Hommage à Geneviève Callerot
Geneviève Callerot reçoit, à 106 ans, la médaille d’honneur de la ville de Saint-Aulaye-Puymangou. Élisabeth Mésini nous en parle dans un article publié le 21 mai 2022 dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest:
« Née le 6 mai 1916, Geneviève Callerot vient de fêter ses 106 ans. À cette occasion, la doyenne de Saint-Aulaye-Puymangou a reçu la visite du maire, Yannick Lagrenaudie, qui lui a remis la médaille d’honneur de la Ville, notamment.
Mais ce n’est pas unique- ment pour cette longévité exceptionnelle que Geneviève Callerot est une des personnalités de la région. En effet, elle a eu plusieurs vies. Résistante pendant la guerre de 1939-1945, elle a fait passer la ligne de démarcation toute proche, avec son père et sa sœur, à plus de 200 personnes. Pour ces faits, elle avait d’ailleurs reçu la Légion d’honneur en 2018. Mariée en 1943, agricultrice toute sa vie aux côtés de son défunt mari, il lui est venu petit à petit l’envie d’écrire pour raconter la vie paysanne. « J’ai trait les vaches à la main pendant cinquante ans. Contre le flanc de la vache, on a le temps de penser. J’ai pris ma retraite à 65 ans et j’ai commencé à écrire », confie Geneviève Callerot.
Cinq romans
Elle a ainsi publié cinq romans. Son dernier livre, « Deux filles sous la botte », publié en 2018, se veut le témoignage de la vie de sa famille pendant l’Occupation. Pour ce faire, elle s’est basée sur sa mémoire, bien sûr, mais aussi sur les lettres de sa sœur et le journal que tenait son grand-père.
Geneviève Callerot vit tou- jours seule chez elle, en toute autonomie, avec le soutien de sa famille qui lui rend visite régulièrement et d’une aide ménagère. « Je remercie mon créateur tous les jours. Il m’a laissé la moitié de mes cheveux, la moitié de mes yeux, de mes oreilles, la moitié de mes bras et de mes jambes. Pour aller dehors, j’ai deux cannes. » Toute personne qui a le privilège de la rencontrer peut ajouter que la tête, en revanche, est bien pleine. Elle observe et commente le monde avec acuité, les grandes épidémies, l’immigration, le droit de vote des femmes…
Son secret de longévité ? C’est Geneviève qui le révèle : « Ceux qui s’arrêtent à la retraite, s’assoient dans un fauteuil et regardent la télé, au bout de très peu d’années, ils sont morts. On a un corps, il faut le remuer. » «