcelle Cousinet et, durant l’Occupation, ils ont accueilli Charles Brener, un adolescent juif. Dimanche 8 septembre, près de quatre-vingt ans plus tard (1), le couple de Razac-de-Saussignac, un village de 360 habitants dans le Bergeracois, recevra à titre posthume la médaille des Justes parmi les nations, décerné au nom de l’État d’Israël. C’est Delphine Lopez, petite-fille de Charles, qui a saisi le mémorial de Jérusalem Yad Vashem. Cette jeune femme marseillaise avait adressé une lettre à René Visentini, le maire de Razac-de-Saussignac, en 2013. Ni plus ni moins un hommage à «l’héroïsme » de la famille Cousinet, insistait-elle d’autant que pour la première fois de sa vie, elle venait de visiter le camp d’Auschwitz. « Ma famille leur doit la vie » La lettre avait été diffusée dans le bulletin municipal. L’histoire était connue au village mais sans doute par pudeur, les Cousinet ne s’étaient guère épanchés sur le sujet. Ni les intéressés, ni leurs enfants. «J’en avais entendu parler, mais les langues ne se sont déliées que quelques décennies après», dit René Visentini. Seulement âgé de 14 ans, le jeune «Charly » Brener avait fui Paris à vélo, direction la Dordogne où « Lucien et Marcelle Cousinet lui ont donné un toit, de la nourriture, un travail pendant quatre ans au péril de leur vie », témoignait Delphine Lopez, l’une des ses six petits-enfants. « Toute ma famille doit la vie à la famille Cousinet.» Aujourd’hui âgé de 92 ans et affaibli, Charles Brener ne fera pas le voyage en Bergeracois. Mais Delphine Lopez sera présente à la cérémonie où sont attendus la famille Cousinet, les villageois et «toutes les personnes qui se sentent sensibilisées », ajoute le maire René Visentini. Discours et récital d’une chorale sont au programme, en lien avec le délégué régional de Yad Vashem. Daniel Bozec (1) Cérémonie à 11 heures, place de la Mairie. »