Stèle du cimetière de Sainte-Orse

Saint-Orse patrimoine

Le 1er avril 1944, dès 8 heures du matin, le village de Sainte-Orse fut investi par environ 200 hommes de la division Brehmer. Tous les juifs présents, soit une trentaine environ sur la cinquantaine réfugiée à Sainte-Orse, furent raflés puis conduits à la mairie, battus, fouillés, interrogés, dépouillés. Abraham Kahn, qui tentait maladroitement de fuir, fut alors abattu dans le dos. Sept hommes furent finalement dirigés à pied, à l’écart du village près du terrain de football pou y être exécutés.

Les Allemands mirent ensuite le feu aux maisons des réfugiés et chargèrent trois hommes, douze femmes et trois enfants dans des camions pour être internés au 35e R.A. de Périgueux en attendant leur transfert à Drancy puis leur déportation à Auschwitz par le convoi n° 71 du 13 avril 1944.

Lorsque la troupe des assassins quitta le bourg, huit corps d’hommes massacrés gisaient sur les lieux de leur supplice, près du terrain de football pour sept d’entre eux. L’autorité municipale et quelques citoyens en compagnie de Monsieur Lamoure, l’instituteur, procédèrent à leur enlèvement et ils furent, le plus décemment possible et sans aucune cérémonie sur ordre des nazis, inhumés dans un coin du cimetière.

Non loin de là, un résistant de la commune, Jean Bousquet, qui possédait une ferme à Rosas, avertit la famille Lehmann hébergée dans une petite maison lui appartenant de prévenir tous les réfugiés juifs de ce hameau que les Allemands étaient arrivés à Sainte Orse et qu’ils devaient vite aller se cacher dans une borie dans les bois. Une demi-heure plus tard, une section de 5 à 6 soldats allemands arriva devant le portail d’entrée de la cour, accompagnée de Mme Lehmann qu’ils avaient arrêtée à Rosas et qui leur servit d’interprète. Deux soldats allemands firent sortir toute la famille Bousquet pendant que les autres fouillaient la maison. Jean Bousquet fut interrogé car on le soupçonnait, à juste titre, d’appartenir à la Résistance et de cacher des Juifs. Les Allemands le frappèrent au visage à coups de crosse et sans pouvoir en tirer d’autres informations , l’abattirent devant sa femme, sa belle-mère et son fils. L’autre groupe de soldats fit sortir les vaches de l’étable et mit le feu à la maison. Une autre maison appartenant à M. Dauriac, fut, elle aussi, incendiée avec son contenu et ses dépendances.

Charles Deveaux n’a pas hésité, au prix de sa vie, à cacher pendant ce temps quelques personnes qui rejoignirent ensuite les autres rescapés dans les bois.  Le lendemain, les juifs survivants  tentèrent de demander de la nourriture à la ferme des Teyssandier qui se  trouvait un peu à l’écart du village. Ensuite, pendant cinq semaines suivantes, les Teyssandier ravitaillèrent discrètement, à la tombée de la nuit, la famille Rauner qui réussit par la suite à quitter le village.

Grâce à la complicité et au courage de certains habitants de Sainte-Orse, plusieurs familles furent donc, en partie, épargnées. Ces habitants de Sainte-Orse obtinrent, plus tard, la médaille de Justes parmi les Nations.

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Mémorial de la Résistance

BARAYRON Marcel
BOUSQUET Jean
COMBRADET Roger 
DURAND Jean
PIGEARD Albert
CAHEN Abraham
MOCH et ses deux fils
Madame MOCH, sa Bru et son Petit-fils
LEHMANN Léopold
LEHMANN Camille
MEYER Oscar
WEIL Emmanuel 

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