Conférence le 13 mars: « L’épuration en questions »

Conférence le 13 mars: « L’épuration en questions »

Plus de deux cent personnes ont assisté à la 3ème édition de conférences du Conseil scientifique qui s’est tenue le mercredi 13 mars au Centre de la communication à Périgueux, animée par Bernard Lachaise, professeur émérite d’histoire contemporaine – Université de Bordeaux-Montaigne et coordonnateur du Conseil scientifique.

Le premier conférencier, Fabrice Virgili, directeur de recherches au CNRS-Sorbonne-IRICE, est historien des relations entre femmes et hommes au XXème siècle. Il a notamment publié « La France « virile«  », « Des femmes tondues à la Libération », « Naitre ennemi. Les enfants de couples franco-allemands nés pendant la Seconde Guerre mondiale » (Payot), et vient de publier avec François Rouquet « Les Françaises, les Français et l’épuration : 1940 à nos jours » (Gallimard, folio-inédit). Sa conférence est intitulée « L’épuration en questions ». A ce titre, les auteurs ont choisi dans leur ouvrage de regarder l’épuration à contrecourant soit avant tout dans sa dimension sociologique. Il était nécessaire d’aborder l’épuration réelle sans craindre de bousculer le canon de l’historiographie traditionnelle. « Les Françaises, les Français et l’Epuration » renouvelle et modifie en profondeur la connaissance de ce moment.

Le second conférencier Bernard Lachaise, apporta un éclairage local sur « Non, l’épuration n’est pas un sujet tabou en Dordogne ». Il démontra en quoi, contrairement à ce qu’on lit trop souvent, l’histoire de l’épuration n’est pas un sujet tabou en Dordogne. Il montra qu’une telle affirmation ignore les solides études réalisées depuis longtemps, notamment celle de Marie-Thérèse Viaud, dans le cadre des enquêtes de l’Institut d’Histoire du Temps Présent (IHTP) dans les années 1980. Dans la synthèse de son travail, l’historienne témoignait d’une grande honnêteté dans sa démarche : il n’est pas possible d’établir avec certitudes le nombre exact des exécutions sommaires. Elle ne fermait pas la porte à d’autres recherches pouvant infirmer certaines de ses conclusions, notamment chiffrées sur l’aspect le plus délicat, celui de l’épuration extrajudiciaire. Son approche scientifique permettait de corriger les chiffres extravagants publiés par Robert Aron et souvent repris en s’inscrivant dans ce que les historiens Fabrice Virgili et François Rouquet appellent les « historiens » du fantasme.

Bernard Lachaise montra qu’une autre histoire de l’épuration est possible, souhaitable et qu’elle est en cours. Elle ne cherchera pas à nier les atrocités qui ont émaillé l’épuration et à éclairer leurs circonstances dans la mesure où les sources le permettent. Elle n’hésitera pas à revoir à la hausse les chiffres de M.T. Viaud si l’accès à de nouvelles archives l’impose.

article SO édition de Périgueux du 22 mars:

 

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