Décès de Martial Faucon
Nous avons appris avec une profonde tristesse le décès, mardi, de Martial Faucon. Ancien Résistant, il resta toute sa vie un pilier des associations de mémoire, mettant ses talents d’écrivain au service des ouvrages collectifs qui décrivent cette période et notamment « Francs tireurs et partisans français en Dordogne en 1990 », puis « En Dordogne la Résistance » en 1996.
Le Bureau du CDM adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.
Voici les articles paru le vendredi 15 juillet et le lundi 25 juillet dans les éditions de la Dordogne de Sud-Ouest:
« Martial Faucon, ancien résistant, né en 1924, est décédé mardi 12 juillet. Il a vu les maquis se créer en 1942 dans la région de Thenon. Il a ensuite rejoint le groupe Roger de l’Armée secrète (AS), puis en avril 1944 les Francs-tireurs et partisans (FTP). Membre du groupe Roger, il a notamment participé à des combats dans le secteur avant de partir combattre en Allemagne.
Ériger des monuments
Démobilisé en 1946, il est ensuite devenu journaliste. Il a fait toute sa carrière au quotidien régional d’obédience communiste « L’Écho du Centre », en Dordogne, puis en Haute-Vienne, à Limoges, où il fut rédacteur en chef. On lui doit plusieurs livres autour de la Résistance, de l’Occupation et des massacres allemands dans le secteur de La Bachellerie.
Depuis sa retraite, il a contribué au devoir de mémoire en faisant ériger des monuments pour ne pas oublier des victimes du nazisme à Ajat et à La Bachellerie. Il était revenu vivre à Périgueux depuis quelques années. Il avait quatre enfants et de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants.
Ses obsèques auront lieu mardi 19 juillet à 11 heures, au crématorium de Notre-Damede-Sanilhac.
Mercredi 20 juillet, à 11 heures, une cérémonie se déroulera au cimetière d’Ajat. »
« C’est au cimetière d’Ajat, commune où il était né en 1924, que Martial Faucon a été accompagné par sa famille, ses proches et les représentants des anciens combattants et résistants lors d’une cérémonie, mercredi 20 juillet. Pascal, son fils a évoqué avec sobriété et émotion, entrecoupée d’extraits de musiques et de chants, la vie de Martial entièrement faite de passions et d’engagements toujours plus juste et fraternel. C’est dans un Périgord encore rural que l’homme a découvert la réalité de l’occupation nazi ce qui a déterminé son action résistante dans l’Armée secrète. Il a ensuite participé aux combats en Allemagne durant l’hiver 1944- 1945. De retour, il milite pour la coopération agricole puis au sein d’un Parti communiste qui lui paraissait alors correspondre à sa vision progressiste. En 1949, il intègre la presse communiste et deviendra au fil des années le directeur de « L’Écho du centre » à Limoges. Il représentera un temps la presse communiste française auprès du gouvernement soviétique. Légion d’honneur Dès 1975, ne se retrouvant plus dans les orientations du Parti communiste il quitte ses fonctions et devient directeur de l’imprimerie Rivet, toujours à Limoges. C’est à partir de 1983 qu’il ouvre une nouvelle page de sa vie en se consacrant à l’étude et à la publication de nombreux ouvrages sur la Résistance en Périgord. Il recevra les insignes de chevalier de la Légion d’honneur en 2018. Martial Faucon était un des derniers acteurs majeurs d’une époque sur laquelle il témoignait sans relâche et qui fut une grande cause de sa vie. À l’occasion de ses obsèques, quatre porte-drapeaux étaient présents. Il s’agissait notamment d’un de ses camarades de combat, Claude Quéruel, d’Alexandre Huot à qui avait été confié le drapeau de la périgourdine de Montpon et un autre avec l’étendard des résistants. » Claude Roumagous