Décès d’André Thomasson

Décès d’André Thomasson

Nous apprenons le décès d’André Thomasson, ancien résistant en Dordogne et en Corrèze, militant communiste qui vient de s’éteindre à l’âge de 99 ans en Corrèze. Il était originaire de Sarrazac en Vallée de l’Isle.

voici l’article paru dans l’Echo ce mardi 7 août en son hommage:

« Nous avons appris avec tristesse la disparition d’André Thomasson, dans sa centième année, à l’issue d’une longue vie de combat et de militantisme communiste. Résistant dans les maquis de Dordogne et de Corrèze, il a rejoint son épouse Odette, décédée en 2012 à 92 ans, active également au sein du PCF et de plusieurs associations brivistes. Le couple s’était marié en 1946 et a eu 6 enfants.
André était né le 16 juillet 1919 à Sarrazac, en Dordogne. Il a suivi l’école primaire jusqu’à 12 ans en obtenant un certificat d’études le 19 juin 1931 : il rêvait de devenir instituteur. Mais le labeur l’a rattrapé : apprenti charcutier à Périgueux et agriculteur chez ses parents, puis ouvrier charcutier jusqu’à 20 ans en région parisienne.
En mai 1940, il est mobilisé en Algérie, puis rentre en France. Là, en 1942, un de ses cousins lui propose de gagner la Résistance à l’occupant allemand. Il n’hésite pas, ne calcule rien, veut simplement aider son pays à retrouver sa liberté et son honneur. Les tracts patriotiques du Parti communiste l’enthousiasment, il adhère au PCF.
Dans la Résistance, son rôle est politique. Il aide les jeunes à échapper au STO, le service du travail obligatoire en Allemagne, et les convainc de rejoindre les FTP, les Francs-Tireurs et Partisans. De la Dordogne, on l’envoie en Corrèze, au maquis de Clergoux. De recruteur départemental, il devient commissaire aux effectifs du sous-secteur B de la 2e région FTPF, ainsi qu’en témoigne l’attestation du Comité de Libération reçue le 16 avril 1946.
Après sa démobilisation en septembre 44, il devient responsable du journal « L’union départementale » à Périgueux. C’est là qu’il rencontre Odette. Après un bref passage à Paris, où il travaille au journal « La Terre », le couple revient s’installer en Dordogne. André hérite d’un alambic familial et devient bouilleur de cru, pendant qu’Odette élève les enfants.
Dans les années 50, la loi Mendes-France tue la distillation artisanale, la famille est à la peine, André choisit d’entrer aux PTT, où il terminera sa carrière au centre de tri de Brive-gare.
Comme l’ont rappelé ses enfants par une brève oraison lors des obsèques, mercredi dernier au cimetière de la Fournade, en présence du porte-drapeau de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) : « Combien de fois, sur le ton de la plaisanterie, as-tu marqué ton hésitation entre le besoin de quitter ton vieux corps fatigué, et l’envie de flirter avec le siècle de vie ? Aujourd’hui tu réalises ce double vœu. Tu viens d’entrer dans ta centième année, et tu rejoins Odette. Repose en paix. Il n’y a plus de combat à mener ».
André Thomasson avait reçu en mai 2015 la Croix du Combattant avec l’association des anciens combattants et victimes de guerre des PTT. »

● EN BREF l’ECHO du 8 août

DISPARITION D’ANDRÉ THOMASSON : HOMMAGE DE MICHELLE RANOUX AU RÉSISTANT QU’IL FUT Michelle Puyrigaud Ranoux (17 ans en 1944), responsable de l’orga- nisation de la résistance auprès des jeunes et habitants Montrem (24) rend hommage à André Thomasson, originaire de Sarrazac et décédé le 30 juillet dernier à Brive. « Durant les années de l’occupation, les nazis étaient fortement implantés en Dordogne, la population subissait les privations de liberté, les pillages, les arrestations, la déportation. La lutte pour la libération s’organisa rapidement. Beaucoup de jeunes s’engagèrent dans la Résistance, et beaucoup payèrent de leur vie la lutte sans merci contre l’occupant. Des jeunes de la région de Thiviers et Sarrazac et partout en Dordogne ont rejoint les maquis pour participer aux combats pour la liberté. À Périgueux dès la libération de la Dordogne, beaucoup d’entre eux choisirent de rejoindre les zones de combat sur le front de l’Atlantique et dans l’ouest et le nord de la France. André Thomasson faisait partie de ces jeunes volontaires porteurs d’un idéal de liberté et de paix, il occupait un poste de responsabilité dans la vie des maquis, où son courage et ses qualités d’organisateur étaient reconnus par ses frères de combat. Il fait preuve de beaucoup de courage, et il poursuivit la lutte jusqu’à la libération du pays au péril de sa vie. Il faisait partie des derniers survivants de cette époque, sa disparition met en lumière la nécessité vitale pour la mémoire collective de rappeler le sens de son engagement et de tous ceux qui ont contribué à libérer notre pays au cœur des valeurs de la Résistance. André avait eu 99 ans le 16 juillet. Merci cher camarade ».

Le Bureau du CDM exprime à sa famille et à ses amis ses plus sincères condoléances.

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