Stèle de Coly-Saint-Amand

A.N.A.C.R. Dordogne Mémorial de la Résistance

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Entrer dans le très joli village de Saint-Amand-de-Coly, en prenant le sens obligatoire. Devant l’église, prendre à gauche une rue pavée pour sortir du bourg. A la sortie du village, tourner à droite et suivre la direction de Mortefond (1, 6 kilomètre), par une petite route très étroite et sinueuse, faite de virages, de montées et descentes, mais en bon état.

Traverser le hameau, jusqu’au village de vacances. En face de l’emplacement réservé aux ordures ménagères et, peu après le panneau de sortie de Mortefond, prendre, à pied, le chemin de castine qui conduit à la stèle où ont été massacrés, à l’abri des regards, Georges Lanoix et Hector Frizon. 

CHEMINS DE LA MEMOIRE

Comme dans beaucoup d’autres lieux du Périgord, en cette fin du mois de mars 1944, la division Brehmer, pourchassant sauvagement résistants et Juifs et voulant terroriser la population, a laissé des traces sanglantes. Coly et Saint-Amand de Coly gardent inscrites en lettres de sang, comme autant de gestes incompréhensibles et barbares, les traces de son passage.

Le lendemain 31 mars, le même détachement, continuant ses exactions, fait irruption dans la boulangerie tenue à Coly par Georges et Georgette Lanoix.

Georges, 43 ans (ci-contre, à gauche), est engagé dans la Résistance avec son fils, Serge, 17 ans. Mais celui-ci, sur les conseils de son père pressentant le danger, est parti depuis le 22 mars chez des parents à Gaillac, dans le Tarn d’où il ne reviendra qu’en septembre.

Georges Lanoix — qui se trouve dans son bureau occupé à faire des comptes — est arrêté. Roué de coups de matraque sur le crâne, la mâchoire cassée, frappé au ventre, les bras disloqués, il trouve la force de cracher son mépris à ses agresseurs.

Mine Lanoix, demeurée seule avec sa fille de 14 ans, est sommée de quitter sa maison dans les cinq minutes. Le pain, la farine, la volaille, des vivres de toute nature, jusqu’à des sacs d’engrais, sont empilés sur les camions.

Après avoir lancé des engins explosifs dans la boulangerie, les nazis poussent Georges, affreusement mutilé, dans un camion où se trouve déjà Hector Frison, 28 ans (ci-dessus, à droite), ouvrier agricole originaire du département du Nord.

Entré dans le maquis lui aussi, il vient d’être brutalisé et « embarqué », alors qu’il vaquait à ses occupations professionnelles.

En sortant sa carte d’identité, ce dernier qui porte au poignet une magnifique montre en or ne peut cacher une liasse de billets. C’est suffisant pour être embarqué.

Emmenés tous les deux au lieu-dit Latour ou Mortefond, sur la commune de Saint-Amand de Coly, ils y sont lâchement assassinés.

Une stèle, érigée à cet endroit peu de temps après l’événement tragique et inaugurée après la Libération, en présence notamment de Robert Lacoste, député et ancien ministre, fait partie maintenant comme beaucoup d’autres, des «pierres qui rassemblent les hommes ». Les noms de ces victimes de la barbarie nazie figurent aussi sur le monument aux morts de Coly.

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