Commémoration au Sablou

Commémoration au Sablou

« Samedi la cérémonie en hommage aux prisonniers du Sablou a rassemblé une nombreuse assistance, réunissant tous les âges dans une volonté de ne jamais oublier, pour ne jamais revivre, les heures les plus sombres de notre histoire récente et les sacrifices consentis, qui nous permettent de vivre libres aujourd’hui » (Isabelle Vitté- l’Echo édition du 9 avril 2018).

Sacrifiés sur l’autel de la liberté: extraits de l’article

« Entre le 17 janvier et le 31 décembre 1940, plus de 300 « Indésirables » français ont été internés au camp du Sablou. Communistes, syndicalistes, autonomistes…, ils avaient pour point commun de refuser le slogan que le gouvernement d’alors avait fait sien : plutôt Hitler que le Front populaire.

La majorité d’entre eux fut déportée en Afrique du Nord, beaucoup n’en sont pas revenus. Chaque année à l’initiative de l’ARAC, l’ANACR et l’AFMD, une cérémonie est organisée devant la stèle érigée pour les 50 ans de ce camp, en 1990.

Se rappeler ce fait, « englobé dans une période de l’histoire qui a modifié à jamais le sens de cette dernière », tel était le voeu d’Anne Roger, maire de Fanlac qui souligne qu’aujourd’hui, « nul n’est à l’abri de fanatiques idéalistes prêts à tout pour imposer leurs idées »…

Si l’État et les députés étaient excusés, le président du conseil départemental Germinal Peiro était représenté par Christian Teillac, et son retour sur les dérives de l’époque a des accents très actuels.

L’intervention derrière de Jacques Leroy pour l’ARAC s’attachait à revenir sur les persécutions politiques, les premiers prisonniers du Sablou ayant été arrêtés aux Ateliers du PO à Périgueux, et sur l’année 1940, « décisive pour l’action des communistes dans la Résistance ». Il rappelait « l’oeuvre magistrale du CNR, avec EDF, la SNCF, les PTT, la Banque de France, ces fleurons de notre pays qui sont aujourd’hui démantelés par les gouvernements successifs. La puissance de l’argent mine l’oeuvre du CNR ». Enfin, il mettait en garde : « Avec la disparition des derniers acteurs de la Résistance, les révisionnistes reprennent du poil de la bête. La paix, c’est respecter la souveraineté des peuples et des nations, la reconnaissance de la Palestine, le désarmement universel, et l’application des résolutions de l’ONU.

Jean-Paul Bedoin, président de l’ANACR, lui succédait pour indiquer : « On ne peut ignorer la montée de l’extrême droite dans tous les pays européens. Ce n’est pas un mouvement marginal, mais une réalité, y compris dans notre pays, notre département. Il faut le combattre en rappelant ce à quoi ces idées ont abouti quand elles ont été mises en oeuvre »…

 Julien Chouet, secrétaire départemental du Parti communiste terminait les interventions avec un discours très offensif : « 78 ans après, c’est toujours une indignité de voir des étudiants tabassés, c’est une blessure profonde de voir notre pays, celui des Droits de l’Homme, réserver un tel sort aux réfugiés, c’est une honte de voir le traitement réservé à ceux qui les aident ». Il rappelait que le Sablou était l’aboutissement des crises des années 30, et d’une crise démocratique avec l’acceptation du nationalisme et des idées d’extrême-droite comme faisant partie de la République. « La meilleure manière de rendre hommage aux indésirables du Sablou, c’est en se montrant dignes de leur combat et de leurs luttes, d’agir pour reconstruire une société égalitaire, travailler à de réelles transformations avec les acteurs politiques, les syndicalistes, les associatifs, en somme avec toutes celles et ceux qui, hier, auraient très bien pu se retrouver dans ce camp du Sablou. Nous Français sommes les héritiers d’une histoire contrariée, et il ne s’agit pas de la renier. Mais faisons en sorte que notre histoire passée et à venir ne soit pas laissée entre les mains des tout puissants. Réécrivons la en- semble : reprenons à notre compte, dans les conditions d’aujourd’hui, la devise qui s’affiche sur le fronton de toutes nos mairies : Liberté, égalité, fraternité. On pourrait ajouter paix » ».

 

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