Stèle Gilbert Bourdin

A.N.A.C.R. Dordogne

…Place de la mairie, tournons à droite et prenons la VC du village de Lempzours en direction des Termes, puis de Imbord / La Vaure (voie sans issue). Une autre stèle se trouve dans un champ à l’est de la Vaure.
 
Malgré la terrible répression de la « semaine sanglante » (du 26 mars au 2 avril 1944) menée par la division Brehmer, l’objectif fixé par les troupes allemandes (faire régner la terreur pour obtenir la neutralité, la résignation de la population, et si possible, la dresser contre la Résistance qui, sans la complicité d’une partie de la population, sans son aide, et à plus forte raison contre elle, aurait été impossible et vouée à l’échec) n’a pas été atteint comme le souligne le préfet de la Dordogne Popineau dans une correspondance au Préfet régional : « Comme vous avez pu le constater par mes comptes rendus quotidiens, le terrorisme reprend en Dordogne. Comme je le prévoyais la récente opération de la Wehrmacht n’a pas supprimé le maquis. Celui-ci recommence son action. »
Vichy, sous l’impulsion de Darnand, décide donc de ne plus mériter les reproches allemands en matière de répression du « terrorisme ». A cet effet, ce dernier dépêche à Limoges le commandant Jean de Vaugelas qui, avec ses cohortes miliciennes, s’est distingué lors de l’attaque des bastions de la résistance savoyarde et dauphinoise. Il est arrivé le 9 avril avec deux centaines de « Francs-gardes », tout récemment engagés dans les opérations des Glières, sous les ordres de leurs chefs, les capitaines Raibaud et de Bourmont. Avec le titre de « Directeur du maintien de l’ordre » de a région administrative de Limoges, de Vaugelas dispose de la haute autorité sur la police et toutes les forces du pouvoir vichyste. La Dordogne se trouve donc placée sous sa « compétence ». Et il va pleinement exercer celle-ci, précisant d’entrée à tous ses sous-ordres, de ne pas faire de distinction entre, dit-il, les soi-disant bons et mauvais maquis et de n’accorder aucun quartier à ceux qui bravent l’autorité.
Mettant en œuvre son dispositif, il constitue cinq groupements opérationnels où les trois régiments de Gardes-mobiles et les onze escadrons de G.M.R. à sa disposition sont « truffés » de « Francs-gardes » chargés de stimuler la troupe et d’empêcher des défaillances chez des hommes dont le moral est sérieusement ébranlé. Le groupement E, sous les ordres du chef de cohorte de Bourmont, opère plus spécialement dans notre département.
Ce sont ses hommes qui, le 4 juin 1944, opèrent sur le territoire de la commune de Lempzours. A environ 300 mètres au sud de la rivière La Vaure, ils rencontrent le jeune maquisard, Gibert Bourdin, 20 ans, appartenant au groupe FTP Gabrielli. Ils le fusillent sur le champ, s’acharnent sur leur victime dont le corps est criblé de balles, certaines étant tirées à bout portant et n’oublient pas de prendre ses papiers, son argent et sa montre.
IMG_0471

Mémorial de la Résistance

4 juin 1944 :

BOURDIN Gilbert, 20 ans, né à Mornac sur Seu-cre (Charente-Maritime), appartenait à la 227 Compagnie F.T.P.F. Dordogne-Nord. Tué au combat par les miliciens.

Spread the love