Le nouveau Cénotaphe de Périgueux

Le nouveau Cénotaphe de Périgueux

La réalisation d’un centre commercial place Montaigne à Périgueux entraine le déplacement du Cénotaphe élevé en mémoire des cinq résistants fusillés à cet endroit le 13 juin 1944. Il sera démonté et reconstruit quelques mètres  plus au sud, à l’extérieur du centre.

Voici l’article paru dans l’édition de Périgueux le 21 août 2018:

« PLACE MONTAIGNE Depuis hier matin, des employés de la Socra œuvrent au retrait du mémorial de la Résistance. Le sculpteur qui l’a réalisé en 1986, Louis Perrin, va le refaire

Le13 juin 1944, les nazis fusillaient pour l’exemple  cinq jeunes résistants sur la place Montaigne à Périgueux. Pour ne jamais oublier ce massacre, un cénotaphe était édifié en 1986 et inauguré le 8 mai 1987. Yves Guéna  était alors maire de Périgueux et les associations d’anciens combattants et résistants avaient dû s’accorder pour qu’enfin soit édifiée cette œuvre de mémoire.

C’est un jeune artiste d’une trentaine d’années à l’époque, Louis Perrin, qui avait été choisi pour la réaliser. Natif de Mulhouse, c’était un enfant et un petit-fils de résistants. « J’avais fait un monument en Alsace et à ce titre je m’étais rendu à un congrès de l’Association des Français libres. C’est là que j’ai su que cela faisait quarante ans qu’à Périgueux, ils cherchaient à créer un monument qui plaise à tous les anciens résistants et combattants. Apparemment, ce n’était pas simple. »

Il a relevé le défi, guidé par son histoire familiale parfois tragique, s’inspirant également de documents d’époque pour réaliser trois bas-reliefs en cuivre incrustés dans la pierre.

En lien avec l’îlot Montaigne

Trente-deux ans plus tard, ce sont ces bas-reliefs qui sont en cours de dépose. L’entreprise Socra, spécialisée dans la restauration du patrimoine et d’œuvres d’art, va les stocker et les restaurer, afin que Louis Perrin, de nouveau, les intègre dans le futur monument qu’il a conçu.

Car, pour la réalisation du Quartier Montaigne, il est nécessaire de déplacer ce cénotaphe. Bien sûr, les associations d’anciens combattants et résistants ont été consultées depuis le départ, l’architecte des Bâtiments de France également. « On avait trois sites possibles », explique Cécile Courtiade, chargée des opérations urbaines à la mairie. Finalement, a été retenu un emplacement à la pointe du futur Quartier Montaigne, à hauteur de la Société générale.

Un nouveau monument à créer

Mais plus qu’un déplacement, il s’agit bien de la création d’un nouveau monument. « Il sera ainsi en cohérence avec le lieu. Il aura une base triangulaire, avec trois faces qui accueilleront les bas-reliefs et la quatrième sera un quadrilatère », confie Louis Perrin. C’est celle-ci qu’on verra en arrivant surl’édifice, qui fera quatre mètres de haut et cinq mètres de long. Louis Perrin propose d’y graver un texte, les premières phrases du discours d’Yves Guéna en 1987, qui cite d’abord les noms des cinq martyrs. D’autres détails restent à régler et l’artiste, aujourd’hui basé dans le Tarn-et-Garonne, devrait revenir. Le futur monument, lui, est attendu pour fin 2019, au plus tard début 2020. Il sera prêt pour les cérémonies du8 Mai de cette année-là et surtout pour celles de la libération de Périgueux. C’est en effet sur cette place Montaigne que, le 19 août 1944, les Périgourdins sont venus spontanément pour saluer la mémoire de ceux qui avaient combattu pour la liberté, jusqu’à en perdre la vie. »

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