Exposition au collège Jean Moulin

Exposition au collège Jean Moulin

Article de Boris Rebeyrotte (sec.sarlat@sudouest.fr ) dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest le vendredi 24 novembre 2023  :

« Le 8 juillet 1943, dans un train à destination de Metz : affaibli par la torture, Jean Moulin, l’unificateur de la Résistance française, rend son dernier souffle. Pour les quatre-vingts ans de sa disparition, une exposition itinérante fait le tour des collèges et lycées de la Dordogne.

« Elle a déjà été présentée à Pré-de-Cordy en début d’année et ce sera ensuite le tour du collège de La Boétie », explique le colonel Arnaud Dartencet, président du comité de Périgueux du Souvenir français et des anciens élèves de Saint-Joseph à Sarlat.

Jeudi 23 novembre, l’exposition a justement fait halte dans l’établissement sarladais. Il faut dire qu’ici, elle prend une résonance singulière. Le 25 décembre 1943, à Buchenwald, le père Louis Jabrun mourait d’épuisement et des suites des sévices que les nazis lui avaient infligés. Résistant, il était chargé du renseignement et de faciliter le passage de prisonniers ou de combattants vers l’Espagne. S’il était bordelais à ce moment-là, il avait foulé les couloirs de Saint-Joseph d’abord en tant qu’élève, puis comme professeur de mathématiques, entre 1920 et 1929.

Tentative de suicide

Jeudi vers 10 heures, une première vague d’élèves de 4e, accompagnés par leur professeure d’histoire, a eu droit à la visite guidée de l’exposition menée par le colonel Dartencet et Pierre Fournet, le président du comité sarladais de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Anacr). En tout, 16 panneaux retracent la vie de Jean Moulin et son action durant la guerre. On y apprend que, préfet d’Eure-et-Loir, il a été emprisonné une première fois pour avoir refusé de signer un protocole mettant en cause les tirailleurs sénégalais, et fait une tentative de suicide dans sa geôle. « Son premier acte de résistance », assure Pierre Fournet. On apprend également que ses différents pseudonymes avaient les mêmes initiales que son vrai nom, car le linge de maison, dont les mouchoirs, était brodé à cette époque-là. Sur ses faux papiers, il était originaire de la Somme, car, à la suite de bombardements allemands, les registres d’état civil y avaient disparu. Impossible donc, pour l’occupant, de vérifier.

Les collégiens sarladais ont également pu voir qu’unifier les différents courants de la Résistance ne fut pas chose aisée pour l’ancien préfet. Ce n’est que le 27 mai 1943 qu’il y est parvenu, avec le soutien du général de Gaulle, réfugié à Londres pour organiser la Résistance. « C’est à partir de là que de Gaulle devient le chef de la France combattante, pointe Pierre Fournet. Jusque-là, il était le chef de la France libre. »

Louis Jabrun, un ancien

Quant au père Louis Jabrun, lui aussi, il a mené la vie dure aux occupants. Né en 1883 en Lozère, il est entré à 13 ans chez les Jésuites de Saint-Joseph à Sarlat. Il en est ressorti cinq ans plus tard, le bac en poche.

Mobilisé durant la Grande Guerre, il a eu « une conduite héroïque au front, ce qui l’a fait passer au grade de capitaine », précise le colonel Dartencet. Connu pour son amour du vélo, il a enseigné pendant neuf ans à Saint-Joseph. Son nom figure sur le monument aux morts de l’établissement. »

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