Les rivières basses
Emplacement
Sainte-Marie-de-Chignac
Dordogne
Prochain évènement
A la mi-février 1944, les responsables du maquis Gardette sont déjà
au courant des nouvelles orientations prises au plus haut niveau
d’intensifier le combat contre l’ennemi et ses supplétifs
Aux Rivières Basses, l’occasion d’une mise en pratique des
nouvelles directives se présente pour un groupe du détachement
Gardette commandé par Samson Roche, dit Coco, et André
Bouchillou, dit Pépé.
Le matin du 14 février 1944, Coco a un contact avec « La
Panique », Jacqueline Garnier, agent de liaison du détachement
Gardette et dernière survivante de ce groupe qui l’informe du
passage d'un petit convoi allemand qui prend la direction de Rouffignac
à l'embranchement des Versannes. On peut craindre alors, qu'il s’agit
d'une expédition contre le détachement Lucien Sampaix commandé
par Hercule…
À l'issue d'une rapide concertation, la décision est prise d'aller
attendre la colonne sur son chemin du retour. En fin stratège, Coco
organise avec minutie la position des combattants, qui sont Bayard,
Dubreuil, Jean-Claude, Jo, La Puce, Maous, Milou, Pépé, Tarzan,
Toto, Zorro. La petite troupe, choisit le lieu de l'attaque. Celle-ci sera
menée aux Rivières Basses. Les maquisards, équipés de deux fusils
mitrailleurs, d'armes individuelles et de grenades, prennent position.
Le site offre une excellente protection aux hommes, avec de bonnes
possibilités de repli. Il a également été choisi en raison de l'absence
d'habitations aux alentours.
Vincent Province, ancien combattant de 14-18, actif légal tout acquis à
la cause dont le fils Dubreuil fait partie des combattants présents, a
approuvé le projet depuis son champ.
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A la tombée de la nuit, le convoi ennemi se montre au bout de la ligne
droite. Il est clairement identifié. Au commandement de Coco, toutes
les armes crachent.
L'ennemi, habitué au combat, réagit immédiatement et les soldats
non touchés ripostent. Il est temps de prendre le large. Coco ordonne
aux hommes qui ne comptent aucun blessé de décrocher et de se
mettre à couvert.
Plusieurs Allemands ont été tués ou blessés et, parmi ces derniers,
un personnage d'importance : le chef du SD (police de sureté et de
sécurité), le nommé Hambrecht, dont le comportement barbare n'a
pas encore atteint son apogée…
Radio Londres se fit l’écho de ce fait d’armes, honorant les
maquisards qui composaient le groupe et montrant l’importance de la
guérilla menée par les acteurs de la résistance contre l’envahisseur.
Cependant, du 26 mars au 2 avril 1944, les périgourdins vont devoir
faire face à plus barbare répression que la Dordogne n'ait jamais
connue. Elle fut décidée par le commandement allemand pour tenter
de briser la Résistance. C'est que l'ennemi a pris conscience des
coups portés à son dispositif de guerre. Elle fut menée par la division
Brehmer,
Le premier assaut de la division Brehmer débutera dans la Double
le 26 mars. Puis, le même atroce cérémonial qu'à Brantôme la
veille va se dérouler ici-même, aux Rivières Basses.
En effet, le 27 mars, un autocar fortement escorté amène de
Limoges un contingent de 25 autres otages pris au hasard, dans les
prisons de Limoges et de Périgueux, qui sont abattus séance
tenante.
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Comme ils en avaient l’habitude, des membres de la phalange nord-
africaine, également présents, dépouillèrent les victimes, de leurs
objets de valeur.
Les victimes étaient en majorité d’origine Juive. Parmi elles, se
trouvait Jean Galinat, le boulanger de Saint Laurent sur Manoire.
Deux otages survivront miraculeusement.
Sur cette stèle figurent les noms des 23 victimes. Nous devons à
Bernard Reviriégo d’avoir retrouvé les noms de cinq d’entre elles qui
y figurent désormais depuis 2019.
La division Brehmer poursuivra ses exactions vers le Terrassonnais
et le Montignacois puis en Corrèze et en Haute-Vienne.