Voyage des lauréats du prix du concours
Ce week-end avait lieu la 9e édition du voyage de mémoire récompensant les Lauréats du prix du concours national de la Résistance et de la Déportation 2017. Dix-sept jeunes sont ainsi partis trois jours dans la région lyonnaise sur les pas de Jean Moulin et des enfants d’Izieu. Voici l’article qui relate ce voyage dans le journal l’Echo du 27 octobre 2018:
« En 2017, 18 collèges et et 6 lycées ont participé au concours national de la Résistance et de la Déportation. Cette participation a donné lieu à 231 devoirs individuels et quinze devoirs collectifs.
Ils avaient à travailler sur le thème « S’engager pour libérer la France » et c’est donc à partir de ce thème que le comité de liaison et du prix du concours national de la Résistance et de la Déportation avait bâti le programme de ce voyage qui depuis neuf ans récompense les jeunes qui se sont engagés dans ce devoir de mémoire et participe à promouvoir le concours. Et c’est dans la région lyonnaise que le comité avait choisi d’emmener ces jeunes. « Tout d’abord Lyon a été fait capitale de la Résistance et c’est dans cette région qu’un certain nombre d’hommes et de femmes se sont engagés dans la Résistance dès les premières heures. C’est à Lyon que sont nés les principaux mouvements de résistance de la zone Sud : Combat, Libération et Franc Tireur. C’est aussi là que Jean Moulin a accompli une grande partie de son travail d’unification de la Résistance», explique Jean-Paul Bedoin coprésident du comité. « La seconde raison pour laquelle nous avons choisi Lyon, c’est pour illustrer la persécution. D’une part à travers la visite du Centre d’histoire de la résistance et de la déportation (CHRD), et d’autre par celle de la maison d’Izieu. Ils ont ainsi pu mesurer l’horreur de cette répression à travers le visionnage d’un film sur le procès de Klaus Barbie à l’issue de leur visite du CHRD (situé dans un bâtiment qui fut le siège de la Gestapo de Lyon). Tout ceci a permis aux jeunes de mesurer que des faits importants s’ étaient déroulés dans ces lieux et qu’il est important de poursuivre le travail de mémoire qu’ ils ont commencé en se lançant dans le concours de la Résistance et de la Déportation dont ils sont les lauréates et lauréats au niveau académique et même national au plan individuel ou collectif ». Le collège Pierre Fanlac de Belvès a en effet obtenu un prix collectif national. « Cela fait d’ ailleurs deux années de suite que la Dordogne figure au palmarès national puisque l’ an dernier ce sont les élèves du lycée Jean- Capelle de Bergerac qui avaient obtenu un prix national », précise Jean-Paul Bedoin. Des résultats qui reflètent la qualité du travail des équipes enseignantes qui accompagnent les élèves dans leur préparation au concours eux aussi sur la base du volontariat. « C’est aussi le reflet de la qualité des interventions des derniers témoins directs que sont Ralph Finkler, Vincent Garcia, Lucien Cournil, Irène Sapir et Raymonde Bost qui arpentent inlassablement les écoles, collèges et lycées du département pour témoigner de leur vécu », explique Jean-Paul Bedoin qui ajoute, « on ne peut-être qu’agréablement surpris de l’ attitude des lauréats qui une fois de plus se sont montrés particulièrement attentifs et sensibles aux explications délivrées par les guides. On sent qu’ils ont été profondément émus lors de leurs visites, que ce soit à Izieu, à Caluire ou à la vue du film sur le procès de Klaus Barbie. Ils ont vécu un moment fort qui va probablement les encourager à poursuivre ce travail de mémoire si nécessaire aujourd’hui, ce dont se réjouissent les membres du comité de liaison et du prix du concours de la Résistance et de la Déportation ». Comme chaque année un volet culturel accompagnait celui de la mémoire et les élèves ont pu visiter la Maison des Canuts et les Traboules typiques de Lyon même si leur guide a aussi insisté sur leur rôle durant l’occupation.
Le concours de la Résistance et de la Déportation a été créé en 1961 et est ouvert à tous les élèves de collèges et de lycée et depuis sept ans aux classes de CM1 et CM2. L’an prochain le sujet sera « Représailles, déportations en Europe et en France (1939-1945), espaces et histoire ». Et comme chaque année le comité se tient à disposition de tous les établissements scolaires afin de venir avec des té- moins présenter la thématique. Une demi-journée de préparation sera organisée au mois de janvier à Coulounieix-Chamiers pour les établissements de l’agglomération. Deux autres réunions décentralisées du même type auront lieu ultérieurement au Buisson-de-Cadouin et à Ribérac. Le comité tient également à remercier les généreux donateurs qui ont permis la réalisation de ce voyage de mémoire. »
LEUR OPINION
LISA ROBY (LYCÉE DE NONTRON)
« J’ai vraiment beaucoup aimé le choix des sites et j’ai vraiment adoré les mémoriaux, la maison d’Izieu et la maison du Docteur Dugoujon car c’est beaucoup plus vivant, c’est marcher dans les pas des personnages comme Jean Moulin, on voit les lieux de vie des enfants d’Izieu, tout ça était très émouvant. J’ai été particulièrement choquée par les images du procès de Klaus Barbie. D’une part par les témoignages, car même si on sait que la guerre c’est sale, on n’imagine pas que ça le soit à ce point. D’autre part, par la froideur de son visage et même le sourire qu’il affiche lorsqu’on lui rappelle ses crimes. Ce n’est même plus de l’arrogance à ce niveau là. J’ai passé le concours car le sujet me passionnait. Mon frère l’avait passé donc je savais que ce concours existait. Ça m’a d’ailleurs encouragés de savoir si je pourrais faire aussi bien voire mieux que lui. C’était aussi mon premier concours ou examen hors de l’échelle de l’établissement. Au-delà des lieux de mémoire, j’ai aimé la décourverte culturelle avec la Maison des Canuts, l’architecture et les paysages. Mais aussi l’ambiance générale du voyage, en seulement un week-end on s’est fait des amis et on a envie de se revoir. »
LOUIS COATELAN (COLLÈGE DE LA ROCHE- BEAULIEU)
« Ce voyage a été l’occasion d’une belle découverte de Lyon et de l’histoire de la Résistance dans la ville. Ça a aussi été l’occasion de suivre le parcours de Jean Moulin et celui de Klaus Barbie à travers son procès où l’on a appris les autres crimes qu’il avait commis contre la Résistance et les juifs. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la maison d’Izieu. C’était très intéressant et représentatif de la violence exercée envers les juifs. J’ai passé le concours de la Résistance et de la Déportation par intérêt pour la seconde guerre mondiale et parce que j’ai eu l’opportunité de le faire car notre professeur nous l’a proposé. Nous avons la chance qu’il soit proposé de le passer chaque année à La Roche-Beaulieu. C’était un sujet vraiment stimulant et riche. L’engagement c’était très vaste. On a donc abordé la Résistance en métropole et dans les colonies mais nous avons aussi vu la déportation, c’était donc très enrichissant. »