![](https://cdm24.fr/wp-content/uploads/2019/03/Stle-Roche-Morel-1038x576.jpg)
Stèle de la Roche Morel à Peyzac
![Stèle de la Roche Morel à Peyzac](https://cdm24.fr/wp-content/uploads/2019/03/Stle-Roche-Morel.jpg)
MEMORIAL
29 juin 1944:
Une forte colonne allemande, venant de Sarlat et se dirigeant vers Prive, surprend un groupe de Maquisards au barrage de Rochemorel et une bataille sanglante s’engage. Écrasés par le nombre, quelques Maquisards s’échappent par la Vézère. Les autres furent tués et leurs corps arrosés d’essence et brûlés. Il s’agissait de
BEILLON Henri
CAMIS Michel
GRANDET Maurice
KERN René
LIGEROT Georges
MONAMY Jacques
MAYET Yves
OLECHNOWICZ Edouard.
FTPF en Dordogne p. 243 :
PRÈS DU PONT DU MOUSTIER.
… il nous faut revenir au Groupement Wilde, qui n’a pas encore fini de faire parler de lui. Il opère essentiellement dans l’axe Brive-Souillac-Sarlat-Domme-Gourdon, vers Cahors et Villeneuve sur Lot, n’hésitant pas à ratisser latéralement en empruntant les petites routes. Tl a même poussé une pointe jusqu’à Excideuil et Lanouaille, en passant par Cherveix-Cubas. Le 29 juin au matin, partant de Sarlat, une de ses unités prend la départementale 6 par Marquay, dans le but de surprendre des maquisards FTP du groupe Prosper, placés en surveillance de la route 706 venant des Eyzies, près du Moustier, rive gauche de la rivière. Ceux-ci ont pris position dans les bâtiments d’une ferme, nichée dans une anfractuosité de la falaise, à la Rochemorel. Bien informés et sans doute guidés par un traître à leur solde, les Allemands se laissent couler, moteur au ralenti, dans la longue descente de Puy-Belair. Peu après le repas de midi, ils apparaissent là où ils ne sont pas attendus. Malgré l’effet de surprise, les FTP, pris sous le feu intense de l’ennemi, réagissent rapidement et avec vigueur. Édouard Olechnowicz, tireur au FM, fait preuve d’un grand courage et d’efficacité en permettant à ses camarades non atteints de décrocher. ll y parviendra lui-même tout en étant sérieusement blessé. Mais sept combattants du maquis restent sur le terrain. Les attaquants achèveront les survivants et tous les corps seront ensuite carbonisés dans la ferme incendiée. Les victimes sont Henri Beillon, 20 ans, Michel Camis, 25 ans, Jean Grandet, 23 ans, René Kern, 20 ans, Georges Ligerot, 18 ans, Jacques Monamy, 19 ans et Yves Mayet, 21 ans. Édouard Olechnowicz ne survivra que jusqu’en 1946. À cette liste déjà longue, il convient d’ajouter le nom de Pierre Lanxade qui, à 28 ans, est le nouveau délégué des FTP à l’état-major départemental FFI. Il est de passage avec une voiture, en compagnie de René Boillet, dit Gisèle, et de Pierre Michaud, dit Normand, autres membres de cet état-major, lorsque leur véhicule est intercepté par cette même colonne répressive. Gisèle et Normand réussissent à se sortir indemnes de ce guêpier, mais Pierre Lanxade, arrêté, est abattu sur place. C’est un chef de groupe de la 222e compagnie, nommé Titi, arrivé peu après sur les lieux, qui le découvre, étendu sur le dos, son béret posé sur le visage. Son détachement est de retour d’une mission en Bergeracois et le camion utilisé est conduit par Georges Passerieux. Un incident de chargement survenu la veille à Mauzens Miremont a retardé Titi et ses camarades et les a contraints à passer la nuit aux Eyzies, d’où ils ne sont repartis que dans l’après-midi du 29. Pour un peu, ils venaient, eux aussi, se jeter dans la colonne. Alerté par le bruit de la fusillade, le chef du détachement a fait stopper son camion entre Tursac et le débouché de la route de Lespinasse et envoyé un homme en reconnaissance. Un peu plus tard le drame sera découvert. La liste des victimes de cette journée noire va s’allonger de trois autres noms. Alphonse Plankaert, Marcel Delvert et Marcello Sanchez, capturés vivants, seront fusillés près du cimetière de Saint-Léon-sur-Vézère. Et les nazis de la colonne Wilde apposeront à nouveau leur « marque », en brûlant les corps après les avoir arrosés d’essence.