Commémorations à Mussidan et Saint-Médard de Mussidan

Commémorations à Mussidan et Saint-Médard de Mussidan

11 juin 1944 : A la suite de l’attaque du train blindé en gare de Mussidan par les Maquisards, les Allemands et leurs alliés de la Phalange Nord-africaine se livrent à Mussidan à de sanglantes représailles et au pillage. 52 otages seront exécutés à la mitraillette, et 4 d’entre eux, malgré le coup de gràce, échapperont à la mort à la faveur de la nuit ; 2 ne survivront pas à leurs blessures. Le monument élevé au bout de la rue de Gary, sur le lieu du massacre, célèbre la mémoire des martyrs.

Dimanche 11 juin, une cérémonie a été organisée par la municipalité dans la cour de la gare de Mussidan pour  la mémoire de ces événements tragiques .

Voici l’article publié par Bruno Boucharel dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest sur cette cérémonie :

« Mussidan a rendu hommage aux victimes du massacre de 1944, dimanche 11 juin. Les cérémonies se sont déroulées sur trois lieux de mémoire de la commune, notamment la gare, théâtre d’âpres combats entre les maquisards du 4e Bataillon FTP et les Allemands.

Trois lieux de mémoire

Les résistants avaient attaqué et neutralisé un train de surveillance allemand. Un groupe contrôlait le pont ferroviaire qui devait être détruit pour couper la route vers le front de Normandie. Faute d’artificier, le dynamitage n’avait pas eu lieu. Survenant en milieu de journée, la 11e Panzer Divizion lourdement armée n’avait eu aucune difficulté à renverser la situation. Elle avait alors entrepris une gigantesque rafle, regroupant plusieurs centaines d’hommes devant la mairie. Le maire de l’époque, Raoul Grassin, avait tenté tout au long de la journée de sauver un maximum d’otages. Il fut en fin de soirée la dernière victime de l’occupant, assassiné route de Bordeaux (actuelle avenue Clemenceau).

La deuxième étape de la cérémonie s’est déroulée devant la stèle qui lui rend hommage. Avant Raoul Grassin, 51 hommes avaient été conduits chemin de Gorry et exécutés par les Allemands et les troupes supplétives. C’est devant le monument érigé en leur mémoire que s’est tenue la troisième étape de l’hommage.

Au nom de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (Anacr), Pierre Féréol a lu la citation de la Ville de Mussidan à la Croix de guerre étoile de bronze pour les opérations courageuses menées de janvier à juin 1944.

Jeunesse

Force est de constater que l’assistance venant s’incliner sur le douloureux passé de la cité se réduit d’année en année. Le maire Stéphane Triquart s’est particulièrement adressé à la jeunesse, appelée à construire la citoyenneté : « Le devoir de mémoire n’est pas un acte passif, il est fait d’enquête et d’analyse. Il faut combattre toutes les résurgences de l’inacceptable, le souvenir aura toujours raison de l’oubli », a souligné l’élu.

Yohan Blondel, sous-préfet de la Dordogne, était à l’unisson pour appeler « à la vigilance des plus jeunes ». « La barbarie se reforme dès qu’elle le peut. Se recueillir, c’est se rappeler combien la paix est précieuse », a conclu le représentant de l’État. « 

une cérémonie a également été organisée à Saint-Médard de Mussidan qui a fait l’objet d’un article de Bruno Boucharel dans l’édition de la Dordogne de Sud-Ouest le mercredi 14 juin 2023 :

« Dimanche 11 juin, le maire de Saint-Médard-de-Mussidan, Michel Florenty, les élus et la population ont rendu hommage aux victimes de la grande rafle de 1944 opérée par les Allemands à Mussidan et dans les communes limitrophes. Parmi les 52 otages exécutés par les hommes de la Gestapo et les mercenaires supplétifs, huit habitants étaient originaires de Saint-Médard-de-Mussidan. Leur nom est gravé à jamais sur le monument du cimetière communal.

« Une journée terrible que ce 11 juin 1944 », a souligné Michel Florenty. Les combats de la gare, le matin, avaient fait 15 morts chez les Allemands et neuf chez les maquisards. Entrée en action vers 13 heures, la 11e Panzer Divizion avait vite pris le dessus et rassemblé de 200 à 300 hommes – dont certains n’avaient que 16 ans – devant la mairie de Mussidan.

Témoignages

Michel Florenty a lu des témoignages : « Nous sortions par le grand portail sur deux rangs, direction chemin de Gorry. Je savais qu’on allait nous fusiller », rapporte Antoine Villechanoux, laissé pour mort sur les lieux du massacre. « Les mitraillettes crépitaient », écrivait-il. « Achevez ceux qui ne sont pas morts ! », avaient lancé Humbrecht et Willy, chefs de la Gestapo. Aujourd’hui décédés, Antoine Villechanoux et Marcel Charpentier furent les seuls survivants de la tragédie. »

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