Commémorations à Cantillac

Commémorations à Cantillac

Probablement du fait d’une dénonciation, un Groupe de Francs Tireurs et Partisans (FTP) commandé par Antoine est pris à parti le 26 mars 1944 par les Allemands et doit se disperser. Quatre d’entre eux laisseront leur vie dans ces combats.

Plusieurs stèles ont été honorées le 26 mars 2023, en commençant par celle qui a été érigée en la mémoire de Paul Nouaud et de Paul Andrieux, deux jeunes qui venaient de rejoindre  le maquis et qui ont été abattus dans les opérations de repli du Groupe sur la route de Puyfauchard:

A Puyfauchard un jeune résistant tombe sous le feu des Allemands. Une stèle est érigée à sa mémoire mais ne porte pas de nom car celui-ci n’était pas connu des survivants du groupe. Ce sera pendant toutes ces années le « soldat inconnu », jusqu’à ce que Bernard Reviriego, ancien Conservateur en chef du patrimoine aux archives départementales et membre de notre Groupe de travail historique, enquête et retrouve son identité. Il n’y avait pour entreprendre des recherches que la description du corps et une chevalière avec ses initiales, SR, mais Bernard Reviriego a pu faire le rapprochement avec une fiche rédigée par Jean-Pierre Besse sur le Maitron, sur un jeune Roger Stévenin venant des Ardennes et probablement décédé en Dordogne. En se rapprochant de ses descendants, la comparaison avec la description du corps a levé les derniers doutes. Il semblerait bien que le « soldat inconnu » s’appelait Roger Stévenin. Un neveu, Francis Stévenin, a pu se déplacer jusqu’en Dordogne pour cette cérémonie. Il reste à entreprendre l’identification formelle du défunt et à baptiser la stèle qui lui est dédiée à Puyfauchard et sa tombe dans le petit cimetière de Cantillac:

Une gerbe a également été déposée au lieu-dit Le Bouchet au pied de la stèle érigée en la mémoire de Aubin Mauroux.

Les participants se sont rendus ensuite au cimetière et dans l’église de Cantillac ou une plaque a été posée en mémoire de ces évènements.

 C’est Jean-Pierre Grolhier, fils de l’un de ces résistants, membre du Comité de l’ANACR de Thiviers, qui s’est chargé de raconter le déroulement de ces journées des 26 et 27 mars 1944 et d’expliquer pourquoi une plaque avait été apposée dans l’église:

Une voiture est arrêtée sur la route d’Angoulême par quelques maquisards du Groupe d’Antoine. Un officier allemand est tué tandis qu’un autre prend une jeune fille en otage et parvient à s’échapper avec son vélo. De retour au camp, à la lecture des papier contenus dans une sacoche trouvée dans la voiture, les maquisards réalisent que cette voiture était en repérage. Ils ont été dénoncés et les Allemands les cherchent. Le départ est aussitôt ordonné, mais les Allemands ont mis le feu partout pour les débusquer. 

Ils reviennent, dans un premier temps vers le village, mais pour ne pas nuire aux habitants, ils tentent de traverser la route d’Angoulême pour s’enfuir vers le sud. Un seul, « La Torpille », y parviendra, des camions descendus en roue libre sans bruit les surprennent et les contraignent à remonter dans les collines vers le hameau de Puyfauchard. Deux jeunes, Paul Nouhaud et Paul Andrieux, sont tués dans les bois. Les résistants se regroupe à Puyfauchard mais un feu intense leur barre la route. Le groupe se scinde alors en deux, une vingtaine, avec Antoine se dirigent vers le village et une vingtaine suivent le père de Jean-Pierre Grolhier qui connait bien les lieux, à travers les flammes dans les collines, jusqu’à Saint-Crépin-de-Richemont.

Au village, Antoine et ses maquisards n’ont pas d’autre solution que de se réfugier dans l’église. Ils se barricadent et font silence. Mais les Allemands investissent le village et fouillent toutes les maisons. Ils tentent aussi d’ouvrir la porte de l’église, mais les plus costauds des maquisards s’y adossent pour éviter qu’elle ne cède sous la pression. Les Allemands demande la clé au Sacristain qui leur fera croire que seul le curé de Champagnac la détient. Des Allemands tentent de regarder depuis le clocher l’intérieur de l’église mais ne voit rien et finissent par renoncer.

Le lendemain matin, Antoine, prudemment,  sera le premier à sortir. Les Allemands sont partis, les villageois n’ont rien dit et son indemnes eux aussi. 

Les maquisards se regrouperont et poursuivront leur combat jusqu’à la libération de la Dordogne, puis sur les front de Royan et de Poitiers.

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