Stèle du Petit Chabanier

Stèle pyramidale portant le V de la Victoire encadrant la croix de Lorraine, élevé en souvenir de René STOFFEL et Attilo DEBON, résistants de Forces Française de l’intérieur, qui perdirent la vie en ce lieu lors d’un accrochage le 15 août 1944 avec un détachement allemand (Source: Yves BANCON dit « Ramon »).

Leurs noms figurent également sur le monument aux morts de Creysse.

 

L’engagement, avec la section de l’adjudant Wirth, commencé vers huit heures, dure deux heures… Le maquis a trois morts et deux blessés.

Attilio Debon, dit Fortuné, né le 23 novembre 1917 à Hayange en Moselle annexée, domicilié à Neufchef (Moselle annexée), est expulsé par l’occupant et, avec une soixantaine de familles représentant 280 habitants de Neufchef, se retrouve à Creysse, en Dordogne.

Hostile à l’occupant, il entre dans la clandestinité, comme bon nombre de Lorrains de Neufchef et de Fameck se trouvant dans le secteur. Il s’engage en juin 1944 dans la Résistance et rejoint le groupe Bir-Hakeim où, 2ème Classe, il est tireur au FM. Après avoir participé à de nombreux coups de main et sabotage, il participe, sous le commandement de Charles Mary, à l’opération de bouclage des unités ennemies stationnant dans les environs de Périgueux.

Tué au combat le 15 août, il est décoré, le 30 décembre 1944, de la Croix de guerre avec étoile de bronze par le colonel Rivier (de son vrai nom Maurice Rousselier), commandant la 12e Région militaire qui le cite à titre posthume à l’ordre de la Brigade : « Soldat dévoué et très courageux. Le 15 août 1944, à Atur (Dordogne), s’est servi de son F.M. jusqu’à épuisement de ses munitions dans un combat contre un ennemi très supérieur en nombre. A trouvé une mort glorieuse au cours de cette lutte inégale ».

Le corps de Fortuné Debon qui n’a pas de famille fut rapatrié et inhumé, en 1949, au cimetière de Neufchef où, depuis 1984, une salle porte le nom de « Fortuné Debon ».

René Stoffel, fils d’Emile et de Louise Stoltz, né le 1er avril 1913 à Strasbourg (Bas-Rhin annexé), rejoint le groupe Bir-Hakeim où il est caporal. Nous ignorons tout de son histoire personnelle. Mort au combat à l’âge de 31 ans, il est enterré à la Nécropole Nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente (Carré 1A)

Aujourd’hui, une stèle pyramidale portant V de la Victoire et Croix de Lorraine, érigée sur le lieu même de l’accrochage, sur la route allant d’Atur à Notre-Dame-de-Sanilhac, au lieu-dit Le Petit Chabanier, , honore leur mémoire. Elle porte l’inscription : « CAPl STOFFEL R. et DEBON A. / FFI / 15.8.1944 »

Eugène Wirth prend le relais et couché à la lisière du bois, tire avec un FM anglais jusqu’à épuisement de ses munitions.

Né le 18 juin 1916 à Metz (Moselle annexée), il sert dans la Légion au début du conflit et, après sa démobilisation en 1940, s’installe en Dordogne et s’engage dans la centurie Bir-Hakeim. Alors qu’il se redresse pour se retirer avec ses hommes, il est stoppé par une balle explosive qui lui ouvre le bas-ventre. « Retenant ses entrailles de ses mains, écrit Rodolphe Kessler dans son ouvrage Les terroristesil courut environ 100 mètres et, arrivé auprès de ses camarades, il tomba. Ses derniers mots furent : « Retirez-vous, les Boches me suivent. Je meurs ! » ».

Aujourd’hui, sur le lieu de l’accrochage, au lieu-dit Le Petit Chabanier, à une centaine de mètres à l’intérieur du bois, à l’endroit même où il perdit la vie, une stèle, identique à celle de ses camarades, lui est dédiée. Elle porte l’inscription : « WIRTH E. / Adjud. / FFI / 15.8.1944 ».

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