Stèle du Capelot

A.N.A.C.R. Dordogne

… prenons la Route de Brive, pour nous rendre, sur le territoire de de Boulazac Isle Manoire, pour nous rendre dans la commune déléguée de Sainte-Marie-de-Chignac, connue pour son Eglise Notre-Dame de l’Assomption, sise au ras de l’ancienne RN 89.
 
Une fois la gare de Niversac et le passage à niveau franchis, continuons sur la D6089 et, au rond-point, prendre la 2e sortie, direction Brive-Clermont-Ferrand. 300 mètres plus loin, prenons à gauche la D6e. La stèle du Capelot se trouve à proximité de la maison du garde-barrière, avant la voie ferrée
 
Le 14 février 1944, le groupe Gardette, commandé par Samson Roche, dit Coco et installé sur la commune de Blis-et-Born, au lieu-dit Les Golferies, dans une maison qui, après l’armistice de 1940, avait abrité Pierre de Gaulle, le frère du général, est informé vers 11h 30 par Jacqueline Garnier, son agent de liaison, qu’une petite colonne d’Allemands a traversé vers 10h les Versannes. La réaction du groupe est spontanée et il est décidé de monter une embuscade aux Rivières Basses pour intercepter l’occupant sur le chemin du retour. Vers 17h, la colonne, précédée par deux side-cars, se présente. Un feu nourri les attaque. Considérant que l’opération est un succès, Coco donne l’ordre de repli. Tous les combattants FTP sont sains et saufs. Côté allemand, le bilan est lourd : plusieurs tués et de nombreux blessés parmi lesquels Michel Hmabrecht, chef du SD à Périgueux. BayardCocoDubreuilJean-ClaudeJoLa PuceMaousMilouTarzanToto et Zorro peuvent être fiers de leur action. Après l’embuscade des Rivières Basses, le détachement Gardette se scinde en trois groupes dont un est commandé par René Barataud, dit Julot, originaire de la Haute Vienne, qui a fait un stage à l’Ecole des cadres FTP qui, au lieu dit Combareytier, a perdu son meilleur camarade à la suite d’une malencontreuse manipulation de pistolet…  C’’est Coco, qui l’a nommé chef de groupe.
Le 4 mars suivant, les maquisards du groupe Julot (une dizaine dont Jack, aviateur américain, mitrailleur sur une forteresse volante, dont l’avion a été abattu au-dessus de la Belgique et qui, de planque en planque, échoue en Périgord où il est affecté dans ce groupe) tendent une embuscade à un convoi allemand, et composé de membres du S.D. de Périgueux et de Géorgiens, en barrant avec une corde la RN 89 au lieu-dit Le Capelot, non loin du passage à niveau n°59.
Le regretté camarade Alain Province, co-fondateur avec Jean Givord, du groupe Gardette, constitué au lieu-dit Claviéras, qui avait pris le nom de guerre de Dubreuil, narre parfaitement, dans un petit ouvrage qu’il nous a laissé, cette embuscade :
« C’est de Blis-et-Born que je partis pour ma dernière expédition, l’après-midi du 4 mars 1944. Le temps gris était à la neige. Il s’agissait pour le groupe « Julot » d’intercepter à son retour une voiture de miliciens venus en opération à Saint-Pierre-de- Chignac. Arrivant par la route départementale d’Eyliac, notre camionnette débouche sur la vallée du Manoire. Elle est laissée en retrait sur la petite route. Le secteur est parfaitement calme. « Julot » prend ses dispositions: une corde est tendue en travers de la route pour obliger les véhicules à stopper. Un groupe de 4 hommes, sous la conduite de « Maous », est détaché pour grimper sur la colline en surplomb en vue d’assurer une protection. Mais à peine ce groupe est-il parti et
avant que le reste de la troupe ait pu gagner ses positions, une voiture se présente, venant du côté de Périgueux, là où on n’attend personne. Derrière elle surgit un deuxième véhicule dont l’aspect ne laisse aucun doute: ce sont les Boches!
« A la camionnette! « , dit « Julot ».
Il n’est pas venu là pour arrêter un convoi de l’importance de celui qui s’annonce et il décide de ne pas engager le combat. Les FTP restés sur la route se replient vers le passage à niveau de la ligne de Brive, qui offre à cet endroit un semblant d’abri.
En même temps, des coups de feu éclatent. L’ennemi a vu notre manège et il réagit. Derrière la maisonnette du passage à niveau, « Julot )J, « Pierrot » et moi prenons position pour faire face à la situation. Je suis au fusil-mitrailleur, « Julot » et
« Pierrot » sont armés de fusils. Les autres n’ont que des armes très légères et doivent continuer à se replier. Il y a un vif échange avec des tireurs qui se sont déjà infiltrés le long du ballast de la voie ferrée, Mais ils ne peuvent pas
traverser sous notre feu et, pendant quelques instants, je peux croire à nos chances de nous en tirer. Mais soudain, je vois « Julot », à côté de moi, qui grimace et me dit :  » Je suis foutu, va t’en ».
« Pierrot », un peu plus loin, ne bouge plus, la face contre terre. J’empoigne mon FM et fais quelques pas lorsqu’une rafale me fauche les deux jambes. A terre, je me retourne et j’aperçois le haut de la colline couvert de silhouettes grises qui s’agitent. L’ennemi a maintenant déployé toute sa force. C’est une puissante colonne qui nous est tombée dessus. Sautant des camions, les soldats de l’arrière-garde ont gravi la colline par l’autre versant et ils tiennent sous leur feu toute la vallée. Surpris, alors qu’il escaladait la pente, le groupe de « Maous » n’a plus que se disperser dans les bois, en tiraillant. Les Allemands se répandent dans les prairies, commencent ‘leur chasse à l ‘homme.
Les corps de « Julot » et de « Pierrot » seront retrouvés plus tard mutilés, abandonnés sur place. Quant à moi, je me traîne sur les coudes jusqu’à la berge du ruisseau. Le premier soldat ennemi qui m’aperçoit se précipite et, tout en hurlant, m’assène des coups de crosse. J’essaie de parer et je suis à moitié assommé lorsque l’arrivée d’un officier a pour effet immédiat de calmer l’ardeur du soldat à mon encontre. Celui-ci qui ne souhaite pas me voir achever car il a l’intention de me questionner, s’adresse à moi dans un bon français et veut me démoraliser en tournant notre combat en dérision. Pendant ce temps, le nettoyage se poursuit. « Pabéni » est abattu et « Jojo » est capturé dans la ferme proche du « Capelot ». « Jack » l’aviateur américain est fait prisonnier. Il montrera sans doute aux Allemands la plaque d’immatriculation portée à son poignet qui atteste son appartenance à une armée régulière. Finalement, un seul des FTP (Henri Pomarède alias « Néné ») du groupe de la vallée aura pu se sauver en longeant le cours du ruisseau. L’ennemi n’a éprouvé semble-t-il, que des pertes légères. Cela ne l’empêche pas de se livrer aux représailles habituelles: la ferme du moulin voisin est incendiée, les habitants et tous les passants rencontrés pris momentanément en otages. Les prisonniers sont rassemblés un peu plus loin, près de la gare de Niversac. J’aperçois « Jojo », le visage tuméfié. Il a été sauvagement frappé. De nouveau, les coups pleuvent. Le sinistre Schmidt, auxiliaire de la Gestapo, accompagne le convoi :
« Où est le camp ? « 
Il voudrait en finir tout de suite avec le reste des « terroristes ». Il sort son parabellum :
« Tu as une minute » me dit-il.
Mais Schmidt a mal calculé. Saoulé de coups, je vois toutes les choses comme à travers un brouillard, je n’aspire qu’à en finir. La minute se passe Schmidt n’insiste pas. Aucun de nous n’aura parlé et le camp ne sera pas attaqué. Finalement, le convoi- reprend la direction de Périgueux, emmenant ses victimes dans son repaire de la caserne du 35ème. Trois FTP ont trouvé la mort. « Jojo » et moi auront plus de chance. Déporté au redoutable camp de Mauthausen,  » Jojo » survivra. Interné à
la salle des détenus de l’hôpital de Périgueux, je devrai pour ma part à mes graves blessures, puis à la libération de Périgueux, d’échapper à un sort semblable, sinon pire …
Quand je disais : « pauvre Pierrot », voici aussi pourquoi. Sa maison ne se trouvait qu’à 200 mètre environ de l’endroit choisi par « Julot » pour tendre la corde. Il demanda à aller embrasser ses parents, ce qu ‘il fit en vitesse ; C’est à peine revenu que la voiture allemande se présenta sur ses talons. Qui tira le premier, Excès de zèle ou d’émotion, que Pierrot me pardonne si je me trompe, mais je crois bien que c’est lui. La suite en aurait-elle changé? Je ne crois pas. « Pierrot » fut tué l’un. des premiers. Dans la même soirée, M et Mme Bonnefond avaient revu un court instant leur fils joyeux et plein de vie, puis avaient retiré du champ de bataille son corps inerte et mutilé. Le petit bourg de Sainte-Marie-de-Chignac ne compte qu’une rue : elle porte le nom rie Pierre Bonnefond.
Les moments qui ont suivi le premier coup de feu, trop inattendus trop précipités, je les ai vécus comme dans un mauvais rêve, comme s’ils concernaient quelqu’un d’autre. Je ne crois pas que je n’aurais jamais fait un guerrier.
Quand je me replie, toujours accompagné de Jack imperturbable, je ressens d’abord une piqûre dans le dos: c’est un éclat de je ne sais quoi venu de je ne sais où, que je porte encore dans le dos, mais dont je n’ai jamais fait état officiellement, vu qu’il
s’agit d’une blessure insignifiante, d’ailleurs contractée en tournant le dos à l’ennemi. Aussitôt après je reçois comme un fort coup de bâton au-dessus du, genou droit, la jambe cède, je lâche le FM et me voilà à terre de tout mon long. Jack écarquille les yeux. Je lui dis :  » Je suis touché ! « 
Comme si cela ne se voyait pas! Il file sans demander son reste, et sera capturé unpeu plus loin. Je rampe en traînant ma jambe inerte, je traverse ainsi le ruisseau, je me hisse, tant bien que mal de l’autre côté, près du pont, un peu caché par la petite route en surplomb. Je lève la tête et vois dans le pré d’en face, s’avançant au pas de charge, toute une ribambelle de silhouettes vert-de-gris. Quelle belle cible pour une grenade ! Justement j’en ai une passée à la ceinture. Je n’hésite pas longtemps: je balance la grenade … dans le ruisseau … sous le pont ! Je ne serai pas un héros …
Ce n’est pas le premier soldat à m’apercevoir qui m’a tabassé. En réalité, le premier s’est contenté de me fouiller, et de se sauver avec mon paquet.de cigarettes. Adieu, camarade fumeur, qui que tu sois je te souhaite longue et heureuse vie. Le deuxième s’approche en hurlant, prend son fusil par le canon, et tel un joueur de golf, il veut m’asséner un drive avec la crosse. Je vois venir le coup et détourne la tête. Raté ! Il gueule encore plus fort et recommence: encore raté ! la troisième fois est la bonne, je reçois sur la joue un coup qui me fera, plusieurs jours durant, une tête énorme et dissymétrique. Là dessus se présente un officier et mon golfeur s’éclipse. L’officierme toise, et dans un français impeccable:
« Vous êtes bien avancés maintenant! « 
La suite se passe dans notre camionnette, récupérée par l’ennemi, où on m’a jeté. Là sont deux types, l’un avec une casquette de gradé, l’autre un soldat. Le gradé hurle :
– « Où est le camp ? « 
Je n’ai à peine commencé à méditer sur la meilleure réponse dilatoire possible, que l’auxiliaire se saisit à bras-le-corps d’un de ces gros fûts d’essence qui doivent contenir dans les cinquante litres, dont je suis certain qu’il n’était pas vide, et le
laissant choir m’aurait fendu le crâne, si je n’avais pas interposé le coude. Alternativement l’un hurle :
« Où est le camp? » et l’autre me balance son bidon.
Après quelques passages, ma défense faiblit. Je n’aurai que le cuir chevelu de fendu, mais je vérifie la justesse de l’expression: en voir « 36 chandelles »…
La tête bourdonnante, je récupère assez mes esprits pour, constater que je suis allongé au bord de la nationale, juste après ce passage à niveau de la ligne d’Agen. Il me met sous le nez un pistolet :
«  Tu as une minute pour dire où est le camp… »
Après un certain temps, un camion s’arrêta. Des civils raflés dans les environs y étaient conduits. Je reconnus l’un d’eux. Je fus sans doute aussi reconnu ; en silence ils me hissèrent. J’avais la jambe toujours pendante, le sang coulait de la botte
quand on la relevait. A ce moment, je vis « Jo » arriver : il avait des marques de coups sur son visage en larmes.
Il faut dire que ce garçon, qu’on appelait aussi « Jojo », avait à peine dix-sept ans, je crois, et en paraissait encore moins. Cela ne l’avait pas empêché de se lancer dans des actions de sabotage dans sa Normandie natale, d’où finalement il avait dû fuir.
Dans le camion, j’étais allongé près des soldats ennemis assis sur la banquette. A leurs figures, je reconnus des Géorgiens. Une unité de ces prisonniers soviétiques enrôlés dans l’armée allemande tenait garnison à Périgueux. J’avais eu l’occasion de les voir passer en convoi, place Bugeaud. Avec leurs chevaux et leurs chariots, peut-être d’origine, comme à leur façon insolente de dévisager les filles, ils faisaient penser davantage à l’armée française de 1939 qu’à la prestigieuse Wehrmacht.
Arrivé à la caserne du 35ème d’artillerie, située dans le quartier St Georges, je fus descendu du camion et laissé allongé à même le sol, dans la cour, exposé aux regards comme on fait pour le gibier après la chasse. Ce devait être l’heure du souper ; des soldats passaient devant moi en jetant simplement un coup d’oeil, sans mot dire. C’est un compatriote, quelque milicien de passage, qui se crut obligé d’en rajouter. Se plantant devant moi il s’écria d’un ton furibond :
« Ce sont tes parents qu’on devrait fusiller ! « 
Je ne jugeai pas utile d’engager une discussion sur ce point. Puis le silence se fit dans la caserne. La neige continuait de tomber ; je ne fus bientôt plus qu’un monticule blanc dans la cour blanche. Je crois bien que n’ayant rien de mieux à faire, je finis par m’endormir. Après un temps indéterminé, tard dans la soirée, on me transporta à l’hôpital. Je ne le compris, encore confusément, qu’au moment où étendu sur une couche confortable, dans une pièce très éclairée un homme en blanc
se pencha pour me dire qu’on allait s’occuper de moi. Des femmes me parlaient doucement. C’était tout d’un coup comme si, de l’enfer, j’étais remonté au paradis.
Cela faisait cinq jours que j’étais étendu dans ce lit, après avoir rendu mon chloroforme pendant les deux premiers. Peu à peu j’avais pris conscience de la gangue de plâtre qui m’enserrait de la cheville à la taille, ne laissant libres que les bras, la jambe valide et ma tête enturbannée. Puisqu’on m’avait fait momie, je m’efforçais de passer le temps à dormir. Dans la salle verrouillée où une huitaine de lits étaient occupés, le hasard m’avait placé derrière la fenêtre à barreaux de la loge des gardes. C’étaient des flics français. Je me trouvais dans la salle des détenus de l’hôpital de Périgueux.
– Tu me reconnais?
Le type en civil que le flic a conduit près de mon lit a un léger accent germanique. Devant mon silence interloqué, il poursuit avec un sourire fat :
– Ah c’est vrai! J’avais la casquette!
Ca me revient, c’est la brute qui m’a fait tabasser à Niversac ! ».
 
L’ennemi, disposant de voitures blindées, vient rapidement à bout des résistants qui se retirent, du moins ceux qui n’ont pas été tués, abandonnant sur le terrain cinq prisonniers et les corps de Paul Barataud, dit Julot, Pierre Bonnefond, dit Loulou, et Paul Grenier, dit Pabéni. Toutes les fermes des alentours sont pillées et la maison du garde-barrière incendiée. Puis il achève son action à Saint-Pierre-de-Chignac – but initial de son opération – en arrêtant des Juifs.
« Six d’entre eux, écrit Bernard Reviriego, dans son ouvrage Les juifs en Dordogne 1939-1944 : De l’accueil à la persécution, sont embarqués et sont tous, sauf deux, fusillés à Sainte Marie de Chignac. Ce sont : Tenenbaum Tania, 40 ans, le rescapé miraculeux, Blaustein Louis, 29 ans, Granat Meyer, 51 ans, sa femme, 51 ans, et son fils aimé, âgé de 20 ans et, enfin, Stern Mendel, 64 ans. Les autres Juifs réussirent ce jour là à passer à travers les mailles du filet ».
Alain Province, alias Dubreuil reste à l’hôpital soigné avec la complicité de membres du corps médical, mais sans cesse interrogé par la Gestapo et notamment par Schmidt et Collin. Ainsi il n’est pas transféré et c’est de son lit qu’il assiste à la « libération » de Périgueux.
Son camarade, Victor Laveille, alias Jo, né le 10 décembre 1924 à Mervil-Francheville, dans le Calvados, n’a que seize ans quand il entre en résistance avec le groupe Zéro-France d’Aimable Lepeu, à Dives-sur-Mer. Un jour, il est interpellé par deux gendarmes, alors qu’il est occupé à ramasser des tracts largués par avion dans le marais. Aux soldats bleus qui lui demandent ce qu’il fait là, il répond : « je ramasse le courrier ! », ce qui lui vaut une bonne gifle. Lorsque le réseau est grillé, grâce à Joseph Danlos, Jo, ouvrier agricole à Le Hôme-Varaville (Calvados), part au début du mois de décembre 1943 rejoindre les FTP en Dordogne où il est accueilli par un Normand, Paul Marion dit Léo , issu de l’Ecole des cadres clandestine installée près de Fanlac. Fait prisonnier lors de cette embuscade, il est interné à Périgueux, puis le 10 mars, à Limoges où il retrouve Léo, arrêté le 21 février 1944. Transféré à Compiègne-Royallieu le 27 mars, il fait partie des 1489 hommes (parmi lesquels notamment Léo, René Chouet, Roger Hassan, dit Emile Blanchet) composant le convoi du 6 avril 1944, le dernier et le plus important transport parti de Compiègne à destination de Mauthausen où il arrive le 8 et devient le matricule n°62.661. Le 24 juillet 1944, il est transféré à Ebensee, en Autriche où il est libéré le 6 mai 1945. Rapatrié le 24 mai 1945 et, après avoir transité par le Lutétia, est accueilli, avec ses camarades, à la gare de Caen par Léonard Gilles, un résistant de Caen, qui le ramène, avec sa traction, au Hôme. Ses parents sont à Cabourg. En décembre 1945, son père qui travaille au déblaiement saute sur une mine. Avec une sœur à charge, il se met à travailler et retourne à l’école à Mondeville et, en 1948, obtient son CAP de chaudronnier. Ayant gardé, comme beaucoup, des séquelles de sa déportation, Victor Laveille, décédé le 7 juin 2002 à Caen, est inscrit sur le Mur des Noms de Compiègne qui rend hommage aux 43553 personnes qui sont passées par ce lieu pendant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, au Capelot, une stèle pyramidale portant le V de la Victoire encadrant une Croix de Lorraine, érigée sur un large socle à colonnettes, rappelle que « ici / le 4 mars 1944 / tombèrent glorieusement / pour la France / Barataud René / Bonnefond Pierre / Grenier Paul ».
Chaque année, le premier dimanche qui suit le 4 mars, le comité cantonal de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) organise la cérémonie commémorative du Capelot, avec la participation des écoliers (chants et poèmes), puis celle des Rivières-Basses.
 
Source : Yves Bancon ; 1939-1945 dans le canton de Saint-Pierre-de-Chignac
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Mémorial de la Résistance

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