A l’emplacement de l’actuelle boulangerie, s’élevait la gendarmerie de Rouffignac. Elle se présentait sous la forme d’un bâtiment parallèle à la rue qui abritait à la fois le bureau de la brigade et le logement de leur chef. Un autre édifice, perpendiculaire à la rue accueillait les logements des gendarmes et un autre au fond de la cour servait d’écurie et de hangar. Il était certain que plusieurs gendarmes étaient favorables à la Résistance, connaissaient des maquisards et fermaient les yeux sur leur allées et venues.
Le 30 mars, alors que les troupes répressives allemandes de la division Brehmer sillonnaient les routes du secteur, une petite équipe de maquisards du groupe Gardette avait tendu une embuscade à des véhicules allemands et fait deux prisonniers. Ces soldats ennemis avaient été embarqués dans une voiture qui s’était ensuite arrêtée sans aucune discrétion dans le village. Les maquisards avaient aussi rencontré en route deux gendarmes de la brigade avec qui ils avaient discuté et qui leur avaient conseillé de relâcher les prisonniers. Ils furent en effet relâchés un peu plus tard quand l’équipe tomba sur d’autres véhicules allemands sur la route de Chaban et du s’enfuir. Les soldats rendirent compte à leurs supérieurs qui malheureusement eurent la certitude que non seulement la population de Rouffignac semblait favorable à la Résistance mais, pire encore, que les gendarmes cautionnaient cette attitude. Ces faits ont sans doute déclenché l’opération du lendemain, l’arrestation des gendarmes et la destruction de leurs locaux.