Commémoration à Mussidan
Article publié ce samedi 13 juin sur le site web de Sud-Ouest
« Le dernier survivant du 4e Bataillon, inlassable défenseur de la mémoire, était présent à la cérémonie organisée jeudi 11 juin.
C’est en cercle restreint en raison de la crise sanitaire que Mussidan (Dordogne) a commémoré, jeudi 11 juin, la pire page de son histoire. En ce tragique 11 juin 1944, 52 otages avaient été fusillés par les troupes allemandes et par les auxiliaires de la Brigade nord-africaine.
Sans public
Exceptionnellement, la population n’avait pas été invitée à participer aux cérémonies. Mais la présence du préfet de la Dordogne, Frédéric Perissat, accueilli par le maire Stéphane Triquart, a donné jeudi un caractère très solennel aux cérémonies. On notait également la présence du député Philippe Chassaing, de la conseillère départementale Carline Cappelle Bourgeat, de Marie-Rose Veyssière, présidente de l’intercommunalité Isle et Crempse, des représentants des pompiers et de la gendarmerie et d’Albert Laborie, dit Théo, dernier survivant du 4e Bataillon, inlassable défenseur de la mémoire.
Les commémorations ont débuté dans la cour de la gare de Mussidan. En 1944, les installations ferroviaires avaient été, dès le matin, le théâtre de violents combats entre les maquisards du 4e Bataillon FTP (Francs tireurs-partisans) et les Allemands. Alors que le dynamitage du pont de Mussidan avait échoué – l’artificier attendu ne s’étant pas présenté-, les résistants attaquaient avec succès un train de protection ennemi circulant entre Saint-Astier et Coutras, en Gironde. Mais, alors qu’ils avaient pris le
350 hommes raflés
Les résistants parvenaient à se replier, mais les Allemands entamaient des représailles. Ils raflaient près de 350 hommes et les rassemblaient devant la mairie de Mussidan, sous la menace des armes. Appelée en renfort de Périgueux, la Brigade nord-africaine interrogeait, molestait les otages et se livrait à des pillages dans les habitations, laissant les Mussidanais terrorisés.
Le bilan de la journée sera terrible, avec, en tout, 52 otages fusillés en fin de journée sur les terrains de la rue de Gorry, où le monument des Fusillés rappelle aujourd’hui cet épisode sanglant. La dernière victime de la barbarie ne sera autre que Raoul Grassin (53 ans), maire de la commune. Une stèle est érigée en sa mémoire avenue Clemenceau. »