Le prochain ouvrage de Raymond Zerline

Le prochain ouvrage de Raymond Zerline

(PHOTO PHILIPPE GREILLER)

Hervé Chassain, dans Sud-Ouest, ce mercredi 27 mars, communique sur le prochain ouvrage de notre ami Raymond Zerline:

« La résistance de Raymond, jeune agent de liaison

Réfugié en Dordogne en 1943, ce jeune Parisien a participé à des maquis de l’Armée secrète et des Francs-Tireurs et Partisans. Il raconte ces épisodes avec un certain recul

De passage à Périgueux il y a quelques jours pour retrouver ses camarades de l’Association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance, Raymond Zerline nous a raconté son histoire qu’il est en train d’écrire pour un livre. Nous sommes en 1943, en pleine occupation de la France par l’armée allemande. À 17 ans, ouvrier à Paris et membre du Parti communiste, le jeune homme se réfugie en Dordogne, poursuivi après un sabotage raté. Il se retrouve à Siorac-en-Périgord, hébergé par de la famille. Débrouillard et inconnu dans le secteur, il devient vite agent de liaison entre différents maquis. Il opère pour les groupes de l’Armée secrète de Belvès et Siorac, va jusqu’à Brive (19) où opèrent des agents anglais. Et il a aussi des liaisons avec les groupes de Francs Tireurs et Partisans (FTP) d’Hercule et de Soleil.

Soleil et Malraux

Raymond Zerline, dans son récit, écorne un peu la légende du chef de guerre Soleil qui a enjolivé sa Résistance dans ses mémoires. « Il a même oublié de dire que Londres voulait l’éliminer vers la fin car les Anglais considéraient qu’il dirigeait un faux maquis et qu’il était incontrôlable. »

Raymond Zerline a croisé André au cinéma Louis-Delluc à Nontron

Malraux, arrivé en mars 1944 en Dordogne comme chef de maquis auto-proclamé. Il logeait à Castelnaud puis à Urval. Il était très admiré par ceux qui connaissaient son passé.

Le jeune agent de liaison cachait ses documents dans une poche secrète d’un cartable d’écolier. Avec le romantisme de sa jeunesse, il était sûr de ne pas se faire prendre. « Mais j’avais toujours un pistolet : je savais qu’il fallait garder une cartouche pour soi si on était pris. » Il est rentré chez lui indemne fin 1944 et il est peu revenu en Péri- gord depuis.

La mort des autres

Mais il reste discret sur les moments les plus durs de la Résistance, refusant de dire s’il a tiré sur des gens. « Je n’ai pas envie de parler de la mort des autres. » C’est pourtant une question qu’on lui pose dans les écoles où il va témoigner au nom du devoir de mémoire. « Je pense surtout que l’on n’a toujours pas tiré les leçons de la guerre. »

Il garde de son passage en Dordogne des souvenirs émus de nourriture, alors qu’à Paris il n’y avait rien à manger : « Ici il y avait du cochon, du foie gras et on faisait chabrol. » Il n’y avait que le café qui était faux, comme partout.

À 92 ans, Raymond Zerline vit en région parisienne où il continue à regarder vivre notre société. En attendant de sortir un jour ses souvenirs de Résistance en Périgord, il vient de publier un livre de réflexions sur le monde qui nous entoure, un plaidoyer pour le pacifisme: «C’estd’une maladie de cœur dont souffre l’humanité » (Éditions Persée). »

 

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