Visites guidées à Rouffignac

Visites guidées à Rouffignac

Le 31  mars 1944, Rouffignac connait l’apocalypse: les habitants chassés de leurs maisons, les hommes arrêtés et embarqués dans des camions, le village entièrement détruit par les flammes. La division Brehmer appelée en renfort pour sécuriser la région par une politique de terreur et de représailles contre les maquisards et contre les populations qui les soutiennent, est arrivée en Dordogne et y sévira pendant plusieurs jours commettant les pires exactions. L’espace du 31 mars 1944 à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac permet de retracer le parcours des nazis et de leurs crimes au cours de ce que l’on appellera en Dordogne « La semaine sanglante ».

Des visites guidées sont régulièrement organisées à Rouffignac. Sud-Ouest rend compte de celle du 5 août par un article d’Alain Marchier dans son édition du 12 août:

« La météo automnale du jeudi 5 août à Rouffignac-Saint-Cernin- de-Reilhac, au soir, a sûrement refroidi des visiteurs pour assister à une visite historique, dans les pas de la Résistance. Mais ceux qui étaient présents, une vingtaine, ne l’ont pas regretté.

Dans le parc de la Falquette, en présence de Jean-Paul Bédoin, le président départemental de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (Anacr), le maire Raymond Marty a fait un bref historique de sa commune, avant de passer la parole à Adrien Mialet, guide conférencier à l’office de tourisme de Lascaux Vézère.

En remontant l’histoire, de la Première à la Seconde Guerre mondiale, le passionné d’histoire Adrien Mialet a rappelé l’enchaînement des événements qui ont conduit à l’incendie de Rouffignac.

30 mars 1944

Les faits : le 30 mars 1944, les membres du groupe Gardette tendent une embuscade sur la nationale 89, entre Brive et Périgueux, et parviennent à arrêter un véhicule transportant des officiers allemands. Les maquisards quittent les lieux en faisant deux prisonniers.

Sur le chemin du retour à Rouffignac, ils croisent des gendarmes, avec lesquels l’échange est cordial. En arrivant près de leur maquis, les résistants tombent sur un convoi allemand qui les oblige à s’enfuir en abandonnant leur voiture et les deux prisonniers. Ceux-ci vont alors raconter leurs mésaventures. L’état-major de la division Brehmer décide alors d’attaquer le village de Rouffignac, le lendemain, et de le brûler. (1).

Le témoignage des officiers condamne les gendarmes locaux, qui ont été considérés comme des complices des résistants et furent envoyés en déportation d’où ils ne reviendront pas.

Prisons de Périgueux

La visite s’est poursuivie par la route principale, baptisée rue des Combattants, jusqu’au monument aux morts, à l’église et sur la place de la halle. L’intervenant a évoqué la mémoire de deux résistants d’origine russe, qui eurent un rôle important dans la résistance locale : la princesse Tamara Wolkonski, le capitaine de cavalerie Mathieu da Concha ainsi que deux intellectuels d’origine juive, Pierre Khantine et Sylvain Asch. Ces deux derniers ont été fusillés et leurs noms sont gravés sur le monument aux morts.

Les hommes du village furent rassemblés sur la place, jusqu’à leur transfert dans les prisons de Périgueux, où la plupart ont été relâchés quelques semaines plus tard. La visite s’est terminée au Centre de la mémoire, où sont rassemblés des témoignages, photos et objets d’époque.

Alain Marchier

(1) L’église et trois maisons attenantes seront épargnées de l’incendie. »

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