Cérémonie du 19 août à Périgueux
Comme tous les ans, les Périgourdins se sont recueillis le 19 août devant le monument érigés en l’honneur des 45 jeunes hommes fusillés par les Allemands juste avant la libération de Périgueux.
La cérémonie s’est déroulée en présence du Préfet de la Dordogne, Monsieur Frédérique Périssat, et de plusieurs élus locaux et députés.
Le « Chant des marais » a été passé en introduction, pour la mémoire de tous ceux qui connurent la Déportation.
Puis Madame Delphine Labails, Maire de Périgueux, procéda à une évocation historique de la libération de Périgueux et de la Dordogne, s’appuyant sur un témoignage détaillé de Roger Ranoux établi en 1991 au nom du Comité de liaison de la Résistance et de la Déportation, puis en soulignant avec conviction, dans un discours plus personnel, l’importance du travail de mémoire pour qu’une telle barbarie ne puisse resurgir.
Avant que ne retentisse une première fois le « Chant des partisans », les petits enfants de Pierrette Gautier, ancienne agent de liaison et dernière survivante du groupe Mercédès, présente encore en ce 19 août 2020, ont déposé un bouquet de fleurs au pied du monument:
Après les traditionnels dépôt des gerbes par les représentants associatifs et politiques, minute de silence et Marseillaise, les familles des fusillés se sont rendu sur le lieux des exécutions pour un hommage aux fusillés au son, à nouveau, du « Chant des partisans ».
Voici l’article publié le 20 août par Emille Delpeyrat qui a suivi cette cérémonie pour le journal Sud-Ouest:
« »Le souvenir ne demeure que lorsque le présent l’éclaire. » C’est avec les mots de Jean Cayrol dans « Nuit et brouillard» que la maire de Périgueux, Delphine Labails, a ouvert mercredi 19août, au mur des Fusillés, la cérémonie de commémoration du 76e anniversaire de la libération de la ville-préfecture. Le 19 août 1944, par une nuit d’orage, les troupes du maquis pénétraient dans le chef-lieu de la Dordogne, déserté quelques heures plus tôt par une armée allemande sommée de se replier vers l’ouest. 45 vies sacrifiées Soixante-seize ans plus tard, près de 80 personnes toutes masquées, étaient présentes au pied du bas-relief sculpté après-guerre pour saluer la mémoire des résistants périgourdins engagés dans une guerre d’usure contre l’occupant. 45 d’entre eux, retenus prisonniers dans le quartier Dausmenil à Périgueux, sont morts le 19 août 1994, fusillés par les Allemands acculés contre un mur du quartier Saint-Georges rebaptisé depuis le mur des Fusillés. 45 vies fauchées souvent en pleine force de l’âge, 45 vies sacrifiées pour en libérer des milliers d’autres, dont Delphine Labails a ressuscité le souvenir en énumérant solennellement le nom de chaque martyr. Les arrière-petites-filles et les neveux de la résistante Pierrette Gautier qui assistait à la commémoration, ont déposé chacun à leur tour des roses rouges au pied du monument. Une parenthèse remplie d’émotions, bientôt rythmée par le chant des partisans. Figure de la Résistance, Ralph Finkler ne pouvait malheureusement pas participer à ce moment fort en symboles. La première magistrate de Périgueux n’a pas manqué de lui rendre un hommage appuyé. »