Ligueux, 26 février 1944
François VALVERDE né le 17 août 1922 à Valmanya (Pyrénées orientales), fils de Pascual Valverde et de Francisca Navarro domiciliée à Toulouse. Nom de maquis « Paquito ».
Robert BERTHE né le 21 juin 1924 à Saint-Quentin (Aisne) fils de Albert Augustin Berthe, menuisier, et de Marie Louise Girard. Domicilié à Périgueux. Nom de maquis « Chico ».
Tous deux tués le 26 février 1944 lors d’une confrontation avec les GMR suite à l’attaque d’un train.
Le rapport de la gendarmerie de Savignac-les-Eglises rédigé en style télégraphique établit les faits de la façon suivante :
« 26 février vers 7h20. Détachement de GMR du Périgord chargé d’assurer la surveillance du chantier de déblaiement des voies attaqué par une dizaine de terroristes mitraillettes fusils et grenades. Les GMR ripostent laissant sur le terrain un mort et un blessé grave qui décède peu après. Il s’agit des nommés Paquito et Albert Berthe né à Dormans dans le Doubs» ( Le lieu de naissance est doublement erroné car Dormans se trouve dans la Marne, dans le Doubs on trouve Ornans et Albert Berthe était né à Saint Quentin dans l’Aisne).
On trouve des versions sensiblement différentes dans les récits de la résistance, notamment dans l’ouvrage Francs-Tireurs et Partisans français en Dordogne (page 363). La nature du chargement du train et son importance stratégique en particulier sont minimisés par les uns et valorisés par les autres. Les points de concordance dans les récits permettent d’établir avec certitude que le déraillement du train a eu lieu l’avant veille.
Le chef du groupe André Houdot dit Le Chinois est sérieusement blessé lors de cette première attaque. Il est soigné dans la nuit par un docteur de Ligueux et se trouve hors de combat. Le groupe revient sur les lieux le lendemain, 26 février, pour saboter la grue de relevage et les deux jeunes maquisards tombent sous les balles des GMR qui protégeaient les opérations.
Ils sont inhumés, sous une étroite surveillance policière le 1er mars à 8h30 au cimetière-nord de Périgueux. Le compte rendu adressé au préfet conclut par : « Aucun incident n’est à signaler, le public n’ayant pas été avisé, ni du jour, ni de l’heure des obsèques. »
Le nom d’Albert Berthe est connu des autorités et il est inscrit sous ce nom au registre du cimetière, celui de Valverde est ignoré, curieusement son pseudonyme est connu et il est inscrit sous la dénomination de « Paquito, sujet espagnol ».
Le long de cette voie ferrée, plusieurs combats opposèrent les F.T.P.F. aux Miliciens, Allemands et autres G.M.R., à la suite de sabotages qui provoquèrent de nombreux déraillements de trains allemands.
En février 1944 déjà, deux combattants du détachement « Gabrielli »
BERTHE Robert, 24 ans, et un camarade espagnol
VALVERDE Paquito, trouvèrent la mort au cours d’un de ces accrochages.