Bruno Boucharel relate la tenue d’une cérémonie commémorative à Mussidan dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest ce mercredi 16 juin:

« Mussidan était un village comme les autres ce 11 juin 1944. Personne n’envisageait que le pire était à venir. » En quelques mots, le maire Sté- phane Triquart a résumé l’horreur vécue sur les rives de l’Isle au terme de la sinistre journée qui fit de la petite cité un martyr de la barbarie na- zie, au même titre que Tulle en Corrèze ou Oradour-sur- Glane en Haute-Vienne. Vendredi 11 juin, jour anniversaire de la tragédie, un hommage officiel était rendu.

Malgré le calme qui sem- blait y régner, Mussidan, car- refour de voies de communi- cation routières et ferro- viaires, était un enjeu stratégi- que ciblé par la Résistance. La mission des hommes venus des maquis du Landais et du camp de Virolle à Saint- Étienne-de-Puycorbier était double : faire sauter le pont ferroviaire sur l’Isle pour limi- ter la remontée des troupes allemandes vers le front de Normandie, et prendre posi- tion dans la ville. Théo Labo- rie, présent vendredi à la céré- monie, était de ceux-là. Il est, à 96 ans, le seul survivant du 4e bataillon Francs-tireurs et partisans (FTP). Le dynami- tage du pont échoue, mais les Résistants triomphent à la gare face à un train de sur- veillance allemand. Neuf

CORRESPONDANTS

Saint-Astier, Montrem, Saint-Léon-sur-l’Isle et Jaure Jean-Louis Mathieu
Tél. 06 01 81 77 96

Courriel : jl.mathieu.su- douest@free.fr

d’entre eux y perdent la vie toutefois. Survenant de Bor- deaux aux alentours de 13 heures, un convoi de blindés allemands de la 11e Panzer Di- vizion va totalement changer la donne. Devant la virulence de la riposte, la Résistance doit décrocher et se replier. Les représailles allemandes sont terribles : 350 hommes raflés dans la cité et les vil- lages alentour sont interro- gés, torturés et détenus der- rière les grilles de la mairie. Le maire Raoul Grassin inter- vient avec force pour protéger ses concitoyens.

51 civils abattus

Peine perdue, la Gestapo, ve- nue de Périgueux accompa- gnée d’une brigade de supplé- tifs, repris de justice pour la plupart, aligne les hommes, dont deux n’avaient que 16 ans, sur trois rangs rue de Gor- ry. 51 civils sont abattus. Bles- sés et laissés pour morts, Mar- cel Charpentier et Antoine Vil- lechanoux échappent par mi- racle au massacre. La dernière victime sera le maire Raoul Grassin, assassiné à quelques mètres du charnier comme en témoigne la stèle qui lui rend aujourd’hui hommage avenue Clemenceau.

En 1948, la commune a reçu la croix de guerre

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