Hommage à Charles Sarlandie

Hommage à Charles Sarlandie

« Vendredi 14 février, un double hommage a été rendu à Charles Sarlandie (1915-1994), chef d’étatmajor et commandant en second du Bataillon Violette et à son petitfils, Bilal Berreni, artiste graffeur, tragiquement disparu à Détroit, aux États-Unis, en 2013. À Sarrazac, c’est sur le mur de l’école qu’une plaque en mémoire de Charles Sarlandie a été dévoilée. Il était instituteur dans ce village au moment de la guerre, et c’est de là qu’il avait lancé les premières missions de renseignement, prémices de la future Armée Secrète (AS) dans ce secteur de Dordogne-Nord. Ancien de l’armée de l’air, il avait participé aux sabotages d’avions italiens dès 1940 sur leur base de Rabat, au Maroc.

La lutte en héritage

Après l’ouverture de la cérémonie par le maire, Jean-Louis Cazes, un récit de la vie du chef de la Résistance a été fait par Pierre Thibaud, président de l’Amicale du Bataillon Violette-Brigade Rac, avant une prise de parole de Bruno Lamonerie, président de la Communauté de communes Isle Loue Auvézère et conseiller départemental, et JeanPaul Bedoin, président du Centre départemental de la Mémoire. Les filles de Charles Sarlandie, Françoise et Martine, des membres de leur famille ainsi que plusieurs de ses anciens élèves assistaient à la cérémonie. Accompagnés de leur maître Mickaël Dupin, les enfants de l’école ont entonné « La Marseillaise », avant que la voix de Charles Sarlandie ne s’élève, suscitant beaucoup d’émotion, grâce à un enregistrement de son dernier discours, au Mas de Sarrazac, en mars 1993. En fin de journée, à la médiathèque de Lanouaille, Martine Sarlandie-Berreni et son mari Mourad ont fait don du coffret (1), qui vient d’être édité, avec les œuvres complètes de leur fils Bilal, alias Zoo Project. Cet artiste urbain est mort assassiné à Détroit à l’âge de 23 ans. Le petit-fils avait hérité de son grand-père son goût des luttes pour la liberté. Il s’était attaché aux réfugiés syriens ou à l’évocation des révolutionnaires russes du Cuirassé Potemkime, à Odessa. Une place de Paris a été baptisée de son nom en 2019, ainsi qu’une fresque en son honneur rue Saint-Blaise. Le coffret a été remis aux médiathèques de Lanouaille, Excideuil, de Périgueux, Terrasson et Thiviers et à la bibliothèque départementale. En conclusion de cette journée, le film « C’est assez bien d’être fou », road-movie qui court de la France à Vladivostok, réalisé par Antoine Page avec les dessins de Bilal Berreni, a été projeté.

(1) Le coffret est offert aux médiathèques. Renseignements au 0553527559. »

Voir aussi l’article résumé ci-dessous de la Dordogne Libre:

« Vendredi, les hommages ont été rendus au Résistant Charles Sarlandie et à son petit-fils l’artiste de Street Art Bilal Berreni. (1990-2013). En présence de la famille, des enfants des écoles, la cérémonie était conduite par Pierre Thibaud, président de l’Amicale du Bataillon Violette-Brigade Rac et Jean-Louis Cazes, maire de Sarrazac et son conseil municipal qui ont procédé à la pose et à l’inauguration à l’école de Sarrazac, d’une plaque à la mémoire du Capitaine Charles Sarlandie (1915-1994), chef d’état major du Bataillon Violette.

 

La plaque a été dévoilée sur l’école de Sarrazac, au lieu même où cet instituteur, opposant de la première heure à l’Allemagne et au régime de Pétain, engagea dès 1940, des actions de renseignements auprès de ses anciens amis de l’armée de l’air de Sarlande et d’Angoisse, ceux-là même qui formeront à terme l’armature du futur Bataillon Violette au sein de la Brigade Rac (mouvement de résistance AS) durant l’été 1944. Cet homme combatif avait dès 1939 participé au sabotage d’avions italiens sur leurs bases d’Afrique du Nord. Unanimement respecté, Charles Sarlandie sera commandant en second du bataillon, et son chef d’état major. Après guerre, président de l’Amicale du Bataillon Violette, il sera à l’origine du mémorial du drame du Pont Lasveyras en mémoire des victimes du 16 février 1944.

Son petit fils Bilal était le fils de Martine Sarlandie et de Mourad Berreni, homme de théâtre et chanteur. Bilal, connu sous le pseudo de « Zoo Project » fût, dès l’âge de 15 ans un artiste urbain dans son quartier parisien, puis diplômé de l’école Boulle. Il partagera en 2011 la vie des réfugiés syriens à Tunis pour témoigner de leur combat. Dans sa quête de territoires en souffrances, il rejoignit en 2013 la zone en friches de Détroit (Michigan, USA). Cette dernière plongée dans un monde blessé lui sera fatale. Il y meurt assassiné au mois de juillet. « En faisant naître la vie sur les murs, Zoo project fait une communauté nouvelle, que nous n’avions pas vue. Bilal Berreni a fait du monde un espace public, à la recherche d’autres murs pour faire naître la vie ». écrivait Médiapart en 2012.

A Lanouaille, vendredi soir, Martine Sarlandie a remis à la médiathèque un coffret recueil réalisé en 2019 réunissant l’ensemble des œuvres de Zoo Project. En même temps, un coffret a été offert à la médiathèque de Périgueux, Thiviers et Excideuil.

Cette même année, une place du XXème arrondissement parisien a été baptisée du nom de Bilal Berreni et une fresque géante en sa mémoire peinte rue Sainte Blaise par l’artiste Seth.

Le film « C’est assez bien d’être fou » réalisé en 2013 par Antoine Page, illustrant son art, a été projeté. Il se présente comme un voyage à deux voix, partant des Cévennes jusqu’à Vladivostok, traversant l’Ukraine. On pense au « Transsibérien » de Blaise Cendrars, aux errances de Kérouac ou à celles tragiques du héros de « Into the wild ».

Une journée riche en souvenirs et pleine d’émotions.

Les souvenirs de Charles Sarlandie ont été recueillis dans le livre « la résistance racontée aux jeunes … et à leurs parents » (édition Les Livres de l’Ilot ).

Contact : Amicale du Bataillon Violette-Brigade Rac – président Pierre Thibaud, tél. 05 53 52 75 59 / 06 85 14 62 67. »

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