Alors que la Reich vit ses derniers mois, les soldats de la division Brehmer engagent une sanglante répression contre les maquis Montignacois. Bien renseignés, semble-t-il, sur l’existence d’une Ecole des cadres du maquis sur la commune, à l’Espiccerie, les nazis font irruption à proximité, au lieu-dit La Rolphie, où ils surprennent la famille Alcibiade occupée aux travaux de la ferme.Ils emmènent avec eux les deux fils, Bernard et robert. Ce dernier est conduit à Thenon où il sera relaché en fin de journée, tandis que le cadet Bernard, agé de 20 ans, va vivre douloureusement les évènement tragiques de cette journée.
C’est d’abord la destruction au lance-roquette et l’incendie des bâtiments de l’Espicerie qui n’étaient heureusement plus occupés, puisque les propriétaires avait rejoint leur habitation dans le bourg en 1941, et les résistants avaient quitté les lieu pour un autre refuge depuis une quinzaine de jours.
Lors de cet épisode, le jeune Bernard subit les brutalités des soldats. Il est même mis en joue au pied d’un gros châtaignier, mais il ne dira rien de la nouvelle destination du maquis local. Il faut savoir qu’échappé des chantiers de jeunesse, il était entré dans la Résistance en janvier 1944.
Dépités par leur opération infructueuse sur l’Espicerie où ils ont cependant découvert des restes de toile de parachutes oubliés par les résistants, les nazis vont porter leur courroux sur les propriétaires, Gabriel et Jeanne Aubarbier, âgés de 77 et 71 ans.
Les deux époux, attachés dans la grange jouxtant leur habitation, sont livrés à la sauvagerie de leurs bourreaux qui les achèvent de plusieurs coups de revolver et les abandonnent dans les flammes de l’incendie qu’ils viennent d’allumer.
Sous bonne garde, près du puit de la place de l’église, à une vingtaine de mètre de la maison des victimes, Bernard a assisté à ces exactions jusqu’à sa libération inespérée à la nuit tombante.
Ainsi, à Fanlac, la stèle érigée contre la façade de l’église et les quatre plaques apposées l’une sur le monument au mort, les trois autres sur le mur de la grange où ont été assassinés Jeanne et Gabriel Aubarbier, témoignent du sacrifice de ces victimes de la barbarie nazie.