Décès de Bernard Clergerie
Nous aprenons le décès de Bernard Clergerie, anciens résistant. Le Bureau du CDM adresse à ses proches et à sa famille ses plus sincères condoléances.
Voici l’article publié le 1er mars dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest:
« « Je ne suis pas un héros, je suis un survivant. » Voilà comment se qualifiait Bernard Clergerie. Le Buguois s’est éteint dans sa 101e année. Ce résistant, ancien combattant de la 2e division blindée, était également un rescapé de la caserne Daumesnil de Périgueux, où il a été emprisonné à l’été 1944. Les nazis, en pleine déroute, y ont tué 45 personnes.
Le 19 août 2019, dans le cadre des 75 ans de la Libération de Périgueux, Bernard Clergerie était revenu à la caserne Daumesnil, devant le mur des fusillés, où figurent les noms de 45 martyrs. Parmi eux, celui du gendarme Amédée Pirodeau. Les deux hommes avaient été arrêtés le même jour, le 25 juin 1944.
« On nous a ficelés »
« On nous a ficelés, face-à-face, ventre-à-ventre, serrés contre une maison », témoignait Bernard Clergerie, interpellé parce qu’il arborait une veste de la Royal Air Force.
Mis en relation avec le fils du gendarme Pirodeau, Michel, par le biais d’un autre Buguois, Louis Da Cunha, Bernard Clergerie avait raconté le départ des Allemands : « Je ne peux pas oublier le moment de notre séparation, je me rappelle encore la main de Pirodeau me serrant le bras pour me dire adieu, les yeux dans les yeux. On m’a dit : “Toi l’intellectuel, tu pars en dé- portation”. »
Le Buguois ne connaîtra jamais l’enfer des camps. Libéré le 19 août 1944, il continuera de se battre jusqu’à la fin de la guerre et dans d’autres conflits, notamment en Indochine, avant d’entamer une brillante carrière universitaire. Son ami, l’ancien maire du Bugue Gérard Fayolle, témoigne : « Je l’ai connu à Paris. Il était secrétaire gé- néral de l’Association des universités africaines francophones. Nous avons immédiatement fraternisé. »
Agrégé de philosophie et père d’un fils, Bernard Clergerie avait notamment organisé une réunion au Bugue avec des anciens élèves du Caire. « Il allait tous les jours acheter ses journaux, “Le Monde” et “Sud Ouest”, ajoute Gérard Fayolle. Il était également membre de l’Institut Eugène-Le-Roy. » »
Une cérémonie civile aura lieu lundi 6 mars à 14 heures au crématorium de Sanilhac.