Commémoration à Atur
Mercredi 15 août se déroulait à Atur la cérémonie commémorant les événements du 15 août 1944 où six personnes trouvèrent la mort en combattant l’occupant nazi. Le Bureau du CDM 24 était représenté par son Président, Jean-Paul Bedoin, et par Dominique Eyraud-Boucharel.
Un article de Philippe Jolivet, dans l’Echo du 16 août, relate cette cérémonie:
« C’est Noël Balout, vice-président du comité pour la mémoire de la Brigade Alsace Lorraine qui présidait cette cérémonie à laquelle participaient les associations de mémoire, le maire de la commune Alain Cournil, l’amicale des Anciens combattants d’Atur et leur président, Marcel Bruneteau ainsi que Maurice Chardonnieras, ancien combattant de la Brigade Alsace Lorraine et quatre porte-drapeaux.
Noël Balout est ainsi revenu sur les événements qui, ce jour-là, ont causé la mort de six personnes. « La veille, le 14 août 1944, Ancel, figure du maquis de Durestal, à ce moment précis chef de la légion Alsace Lorraine, ordonne au lieutenant Charles Mary, responsable du groupe Bir Hakeim, d’emmener son groupe en direction d’Atur pour attaquer des unités ennemies, et à défaut effectuer une manœuvre de diversion », explique Noël Balout qui a fait une parenthèse afin de donner plus de détails sur la vie de Charles Mary. Il s’agissait d’un jeune inspecteur de police alsacien. « Après la défaite, il ne s’est pas résigné à la nouvelle autorité allemande. Il a une autre idée de sa vocation. Il a pris rapidement le parti de la clandestinité et, mettant sa vie en péril, a rejoint la région de Bergerac où il a pu trouver un emploi aux archives de la Dordogne. Ce poste lui a servi de couverture pour contribuer aux activités de la Résistance tant dans la constitution du réseau que pour le recrutement ou pour l’information ou par la fourniture de fausses cartes d’identité ou de tickets de rationnements. Avec le débarquement, il a rejoint le maquis Ancel et s’est engagé dans la lutte armée où il s’illustre dans plusieurs combats », explique Noël Balout qui a ensuite repris le cours de l’histoire, « Le 15 août, ses hommes découvrent qu’ils sont cernés par les forces ennemies très supérieures en nombre. Il y a eu des fuites ou des imprudences. En sortant de son poste de commandement, Charles Mary est blessé gravement au-dessus des deux genoux par une rafale de mitraillette. Il parvient à se glisser dans un vignoble avec Émile Hacquard. Celui-ci est allé chercher du secours puis est revenu auprès de son chef. Les maquisards décrochent et parviendront à se regrouper plus tard dans les alentours mais six d’entre eux vont manquer à l’ appel. Leurs noms sont sur ce monument. Le caporal René Stoffel et Attillio Debon sont tués au Petit Chabanier. Le plus jeune du groupe, Gilbert Chadourne, originaire de Périgueux, est fait prisonnier par les Allemands puis exécuté à Moreau. L’adjudant Eugène Wirth, blessé, se défendant farouchement a été achevé dans les bois de Chabanier. Émile Hacquard et le lieutenant Charles Mary, sont torturés atrocement puis liquidés à Rabauly. Ce bilan aurait pu être plus lourd sans le courage de deux habitants de la commune qui, au péril de leur vie, ont caché à côté de chez eux, dans un fenil, des hommes grièvement blessés ». A l’issue de ce discours, Alain Cournil, maire d’Atur, a pris la parole pour rappeler la nécessité du devoir de mémoire face aux résurgences des nationalismes et extrémismes qui fleurissent de nouveau en Europe et dans le reste du monde, mettant en péril la démocratie, le vivre-ensemble et la paix. »