La libération de la Dordogne

La libération de la Dordogne

Il y a 80 ans, du 19 au 22 août 1944 : Périgueux et la Dordogne étaient libérées de l’occupation allemande

Le texte ci-dessous a été rédigé avec pour ambition de donner des repères sur les principales étapes de la Libération de la Dordogne. Il est construit principalement à partir d’un document et de deux ouvrages collectifs écrits par des résistants de Dordogne pour apporter leur vision des évènements de l’époque, complétés par d’autres sources.

L’idéologie nazie ou l’ambition de domination raciale du monde

Pour comprendre la terreur qui a régné sur l’Europe occupée, il est indispensable de faire référence à l’idéologie nazie. Fondée sur le concept d’une prétendue race pure et supérieure, cette idéologie s’affirme par la domination des peuples rendus esclaves. La terreur est considérée, par les tenants de cette doctrine, comme le moyen le plus efficace d’y parvenir : « La terreur est l’arme la plus puissante, je ne m’en priverai pas » (Adolf Hitler).

L’Etat Français collabore avec l’Allemagne nazie

Le Maréchal Pétain est chef de l’Etat Français depuis juillet 1940. A Montoire le 24 octobre suivant, il assure Hitler de sa collaboration « franche, loyale, sans arrière-pensée » lors de sa célèbre poignée de mains.

Pour porter un jugement objectif sur la politique de collaboration de l’état de Vichy, il est indispensable de considérer l’entreprise criminelle à laquelle il s’est associé.

La Résistance malgré la répression

Le général de Gaulle, dont l’appel du 18 juin 1940 a marqué le début de la Résistance, déclare le 23 juin 1942 : « Les derniers voiles, sous lesquels l’ennemi et la trahison opéraient contre la France sont désormais déchirés. L’enjeu de cette guerre est clair pour tous les Français : c’est l’indépendance ou l’esclavage ».

La Résistance doit impérativement se défendre pour survivre, mais, plus encore, pour se développer et combattre. « Un élément est cependant d’une grande importance pour comprendre l’enchaînement des faits : la répression a frappé en Dordogne avant même que la Résistance y soit organisée. Des Résistants ont été arrêtés, fusillés, déportés, et sont morts avant même le début de la lutte armée et avant que le premier traître n’ait été exécuté ».

La Dordogne, terre de Résistance

Si la Résistance s’est manifestée en Dordogne dès le lendemain de la défaite, c’est le 11 novembre 1942 que le département a été occupé par les troupes allemandes, et c’est au printemps de 1943, que ce sont constitués les premiers maquis.

Avec des hommes et des femmes déterminés, la Résistance s’est organisée, est montée en puissance et est passée à l’action au cours des longs mois qui ont précédé le Débarquement allié du 6 juin 1944

Début 1944, la Guerre devient totale

Le 3 février 1944, le Reich allemand promulgue le Décret Sperrle.

Celui-ci prescrit aux troupes allemandes une violence sans limite contre la Résistance et ceux qui la soutiennent. Cet ordre est complété par celui du maréchal Keitel qui ordonne de fusiller sur-le-champ les résistants capturés une arme à la main. La progressive radicalisation des troupes allemandes s’explique aussi par le contexte militaire qui leur devient défavorable, au moment où le régime nazi joue sa survie.

Une réunion qui fait date chez les FTPF

La Résistance armée des Francs-tireurs et Partisans Français s’est développée en Dordogne à partir de l’été 1943 par une action incessante de sabotages. C’est à Limoges que, le 16 février 1944, les responsables de l’inter région, réunis clandestinement, vont décider de passer au niveau supérieur avec des actions de guérilla. Il s’agit alors de mener aussi des opérations offensives de durée limitée destinées à mettre hors de combat les membres de l’armée hitlérienne.

Le 15 mars 1944, le Conseil National de la Résistance adopte dans la clandestinité son plan d’action immédiate

Dans sa charte intitulée « Les Jours Heureux », le CNR adopte, outre un programme précisant les mesures destinées à instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre social plus juste, un plan d’action immédiate contre l’oppresseur.

Les membres du CNR font le constat de la destruction physique de la nation par les forces hitlériennes avec l’aide des hommes de Vichy. Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en participant étroitement aux opérations militaires que l’armée française et les armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter cette libération, d’abréger les souffrances de notre peuple, de sauver l’avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la lutte contre l’envahisseur et ses agents, commencée dès 1940.

Avec l’annonce du Débarquement, nouvelle étape pour la Résistance

Dès le 6 juin, la libération de la Dordogne de ses occupants hitlériens et du système vichyste collaborateur, commence dans une grande excitation, souvent non dénuée de précipitation désordonnée et d’occupations hâtives de localités, qu’il faudra bientôt abandonner faute de moyens défensifs suffisants. Mais, si l’on se replace dans les conditions du moment, la réaction des maquisards, voyant après une si longue période de lutte inégale et difficile, poindre l’aube menant à la victoire, ne pouvait être différente.

Barrages de routes, contrôles routiers, embuscades et attaques surprises, occupation des localités importantes sont à la base de la résistance armée après le 6 juin. Les troupes du maquis qui sont déjà opérationnelles assurent le contrôle des voies de communication et la protection des localités occupées. Le 6 juin, le groupe Cerisier de l’Armée Secrète, libère le camp de Mauzac où des centaines de patriotes sont emprisonnés.

Les FFI se structurent en Dordogne

Le 7 juin un premier état-major départemental des Forces françaises de l’intérieur – FFI est constitué. L’Armée secrète (A.S.) et l’Organisation de résistance de l’armée (O.R.A.) s’y partagent les postes de responsabilité. L’état-major F.T.P.F. désignera un officier de liaison pour les représenter. Un nouvel état-major FFI paritaire plus conforme aux forces en présence et dont le dispositif a été mis au point en juillet, est définitivement mis en place le 12 août au château de Laudonie, en présence du délégué militaire du Général de Gaulle, Chasseigne et du colonel Rousselier dit Rivier commandant la région militaire. Deux co-chefs départementaux FFI sont désignés : René Boilet dit Gisèle au nom de l’Armée Secrète et Roger Ranoux dit Hercule au nom des Francs-tireurs et Partisans Français.

Une situation contrastée en Dordogne au début de l’été 1944

Si les tenants du régime vichyste s’enferment chez eux et parfois se cachent, l’ambiance est à l’enthousiasme mais pas exempte cependant d’une certaine inquiétude quant à la suite des événements. Il n’empêche qu’une grande partie du département est maintenant sous le contrôle de la Résistance et que nombre de localités ne verront plus trace de l’ennemi. Il en est  autrement pour d’autres, situées sur les grands axes routiers et où vont se livrer durant plus de deux mois de dures et sanglantes batailles.

Les forces en présence en Dordogne au mois d’Août 1944

Du côté de la Résistance, les trois grandes familles combattantes (l’Armée Secrète, les Francs-Tireurs et Partisans Français et l’organisation de Résistance de l’Armée), soit approximativement 20.000 hommes en armes, tous volontaires, qui ont en commun, le courage et la volonté de combattre pour chasser l’occupant.

La nature de l’armement dont dispose la Résistance, l’encadrement et la formation reçue pour certains, la dispersion nécessaire en petites unités, les difficultés de liaisons rapides, le manque relatif de moyens de transport et de munitions, contraignent cependant la Résistance à une guerre d’usure de l’occupant. Elle n’en est pas moins efficace pour fixer sur place des unités ennemies qui font défaut sur les autres fronts, pour saper leur moral, pour désorganiser leurs moyens de transport et de communication.

Du côté ennemi, environ 2000 hommes de différentes nationalités, encadrés par les Allemands. Ils tiennent garnison à Périgueux, Bergerac, St Astier. A cela, il faut ajouter les supplétifs du Gouvernement de Vichy à leur botte : la milice ; les Gardes Mobiles de Réserve (GMR) ; une légion Nord-Africaine, la Hilspolizei dont le comportement fut particulièrement odieux. Des unités répressives sont venues de l’extérieur du département pour renforcer les effectifs ennemis : la division Brehmer en mars, la division Das Reich en juin, et le 111ème régiment blindé qui arrive dans le département alors que la Das Reich le quitte. C’est encore le cas au cours de la première quinzaine d’Août en Bergeracois.

Le dispositif répressif se désagrège à l’approche de la Libération

Si les Allemands sont rompus à l’art de la guerre et disposent d’un armement bien supérieur à celui des résistants, l’édifice répressif qu’ils ont mis en place, avec la collaboration du gouvernement de Vichy, se désagrège vite à l’approche de la Libération :

La désertion des Géorgiens enrôlés dans l’armée allemande débutée depuis octobre 1943, se poursuit massivement en avril 1944. Au total, ce sont plusieurs centaines qui désertent la garnison de Périgueux en liaison avec la Résistance.

La sinistre légion nord-africaine, le moral complètement usé, demande à quitter le département où elle se sent haïe. Il en est de même pour la milice.

Le Colonel Sterkoff, d’origine autrichienne, qui commande la garnison de Périgueux, accepte courant août des contacts avec la Résistance.

Le rapport de forces s’inverse en faveur de la Résistance

Fin juillet, début août 1944, le rapport des forces est nettement changé en faveur de la Résistance. Dans la majorité des secteurs de Dordogne ou l’occupant s’aventure encore, les troupes du maquis laissent peu de répit aux convois allemands qui se déplacent hors de leurs cantonnements.

Dernier sursaut sanglant de l’ennemi

Le comportement trop conciliant du colonel Sterkoff, inquiète le haut commandement allemand qui dépêche à Périgueux de nouveaux officiers pour assurer une reprise en mains.

C’est sur l’ordre du nouvel officier que seront fusillés du 12 au 17 août, 40 patriotes emprisonnés au 35ème d’artillerie. La répression s’accentuera jusqu’au départ des Allemands.

La pression exercée par la Résistance s’intensifie encore

Un convoi militaire envoyé en renfort à la garnison de Brive par le commandement de Périgueux le 9 août, n’est arrivé que dans la journée du 10. Il a été « retardé » et considérablement éprouvé par de nombreux accrochages avec les maquisards de Dordogne. I arrive très diminué à Brive.

A la garnison de Brive, le moral n’est pas bon. La veille, 8 août, un train de 25 canons anti-char, de munitions et de ravitaillement, a été enlevé en gare de Brive à la barbe des Allemands, par une action concertée des résistants FTPF de Corrèze et de Dordogne. Cette même garnison se rendra aux FFI le 15 août.

Deux autres actions sont significatives de l’importance de certains engagements qui précèdent la libération.

– Le 5 août à Virolles, commune de Saint Etienne de Puycorbier, un fort contingent allemand sera opposé aux FFI (700 hommes) de 6 h 50 le matin à 22 heures. L’ennemi qui n’a pu pénétrer la défense des maquisards est contraint d’abandonner le terrain.

– Les 14, 15 et 16 août, la Résistance libère Sainte Foy La grande occupée par une centaine d’allemands. Trois jours de combats sporadiques mais souvent âpres ont été nécessaires aux unités de Demorny, Loiseau, Ponton-Martin pour obtenir ce résultat.

La situation va évoluer très vite au cours de la deuxième semaine d’août

  • Le 12 août, la milice quitte Périgueux, elle redoute la libération qu’elle sent proche.
  • Le 13 août, un détachement F.T.P.F se bat aux portes de Périgueux, à Niversac, Plus près de Périgueux, des éléments du camp AS Mercédès accrochent une colonne allemande.
  • Le 14, des accrochages se produisent à Puy de Fourche et au Toulon où un détachement de l’AS attaque un poste allemand.
  • Les 15 et 16 août, de nouvelles unités AS et F.T.P.F. convergent vers PERIGUEUX.
  • Les Allemands qui craignent l’encerclement dans la ville se scindent en deux groupes et gagnent les hauteurs dans la périphérie. Mille allemands cantonnent aux environs de Saint Laurent sur Manoire, Saint Pierre de Chignac. Cinq cents à l’ouest de PERIGUEUX.
  • Le 15 août on se bat à Atur, Coursac et Saint Pierre de Chignac.
  • Le 16 août c’est encore le camp MERCEDES qui en découd avec les Allemands à Eyliac. Il perd 18 hommes au cours d’un combat de plusieurs heures – 9 sont tués au combat, 9 prisonniers seront exécutés.

Les accrochages se multiplient, souvent meurtriers. Partout les maquisards se battent avec un courage exemplaire. Les troupes allemandes redoublent d’agressivité, fusillent prisonniers et otages.

Tentative d’obtention de la reddition de la garnison allemande

Il a été un moment envisagé de pouvoir obtenir une reddition de la garnison allemande de Périgueux. En raison des changements intervenus dans le commandement allemand, cette possibilité s’est trouvée compromise, les contacts un moment noués avec le colonel autrichien ayant été rompus. L’Etat-Major départemental F.F.I. adopte, le 18 août, un plan d’encerclement de la ville qui lui est soumis par le commandement F.T.P.F. Il a pour objet de contenir les Allemands et d’essayer encore d’obtenir une reddition. Les différentes unités FFI sont contactées le jour même, mais le plan d’encerclement ne pourra se mettre en place avant le départ des Allemands de Périgueux le 19 août au soir.

Nouvelles donnes côté allemand

Le débarquement en Provence le 15 août a modifié la stratégie du haut commandement allemand. Il renonce à l’occupation d’une partie de la zone sud. Des ordres d’évacuation de certaines régions sont donnés dès le 16 août.

A Périgueux, la garnison allemande reçoit l’ordre d’abandonner la ville et de se replier vers l’ouest. Il est vrai qu’elle n’a pas d’autre choix. La garnison de Brive s’est rendue au F.F.I., le 15 août, celle de Tulle, le 17. Les routes du nord sont peu sûres, accidentées, elles sont propices aux embuscades meurtrières, et la Résistance y est très forte. Ces éléments sont sans doute déterminants pour le choix d’un repli vers l’ouest.

Départ des Allemands

Le 19 août, à 20 H 30, la garnison allemande aura définitivement quitté Périgueux. Les troupes du maquis y rentreront le soir même sans rencontrer la moindre résistance, alors qu’un violent orage s’abat sur la ville.

On ne peut pas dire avec précision à quel moment la garnison de Périgueux a reçu l’ordre d’abandonner la ville. Il est cependant permis de penser que le 17 août, le commandement est en possession de cet ordre. C’est ce jour-là, en effet, que 87 sapeurs-mineurs allemands sont envoyés à Saint Astier pour détruire les installations à l’intérieur des carrières. La petite garnison allemande qui occupe Saint Astier depuis le 11 avril, abandonne quant à elle la ville le lendemain 18 août à 16h, et se dirige vers Bordeaux

Aussitôt après le départ des Allemands, les FFI occupent Saint Astier. Un dispositif est mis en place pour déloger les sapeurs-mineurs qui sont à l’intérieur des carrières. Ils se rendront le lendemain alors que les troupes allemandes de Périgueux entament leur repli vers Bordeaux.

Ralentir la progression des Allemands vers Bordeaux

Le 20 août, les Allemands, qui ont bivouaqué aux portes de Périgueux, progressent lentement vers l’ouest. Après des accrochages à La Cave, Les Moulineaux, Razac, ils rencontrent une solide embuscade avant de franchir l’étranglement entre la falaise et la rivière à Montanceix.

La progression allemande reprend. Les responsables F.F.I. qui occupent Saint Astier envoient vers eux deux parlementaires porteurs d’un drapeau blanc et d’un pli leur demandant de cesser le combat.

Les Allemands qui n’ont pas renoncé au combat, les font prisonniers. Ils les fusilleront le soir après avoir repris Saint Astier en compagnie de 19 otages pris dans la ville et les environs. Le combat a duré plusieurs heures. Les F.F.I. ont perdu 12 des leurs.

Lorsqu’il est évident que les Allemands se dirigent vers l’ouest en abandonnant la ville le 19 au soir, les troupes FFI situées à l’est de de Périgueux font mouvement pour gagner la RN 89 en aval de Périgueux. Il faut également préserver la ville d’un éventuel retour des Allemands.

Les premiers éléments atteignent Razac dans la matinée du 20 août, alors que passent les derniers éléments de la colonne allemande. D’autres éléments arrivent à Théorat le 21 au matin. Un sévère accrochage coûtera la vie à 6 résistants mais ce sont les Allemands qui pour une fois abandonneront le terrain. Ils n’en fusilleront pas moins de trois otages et procéderont à six arrestations.

Le dernier épisode de cette libération du département, se jouera au Pizou, le 22 août au matin, où les hommes de « Violette » attendent le convoi allemand, 9 des leurs perdront la vie.

Périgueux et la Dordogne libérés

Ainsi Périgueux est libérée, le 19 août, Bergerac le 20. Après d’âpres combats dans le Bergeracois, la Dordogne est définitivement libérée le 22 août 1944.

Celles et ceux qui ont vécu la libération de la Dordogne ont témoigné de la liesse populaire qui gagna alors Périgueux et le département. « Quatre années d’incertitudes, d’angoisses et de drames, depuis la défaite de juin 1940 et 22 mois d’occupation allemande, avaient pro­fondément éprouvé nos compatriotes. La libération fut donc accueillie avec un grand soulagement ».

Et au niveau national

« Jusqu’à la mi-août, avec des fortunes diverses, les Allemands se sont accrochés au terrain sur tout le territoire, malgré le succès du débarquement, l’avance des troupes alliées libérant le pays, et la pression de la Résistance Intérieure.

Dans ce contexte, et aussi grâce à l’offensive des armées soviétiques, c’est le débarquement de Provence qui a incité le commandement allemand à modifier sa stratégie et abandonner volontairement une partie du terrain en zone sud de notre pays. L’abandon de la Dordogne était inclus dans cette nouvelle stratégie ».

La France a été libérée grâce aux efforts conjugués des alliés, des Français libres, de la Résistance Intérieure Française.

Un très lourd bilan

« Les pillages, les viols, les exécutions sommaires, la torture, la déportation, les exécutions d’otages pour l’exemple, hommes et femmes, (le plus âgé avait 92 ans, le plus jeune, 11 ans), furent les moyens employés par l’occupant pour tenter d’imposer à notre peuple la domination raciale dont avait rêvé Hitler ».

Dans le cadre de la répression des juifs (qui visait avant tout des familles et non des individus), on compte 1008 personnes déportés dont 160 personnes dans un premier temps déplacées depuis la Dordogne et envoyées en déportation depuis un autre département et dont 157 enfants âgés de 1 à 18 ans. Il est important de considérer que le taux de retour des camps pour les juifs est de l’ordre de 3,5%.

Les autres motifs de déportation (déportés politiques, résistants, tziganes, etc) concernent 966 personnes (répertoriées en 2011 par Guy Penaud). Le taux de retour des camps est de l’ordre de 40%.

En Dordogne, « ils sont près de 1200, hommes et femmes, enfants et vieillards, résistants et civils, français et étrangers, Juifs et non juifs, à avoir été exécutés par fusillade, avec ou sans jugement, ou à avoir trouvé la mort au combat » (Bernard Reviriégo).

Des centaines de personnes ont par ailleurs été internées.

Enfin, 1.050 maisons d’habitation, bâtiments agricoles, industriels ou publics ont été entièrement détruits par incendie et 3.293 l’ont été partiellement.

La poursuite des combats

Les F.F.I. de Dordogne ont continué le combat sur tous les fronts où l’on s’est battu, jusqu’à la victoire du 8 mai 1945 : A la pointe de Grave, à La Rochelle, à Royan, sur l’Atlantique, et sur le front de l’est.

Le retour à la démocratie

Au lendemain de la Libération, l’urgence est d’engager la sortie du régime de Vichy pour remettre en place un fonctionnement démocratique. Le préfet du Maquis, Maxime Roux sera officiellement investi dans ses fonctions le 6 septembre 1944. Mais il faudra attendre le début de l’année 1945, pour que l’administration (centrale et locale) soit renouvelée et opérationnelle

Ce qu’il faut retenir

« Ce qu’il faut retenir, c’est le rôle joué par la Résistance, après la défaite de 1940. Il fallait dénoncer l’entreprise de domination raciale du Reich allemand, la collaboration du gouvernement de Vichy, organiser le refus de servir l’ennemi et d’être complice sous quelque forme que ce soit, organiser et mener la lutte armée. Tout cela fut fait en Dordogne, dans le contexte difficile du mythe Pétainiste, de la collaboration, de la répression.

Ce qu’il faut retenir encore, c’est la vaillance de nos populations lorsqu’elles furent gagnées à l’idée de la Résistance. La vaillance de nos combattants, c’est le rôle joué par la Résistance pour le succès du débarquement, pour hâter l’heure de la Libération de la France, pour redonner à notre Pays sa souveraineté et son rang de grande nation. Un hommage particulier revient aux Résistants civils. Sans eux, la résistance armée eut été impossible.

Fidèle à ses traditions de luttes pour la liberté, la Dordogne a tenu fièrement sa place au sein de la Résistance Française ».

Ce que voulaient les résistants

Ce qu’ils voulaient, les résistants l’ont défini dans un programme connu sous le nom de programme du Conseil National de la Résistance. Elaboré par toutes les composantes de la Résistance, il fut adopté le 15 mars 1944, avant même le débarquement en Normandie.

HOMMAGE AUX MORTS. Dès la libération de Périgueux, l’état-major départemental des FFI rend, avec d’autres personnalités de la Résistance et la population, un hommage aux morts devant le monument de la place Tourny. Au premier rang, à partir de la gauche, on peut reconnaître Noël Dujardin, dit Polydor, Yves Péron, dit Caillou, Édouard Valéry, dit Lecœur, René Boillet, dit Gisèle, Roger Ranoux, dit Hercule, le commandant Gaucher, dit Martial, Jacques Poirier du SOE britannique.

Sources

Roger RANOUX, Texte présenté à la presse le 16 août 1991 à Périgueux, au nom du Comité de Liaison de la Résistance et de la Déportation.

ANACR Dordogne, En Dordogne la Résistance, 1996

Martial Faucon, Francs-tireurs et Partisans Français en Dordogne, 2006

Ahlrich Meyer L’occupation Allemande En France – 1940-1944, 2002

Bernard Reviriégo, Fusillés et morts au combat en Dordogne (1940-1944), Editions Secrets de Pays 2023.

Guy Penaud, Mémorial des déportés du Périgord, Editions La Lauze 2011

Collectif, La Dordogne dans la Seconde Guerre mondiale, Editions Fanlac, 2020

HOMMAGE AUX MORTS. Dès la libération de Périgueux, l’état-major départemental des FFI rend, avec d’autres personnalités de la Résistance et la population, un hommage aux morts devant le monument de la place Tourny. Au premier rang, à partir de la gauche, on peut reconnaître Noël Dujardin, dit Polydor, Yves Péron, dit Caillou, Édouard Valéry, dit Lecœur, René Boillet, dit Gisèle, Roger Ranoux, dit Hercule, le commandant Gaucher, dit Martial, Jacques Poirier du SOE britannique.

Sources

Roger RANOUX, Texte présenté à la presse le 16 août 1991 à Périgueux, au nom du Comité de Liaison de la Résistance et de la Déportation.

ANACR Dordogne, En Dordogne la Résistance, 1996

Martial Faucon, Francs-tireurs et Partisans Français en Dordogne, 2006

Ahlrich Meyer L’occupation Allemande En France – 1940-1944, 2002

Bernard Reviriégo, Fusillés et morts au combat en Dordogne (1940-1944), Editions Secrets de Pays 2023.

Guy Penaud, Mémorial des déportés du Périgord, Editions La Lauze 2011

Collectif, La Dordogne dans la Seconde Guerre mondiale, Editions Fanlac, 2020

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