Stèle Jean Reghem

A.N.A.C.R. Dordogne

 
Lorsque Jean apprend l’exécution, à Saint-Quentin, dans l’Aisne, de son frère et de 26 autres résistants, il prend le maquis à Cendrieux où il intègre le groupe Ancel, dirigé par Antoine Diener. Le PC de ce dernier, début juillet, est installé à La Porcherie, lieu-dit fortement boisé de Cendrieux.
Le 8 juillet 1944, Jean est de garde avec l’un de ses camarades lorsque, l’occupant, accompagné d’éléments de la Phalange nord-africaine, à la recherche du camp du groupe Ancel (Armée Secrète. Dordogne-Centre), mène une incursion dans le secteur.
« Nous avions fini, se souvient Fernand Sabouret, de rentrer les foins, les moissons n’étaient pas encore commencées, je profitais de cette journée de répit pour donner un coup de main à Georges Le Scodan pour arracher des arbres afin d’agrandir son jardin. Vers les neuf heures, nous avons entendu une rafale de mitraillettes du côté des Quatre Routes. Quelques secondes après, c’est un tir nourri venant du même côté. Nous entendions les balles perdues, siffler au-dessus de nos têtes, Le Scodan qui avait fait la guerre de 1914 a vite compris le danger, nous sommes partis en courant nous mettre à l’abri. Dès notre retour sur le chantier, nous avons aperçu une colonne de fumée, les Allemands venaient d’incendier la maison des Fondarrières et trois voitures qui étaient cachées sous les arbres. Une forte explosion s’en est suivie car une des voitures était chargée d’explosifs. En fin de matinée, nous avons appris ce qui s’était passé. La maison de la Borie Fondarrière était occupée par un groupe de Maquis détachés de Durestal. Sur une dénonciation par quelques mouchards, une colonne allemande arrivant par la route de Lacropte s’arrête au bourg de Cendrieux. Bon gré ou mal gré, ils amènent avec eux un homme du bourg pour leur servir de guide, les véhicules descendent la côte de Rivesol, moteur arrêté et restent au bas de la côte près de l’étang. La colonne de soldats part à pied vers la Fondarrière. Sur le plateau il y avait deux sentinelles. Dès qu’ils ont aperçu les premiers soldats Jean Reghem dit à son copain :  » cours vite avertir le groupe de l’arrivée des Allemands. Moi, je vais leur tirer dessus pour les retarder » ».
Chtimi tombe au combat, ce jour-là, près de l’étang de Rivesol, sur la commune de Cendrieux. Il a, par ce suprême acte de courage, sauvé la vie à tout son groupe. Blessé par les Allemands à la mâchoire lors de l’attaque, Jean est sauvagement achevé par les SS. Il venait d’avoir 18 ans.
« Dans la soirée, précise Fernand Sabouret, son corps a été transporté à l’église de Cendrieux, lavé, habillé. La veillée funèbre a été assurée par Madame Laussinotte, Marthe Maury, Adine Monteil, Alice Paradis et quelques autres dont les noms m’ont échappé. Sa besogne accomplie, la colonne repart avec les camions en direction de Veyrines, à Fromentière, ils n’ont pas vu le chemin des Taillandies où était Valmy. »
Guy Penaud, dans son Histoire de la Résistance en Périgord, précise que « l’immeuble de Mme Soustre, qui servait de cantonnement à ce groupe, est incendié par les Allemands et les Nord-Africains, avant leur départ ».
Aujourd’hui, à un kilomètre à l’ouest du village de Cendrieux, une stèle rappelle le sacrifice de ce jeune patriote. Inaugurée le 8 juillet 1994, cette dernière rend honneur, pour reprendre les mots de Raymond Bergdoll, « à la mémoire de Jean Reghem, un de ces nombreux jeunots, dont le courage, l’enthousiasme et la détermination firent merveille dans l’armée de bric et de broc qui occupa les sous-bois périgourdins » et dont Marcel Mignot, cheminot, camarade de promotion de Jean, est l’initiateur, est érigée au lieu-dit Rivesol, en bordure du chemin communal joignant Veyrines-de-Vergt à Cendrieux. Sur la plaque de marbre, on peut lire l’inscription : « Jean REGHEM 1926 – 8 juillet 1944 – Mort pour la France ».
Cet ensemble commémoratif a été complété, le dimanche 7 juillet 2019, par le dévoilement d’une plaque informative permettant de replacer le sacrifice de Jean Reghem dans son contexte.
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Mémorial de la Résistance

8 juillet 1944:

Le groupe « Ancel » stationne au lieu-dit « Durestal », commune de Cendrieux. Une forte colonne allemande patrouillant dans les bois tombe sur le cantonnement. La sentinelle a pu avertir ses camarades qui réussissent à évacuer les lieux. mais elle est tuée par les rafales des assaillants. Il s’agit de : REYHEM Jean.

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