Les victimes
Pierre BOIN, né le 13 janvier 1885 à Agonac.
André ANDRIEUX, né le 6 août 1923 à Saint-Front-d’Alemps.
Sources:
Contexte
L’expédition allemande qui s’est déroulée dans le secteur les 14 et 15 avril 1944 et a laissé trois victimes dans la journée du 15, résulte directement d’une dénonciation auprès du SD (police allemande de Périgueux improprement mais communément appelée Gestapo). C’est un des rares cas où le dénonciateur, parfaitement identifié a pu être jugé à la Libération devant la cour de justice régionale de Bordeaux qui le 2 avril 1946 le condamnera aux aux travaux forcés à perpétuité, dégradation nationale à vie, confiscation de ses biens. L’instruction contient de nombreux documents d’enquête et de témoignages recueillis par les gendarmes. Ils sont particulièrement éclairants sur la personnalité du dénonciateur le processus de dénonciation, les méthodes de la troupe allemande, le groupe de maquis FTP recherché. Les passages entre guillemet sont des citations de ces documents recueillis aux archives départementales de la Gironde sous la côte. 17W105
Le dénonciateur
« L.. Jean Camille, né le 14 août 1899 à AGONAC, cultivateur et entrepreneur de transport, assurant des transport de paille et de foin pour l’armée allemande. Adjoint au maire de sa commune jusqu’à la libération. » et «… fait l’objet de mauvais renseignements, trafiquant du marché noir, buveur invétéré… » Déjà en janvier 1944 le maquis « sachant à quoi s’en tenir sur le compte de L… » faisait sauter une presse à fourrage lui appartenant stationnée devant la poste d’Agonac.
La dénonciation
Le 12 avril un groupe de maquis vient chez L.. à Agonac. Les maquisards enlèvent un cheval, une voiture, des harnais, une barrique de vin et diverses victuailles et partent en promettant de revenir ramener le cheval. L… furieux se rend le lendemain 13 avril à l’état major de l’armée Allemande à Périgueux qui l’oriente vers « la Gestapo » (le SD). Il est venu se plaindre du vol et se fait fort de d’indiquer à quelques centaines de mètres près, l’endroit où se trouve le maquis. Il est retenu pour la nuit
L’expédition allemande
Dès le lendemain matin 14 avril, à sept heures, une expédition menée par le bataillon géorgien n°799 sous les ordres du Lieutenant allemand Ponsel (détenu et entendu par les gendarmes pour le procès) assisté de deux agents de la Gestapo (SD) et de deux miliciens, se met en route. L… les accompagne revêtu d’une capote de l’armée allemand et portant des lunettes noires il conduit l’expédition sur les lieux. Ils localisent la ferme abandonnée de Plampeyre où s’abritaient le maquis qui a pris la fuite et l’incendient. Ils contraignent Louis Le Naour 45 ans cultivateur au hameau de « Vige » à Sorges, à les conduire aux carrières de Champalin situées aux environs. Il est menacé, frappé sommé de renseigner sur le lieu où se trouve le maquis… la ferme de Plampeyre est incendiée.Ils reviennent le lendemain avec des éléments de la brigade Nord Africaine. Trois bâtiments du village du Bournaud commune de Sorges, où résident les familles Boin, Andrieux, et Farnier sont incendiés, deux hommes sont fusillés : Pierre Boin emmené en lieu et place de son fils absent, soupçonné d’être au maquis et André Andrieux accusé d’en faire partie. Dans l’après-midi après fait bombance, la troupe abat Adolphe Starck dans un champ sur la commune de ligueux.
15 avril 1944:
Les Allemands avaient arrèté et fusillé, au lieu-dit Maison Seule »
BOIN Pierre, 59 ans, et
ANDRIEUX André, 21 ans.