C’est Jean-Pierre Grolhier, fils de l’un de ces résistants, membre du Comité de l’ANACR de Thiviers, qui s’est chargé de raconter le déroulement de ces journées des 26 et 27 mars 1944 et d’expliquer pourquoi une plaque avait été apposée dans l’église:
Une voiture est arrêtée sur la route d’Angoulême par quelques maquisards du Groupe d’Antoine. Un officier allemand est tué tandis qu’un autre prend une jeune fille en otage et parvient à s’échapper avec son vélo. De retour au camp, à la lecture des papier contenus dans une sacoche trouvée dans la voiture, les maquisards réalisent que cette voiture était en repérage. Ils ont été dénoncés et les Allemands les cherchent. Le départ est aussitôt ordonné, mais les Allemands ont mis le feu partout pour les débusquer.
Ils reviennent, dans un premier temps vers le village, mais pour ne pas nuire aux habitants, ils tentent de traverser la route d’Angoulême pour s’enfuir vers le sud. Un seul, « La Torpille », y parviendra, des camions descendus en roue libre sans bruit les surprennent et les contraignent à remonter dans les collines vers le hameau de Puyfauchard. Deux jeunes, Paul Nouhaud et Paul Andrieux, sont tués dans les bois. Les résistants se regroupe à Puyfauchard mais un feu intense leur barre la route. Le groupe se scinde alors en deux, une vingtaine, avec Antoine se dirigent vers le village et une vingtaine suivent le père de Jean-Pierre Grolhier qui connait bien les lieux, à travers les flammes dans les collines, jusqu’à Saint-Crépin-de-Richemont.
Au village, Antoine et ses maquisards n’ont pas d’autre solution que de se réfugier dans l’église. Ils se barricadent et font silence. Mais les Allemands investissent le village et fouillent toutes les maisons. Ils tentent aussi d’ouvrir la porte de l’église, mais les plus costauds des maquisards s’y adossent pour éviter qu’elle ne cède sous la pression. Les Allemands demande la clé au Sacristain qui leur fera croire que seul le curé de Champagnac la détient. Des Allemands tentent de regarder depuis le clocher l’intérieur de l’église mais ne voit rien et finissent par renoncer.
Le lendemain matin, Antoine, prudemment, sera le premier à sortir. Les Allemands sont partis, les villageois n’ont rien dit et son indemnes eux aussi.
Les maquisards se regrouperont et poursuivront leur combat jusqu’à la libération de la Dordogne, puis sur les front de Royan et de Poitiers.