Stèle de la Genèbre

A.N.A.C.R. Dordogne

30 – 31 Mars – la Avril 1944:

Une colonne allemande investit La Bachellerie le

30 Mars et exécute 13 personnes :

LAFARGE René, 58 ans et son fils

LAFARGE Jean, 35 ans

LAROCHE Guillaume, 40 ans et

LAROCHE Moïse, 52 ans

Le Docteur ACSEL Marcus, 48 ans

APELGOT Mendel, 46 ans

GOLD Ruben, 72 ans

NETTER Claude, 46 ans

VOGELHUT Charles, 15 ans et son frère

VOGELHUT Bernard, 14 ans

GERST Maurice, 25 ans

BORENSTEIN Julien, 61 ans

GRUN Nephtali, 51 ans

SCHENKEL Nathan, 48 ans

 

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Mémorial de la Résistance

Les 4 premiers étaient de La Bachellerie, les autres des réfugiés de Strasbourg depuis septembre 1939. Maurice GERST servit d’interprète toute la journée du 30 mars : il est fusillé le soir au Moulin de Muguet,

Julien BORENSTEIN, absent le 30 mars, fut pris et fusillé près de la gare le 31 mars.

Nephtali GRUN et Nathan SCHENKEL s’étaient échappés le jeudi 3(1 mars : ils furent pris le 31 et fusillés dans le cimetière.d’Azerat,

 

CHEMINS DE LA MEMOIRE

A l’entrée du bourg dans un grand virage, prendre la direction La Genèbre. Suivre cette route sur environ 900 mètres, jusqu’à la ferme de M. Meekel. La stèle que l’on aperçoit depuis la ferme, se trouve en lisière d’un bois, au fond d’un pré, sur la propriété de M. Meekel. Pour aller jusqu’à la stèle il faut passer au coin d’un bâtiment de la ferme.

Le 30 mars 1944, une des colonnes composée de camions légers, investit le bourg de La Bachellerie qui est immédiatement « bouclé ». Des mitrailleuses et des fusils-mitrailleurs sont installés aux entrées de la cité. Face à un tel déploiement, les habitants, affolés, se barricadent dans leurs maisons. La Mairie est aussitôt transformée en Poste de Commandement.

Un ancien prisonnier rapatrié, René Laugénie et une personne qui parle allemand, Maurice Gerst, sont requis pour guider les occupants.

Deux familles juives qui tentent de fuir, sont interceptées. Les nazis disposent d’une liste de suspects. L’un des premiers à y figurer est Henri Faucher. Ce dernier est heureusement absent. La porte de son domicile est enfoncée, puis la maison est incendiée. René Lafarge, 58 ans, est lui aussi en bonne place sur le document. On l’accuse d’avoir réparé les voitures des terroristes dans son garage, situé au bord de la nationale 89. Il est arrêté en compagnie de son fils, Jean, 25 ans. Sa maison est incendiée ainsi que celle de M. Laroche. Les soldats, lorsqu’ils découvrent des gens, les conduisent automatiquement à la Mairie, sans doute pour mieux pouvoir procéder au pillage systématique des maisons.

Toutes les personnes arrêtées sont ensuite gardées sous le préau de l’école de La Bachellerie. Un peu plus tard, M. Laugénie essaye de sauver Moïse Laroche qui vient d’être arrêté, en démontrant, hélas en vain, que malgré son prénom cet homme n’est pas Juif.

L’adjudant de gendarmerie Paillet, commandant de la brigade de La Bachellerie est là avec son adjoint, Eugène Priouzeau, ainsi que Marcel Michel, sénateur de la Dordogne, ancien maire de la commune. La petite cité ayant été ratissée, le tri peut alors commencer : les femmes et les Juifs sont dirigés vers un pré. L’adjudant de gendarmerie est libéré.

Une colonne de dix personnes traverse la ville sous escorte et prend la direction de « La Genèbre ». Là, les hommes gravissent un sentier rocailleux abrupt, au flanc d’une colline. Arrivés à la lisière du bois, tout en haut du sentier, ils doivent se mettre sur un rang. Les premiers abattus sont ceux de gauche, tandis que ceux de droite s’écartent pour échapper à cette vision d’horreur. Ils n’échappent pas à leurs deux bourreaux.

En ces lieux se dresse aujourd’hui une stèle imposante, de forme conique, reposant sur un socle, conique également. Oeuvre de l’Ecole Technique de Sarlat, elle a été inaugurée le 30 mars 1946, « sans personnalités », selon les renseignements que nous avons pu obtenir.

Sur sa face principale, au-dessus d’une couronne d’olivier, est gravée l’inscription: « Aux victimes de la barbarie allemande, 30 mars 1944 ». Sur les autres faces sont gravées 16 noms : ceux des dix fusillés, à savoir : René Lafarge, 58 ans et son fils Jean, 25 ans; Guillaume Laroche, 60 ans; Moïse Laroche, 40 ans; Dr Marcus Acsel, 48 ans; Mendel Alpelgot, 46 ans; Rubin Gold, 72 ans; Charles Netter, 46 ans; les frères Charles et Bernard Volgelblut, 15 et 14 ans; ces derniers israélites de Stasbourg vivant à La Bachellerie depuis 1940.

Sont également gravés les noms de 4 autres Israélites abattus le 31 mars : Maurice Gerst, 25 ans, fusillé près de la voie ferrée et Julden Borenstein, 61 ans ; le ter avril, Naphta-lie Grun, 57 ans et Nathan Schenkel.

Figurent aussi les noms de 2 autres habitants tombés près de la nationale 89, le 11 juin 1944, victimes de la sinistre « Das Reich » : Jean Faucher, 35 ans et Aloys Moreillon, 34 ans.

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